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Dans le Monde des Moulins N° 8, d’avril 2004, nous avons évoqué où nous en étions de “l’aventure du moulin ariégeois de la Laurède, un petit moulin de montagne des plus inaccessibles”. Depuis, nous avons été confrontés aux problèmes des hautes eaux survenant soit à la fonte des neiges, soit en cas de violents orages d’été. Cette forte montée des eaux provoquant une intense érosion des bords du ruisseau, nous avons recherché une solution à la fois pratique, adaptée aux lieux (accès uniquement à pied en terrain pentu au bout d’un quart d’heure de marche), évitant les solutions à base de béton, et financièrement acceptable pour une petite commune de 25 habitants et une association de type loi 1901.

laurede consolidation
Photo J.P. Denier

Ayant fait régulièrement des trecks en haute montagne, nous avions noté que bien souvent, que ce soit dans nos Pyrénées, mais aussi au Népal, au Ladakh ou dans les Andes, la solution retenue était celle des gabions, sorte de treillis métalliques de 2m de long et de section 1mx1m, à remplir de pierres, puis reliés les uns aux autres… Dans notre situation, ce sont environ 30 mètres linéaires de bords de ruisseau qu’il fallait ainsi consolider. L’avantage principal de cette solution est que si le matériau (les pierres) est disponible, le gabion revenant à 58 € HT, il suffit de trouver de l’huile de coude, c’est à dire de la main d’oeuvre pour la réalisation… Dans notre cas, nous disposons de quelques bénévoles de l’association, main d’oeuvre intéressante, mais à compléter impérativement par des forces vives externes. Et pour cela nous avons fait une offre aux Scouts et Guides de France, en proposant les facilités d’un lieu de camp en contrepartie d’un chantier – gabions. Ce sont les Caravelles de 94-Fresnes qui en retour se portèrent candidates pour le camp et le chantier, et confirmèrent leur venue après une reconnaissance des lieux. Une quinzaine de jeunes filles entre 14 et 17 ans avec leurs encadrants ont participé à ce stage qui dura 1 journée pleine et 3 demijournées successives à la mi-juillet. En plus du chantier au moulin, le programme des Caravelles alliait la découverte de l’Ariège profonde et un raid à pied menant à une participation à l’accueil de pèlerins à Lourdes. Du côté des bénévoles de l’association, il y avait en général une demidouzaine de bénévoles présents, ce qui a été bien apprécié par les Caravelles car cela ajoutait les contacts et les échanges humains en sus des coups de main, notamment pour le déplacement des plus grosses pierres, à la main, à la pioche, avec un tire fort ou des barres à mines…

Malgré les conseils de prudence, il y eut d’inévitables bobos, encaissés avec courage… Les Caravelles ont appris la technique des gabions : déplier et agrafer les gabions, les remplir, puis les fermer et les relier avec l’agrafeuse pesant quelques kilos et familièrement rebaptisée “Terminator”. Elles ont aussi été impressionnées par la beauté sauvage du cadre du moulin de la Laurède, tandis que les membres de l’association l’ont été par le dynamisme de ces jeunes filles et de leurs responsables. Voilà un échange très intéressant que l’on peut citer en exemple.

Jean Paul Denier – Article paru dans le Monde des Moulins – n°15 – janvier 2006

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Catégories : Zoom

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