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Une publication recommandée

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En septembre 2017, la FDMF organise son voyage annuel en Ariège, mais comme nous avons des contraintes fortes, nous ne visiterons pas le Moulin de la Laurède, même si la plaque FDMF y est installée depuis longtemps. 
En effet, nous établirons un itinéraire de visites d’un certain nombre de moulins, généralement en une vingtaine de minutes pour chacun, et le moulin de la Laurède ne s’atteint qu’à pied, après 800 m de sentiers en pente, en pleine forêt, et les derniers 3,5 km de route ne sont accessibles qu’en voiture particulière ou en minibus de 20 places.
Et pourtant…
L’association en charge de la rénovation, puis de la promotion de ce moulin, a plus récemment décidé de réaliser un guide de 36 pages en couleurs, qu’elle a mis en dépôt dans les Offices de Tourisme, les librairies et autres commerces locaux.
Le guide a été terminé en 2013 et plus de 
1000 exemplaires ont déjà été diffusés, en grande majorité par la vente. (cf MdM n°49 p 34)

À la FDMF, nous avons apprécié cette brochure synthétique en 36 pages, on ne peut plus pertinente, et même le Ministère du Tourisme en a demandé un exemplaire (que la FDMF lui a remis gracieusement) dès 2014, comme exemple de ce que l’on peut faire de mieux dans le cadre de la promotion d’un moulin.

Il nous a donc paru judicieux d’interroger les concepteurs de ce guide, qui sont aussi les actifs animateurs de l’association qui, après avoir réhabilité le Moulin de La Laurède, s’occupent de sa promotion, et donc de ses visites commentées.

Alain Eyquem : Quelle est l’histoire résumée de la rénovation de ce moulin ?
Le moulin a été redécouvert fin 1997, entier mais bien fatigué. Nous avons retrouvé le propriétaire en lui disant que s’il voulait bien le donner à la commune de Burret, nous créerions une association et élaborerions une convention de collaboration entre l’association et la commune, dans le but de le restaurer puis de le faire connaître. Ce que le propriétaire approuva, rajoutant son adhésion à l’association dont il devint président d’honneur en juin 1998.

AE : Comment avez-vous défini votre action ?
Notre premier objectif fut de sauvegarder le bâtiment et de refaire les mécanismes disparus afin de le faire fonctionner. Et comme le moulin est perdu en pleine forêt, avec un accès uniquement à pied, il était impératif de créer un réseau pédestre pour que les personnes intéressées puissent y accéder. Les élus contactés nous ont recommandé de réhabiliter d’abord le moulin, ce qui fut achevé en octobre 2003, puis ils nous aidèrent pour une seconde phase de travaux autour de l’élaboration du réseau pédestre.

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Roger et Jean-Pierre, les meuniers du Moulin de la Laurède. Photo Colette Denier

AE : Comment avez-vous conçu votre seconde phase de travaux ?
Quand ce moulin et tous les autres de la vallée étaient en fonctionnement, les gens se déplaçaient sur des chemins ruraux (statut associé à la création du Cadastre après la Révolution de 1789), à pied ou avec des ânes, mulets, chevaux, charretons ou traîneaux. Feuilles cadastrales en main, nous avons retrouvé un certain nombre de ces chemins, souvent de gros sentiers, puis nous les avons nettoyés et réhabilités, en accord avec les communes qui en sont propriétaires. Nous avons aussi dû reconstruire quelques ponts en bois et réaliser quelques petits parkings et aires de pique-nique.
Et comme le moulin se situe en pleine nature préservée, nous avons pris pour objectif de faire de l’information, d’une part sur la botanique, en repérant sur trois tronçons de sentiers botaniques plus d’une centaine de plantes, fougères, arbres et plantes à fleurs, et en les présentant au moyen de panonceaux donnant les noms en français, latin et occitan local, avec une photo de 10 x 10 cm pour que les promeneurs puissent identifier les plantes même quand elles ne sont pas en fleurs.
Pour l’aspect patrimonial, nous avons réalisé 
19 panonceaux décrivant l’histoire de lieux remarquables comme des hameaux vivants ou endormis, d’autres moulins, ou d’autres lieux typiques de la région : granges, escaliers adossés, abris de bergers appelés orrys, etc.
Des panneaux de 80 x 120 cm renseignent le promeneur sur l’origine de ces moulins souvent communautaires, et sur l’histoire de ces populations qui les utilisaient dans une vie en autarcie, sur la rénovation du moulin, son fonctionnement, etc.
Le réseau pédestre a été inauguré en octobre 2008.

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Prise d’eau sur le ruisseau du Baillès. Photo Colette Denier

AE : Avez-vous réalisé une troisième phase de travaux ?
Oui, et l’idée de cette troisième phase nous est venue de nombreuses réflexions de visiteurs qui, au moulin, se sont exclamés : « Si nous avions su combien cela valait le coup, cela fait longtemps que nous serions venus ! ».
Nous avons alors été encouragés par le PNR (Parc Naturel Ariège-Pyrénées) à demander des aides pour tout ce qu’il nous paraissait nécessaire de faire comme réalisations complémentaires aux deux phases précédentes.
Nous souhaitions d’abord réaliser un guide papier, compléter l’information par des panneaux sur la faune locale, et procéder à la rénovation minimale (murs et toits) du Moulin à eau de Brègne sur la commune voisine de Le Bosc, dont l’une des originalités se trouve dans son grand bassin d’alimentation afin, en plus de l’intérêt patrimonial, de servir d’abri aux randonneurs les jours de mauvais temps ou de fortes chaleurs.
Puis nous avons aussi cofinancé la réalisation du guide et de deux panneaux d’informations sur la faune présente autour du Moulin de la Laurède, un premier centré sur les animaux vivant près de l’eau, avec en point focal le desman des Pyrénées, espèce menacée dont la présence révèle une eau non polluée, que nous avons eu la chance de pouvoir photographier au moulin-même le 6 juin 2011, jour de la Saint-Norbert, c’est pourquoi nous appelons dorénavant notre hôte Norbert le desman. Le second panneau fait la part belle à tous les animaux qui vivent dans les forêts entourant le moulin : cervidés, sangliers, écureuils roux, loirs, etc.

AE : Et donc ce guide, vous le recommandez plus particulièrement pour quelle raison?
En trois ans, ce guide a déjà fait l’objet d’environ 1000 acquisitions. Il intéresse d’abord les randonneurs potentiels ainsi que tous les férus de patrimoine qui y trouveront tous les arguments souhaitables pour une venue au Moulin de la Laurède. Nous pouvons rappeler que le moment privilégié pour découvrir le moulin se situe lors de la Randonnée en Musique au Moulin de la Laurède, habituellement le troisième dimanche de juin, avec la remise d’un sachet de farine fraîchement moulue, tandis que la nature environnante est la plus belle avec une majorité de plantes en pleine floraison (digitales, campanules, compagnons rouges, ancolies…). Mais le moulin est aussi ouvert pour les Journées Européennes des Moulins et du Patrimoine Meulier de mai, les Journées Européennes du Patrimoine de septembre, l’été, de la mi-juillet à fin août, les après-midi du mercredi à dimanche, et sur rendez-vous du 1er avril au 31 octobre pour les groupes.
Le guide de 36 pages, largement illustré de photos et de schémas, comporte les trois parties importantes définissant le moulin et son environnement : la composante patrimoniale indiquant son rôle lors de sa réalisation communautaire entre 1840 et 1850 ; la composante randonnée pédestre décrivant les divers sentiers avec leurs intérêts, distances et durées de marche d’un réseau qui totalise 19 km ;
la composante nature présentant une partie faunistique (le desman, les oiseaux comme le cincle plongeur, la salamandre ou l’euprocte des 
Pyrénées…) et la partie botanique avec plus de 130 plantes répertoriées.

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Auget, chevalet et descente du blé. Photo Colette Denier

AE : Votre conclusion ?
Pour des gens avertis comme les lecteurs du Monde des Moulins, notre guide a au moins trois intérêts majeurs :
Si, avant ou après le voyage en Ariège, des personnes souhaitent découvrir nos réalisations originales, qu’elles entrent en contact avec nous, nous ferons au mieux pour les satisfaire. 
Tous les esprits ouverts sur la nature environnante ou sur l’histoire des gens et des techniques découvriront avec plaisir et satisfaction comment les gens de cette haute vallée des Pyrénées-Ariégeoises se sont serré les coudes, notamment au 19e siècle, pour aménager au mieux leurs conditions de vie en utilisant les ressources hydrauliques pour rendre leur existence la moins rude possible.
Les moulins à eau ou à vent sont toujours des réalisations originales en des cadres particuliers. Nous sommes convaincus que tous les porteurs de projets pourront s’inspirer de notre guide pour une réalisation, à vocation touristique, totalement adaptée à leur propre configuration.

Le guide est en vente dans les commerces d’Ariège au prix de 4 €, mais nous l’envoyons, franco de port pour 5 € dès réception du paiement au siège de l’Association Moulin de la Laurède, Mairie, 09000-BURRET, 05 61 73 13 85, 
06 86 30 62 42. Colette et Jean-Paul se feront aussi un plaisir de proposer le guide à la vente, à l’occasion du voyage de la FDMF en Ariège.

Colette et Jean-Paul DENIER, Moulin de la Laurède, interrogés par Alain EYQUEM, Président de la FDMF – Article paru dans le Monde des Moulins – n°60 – avril 2017

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