Le site des Moulins de France
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Vue aérienne des moulins. Photo Association de Sauvegarde du Patrimoine.

Parler du moulin, ou plutôt des moulins de Saint-André, c’est parler de la naissance même du village… car c’est bien dans ces vieux murs, au bord du torrent, que tout a commencé… avant le château peut-être, ou en même temps.

Le Château des Thaon de Revel (classé Monument Historique en 1975), qui se trouve juste au-dessus, fut en effet construit en plein Moyen-Âge, au débouché des gorges de la Banquière, pour en commander le franchissement ; mais les seigneurs de l’époque n’avaient pas omis de prendre en main l’activité industrielle du « pays » : les moulins.
L’énergie hydraulique ne manquait pas : un canal amenait l’eau des grottes de Saint-André vers un grand bassin qui, sur la place du château, tenait lieu de plan d’eau.
Les moulins s’édifièrent donc sur le flanc de la colline, en dessous du grand réservoir. Nous parlons de moulins au pluriel, car il dut y avoir plusieurs moulins à huile et à farine.
Aux alentours de 1750, l’intendant général Joanini fait état de cinq moulins, deux à farine et trois à huile, alimentés par les eaux de quelques sources et du torrent de la « Banchiera ».
C’est au seigneur du fief qu’il fallait payer le droit de broyer grains et olives.
La famille Thaon de Revel fut propriétaire de ces lieux jusqu’en 1860, date du rattachement de Nice à la France. À ce moment-là, fidèle au roi d’Italie, elle préféra retourner sur ses terres à Turin.
C’est à cette époque que l’Asile Sainte-Marie acheta le moulin.
Le moulin à farine arrêta son activité en 1936, le moulin à huile en 1962.
Depuis, ce moulin est devenu propriété communale.
C’est en association avec la Fondation du Patrimoine que la commune a entrepris la restauration de l’ensemble.
C’est en 2011 que l’Association de Sauvegarde du Patrimoine a été créée et, depuis, elle s’investit dans des ateliers bénévoles pour la mise en valeur du site (adresse internet en fin d’article).

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Moulin à la génoise – meules de pierre. Photo Association de Sauvegarde du Patrimoine.

L’ensemble architectural

Seul le moulin à huile a survécu dans le bâtiment actuel. Il est situé dans la partie haute où se trouve, à côté de la roue à aubes, la salle du « defici », magnifique pièce abritant deux grandes meules munies de leurs engrenages de bois et des presses où l’huile, sortant des coussinets, était recueillie dans les bassins de pierre.
En langue niçoise, un moulin à huile se dit « defici », tandis que les autres moulins se disent « moulin ». Que le moulin à huile ait droit à un mot particulier signale son importance.

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Le pressoir. Photo Association de Sauvegarde du Patrimoine.

Le mot viendrait d’une altération du mot « édifice » « aedificium » en latin, édifice en français avec le même sens, comme si le moulin à huile était, par son poids économique, l’édifice par excellence.
Dans l’angle aigu formant pignon, le fourneau où, à la chaleur des grignons l’on préparait les agapes (brissaouda, beignets etc…) qu’on dégustait dans la petite salle à manger vitrée, perchée comme au sommet d’une tour de château-fort.
Au-dessous de la salle maîtresse, on trouve les dépendances et les bassins de décantation où l’on recueillait une matière grasse de qualité décroissante.
Enfin, une série de salles qui communiquent par une « rue intérieure ». Elles ont dû abriter de multiples activités et servir, pour certaines, de logement, si l’on en croit les frises qui ornent encore certains murs.
Toutes ces pièces s’étagent en demi-niveaux et s’imbriquent étroitement entre elles.
Les bâtiments épousent harmonieusement la pente du terrain jusqu’au torrent, situé 50 m plus bas, et cette succession de toitures en tuiles moussues, de chutes d’eau et de murailles voûtées forment un ensemble architectural très particulier et d’une grande originalité.

« E vira lou moulin… »

Jean-Marie Risso, secrétaire. Association de Sauvegarde du Patrimoine – Article paru dans le Monde des Moulins – N°53 – juillet 2015

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