Le Moulin « AU PAS D’ANTAN » (Côtes-d’Armor) va tourner pour l’ouverture du Musée le 1er Mai 2021
Voici notre aventure
Le projet commence en juillet 2014 : la pose de la première pierre s’est faite en présence des élus et des partenaires privés qui ont accepté de nous aider dans ce projet un peu fou.
Cette construction est la copie du Moulin de Merlet, situé sur la commune de Plourhan (Côtes-d’Armor), datant de 1542, avec un toit tournant.
Trois années ont été nécessaires pour réaliser les murs et la pose des poutres des deux étages. Nous avons taillé 320 tonnes de pierres qui ont été maçonnées avec du sable et de la chaux.
Les murs ont été terminés en septembre 2017.
En 2018, nous consacrons notre petit budget à la confection des portes et des fenêtres. Nous envoyons à la scierie de Maurice Brunel, partenaire du projet, une trentaine d’arbres abattus depuis trois ans, à débiter aux sections demandées par notre charpentier Gilles Morio, de Plerneuf, spécialiste des moulins à eau et à vent. Nous laissons l’arbre moteur, qui recevra les ailes, tremper dans un étang pendant six mois.
En 2019, Gilles Morio livre la charpente au pied du moulin, et alors commence un défi qui nous ramène à l’ancien temps : voliger le toit et poser 5500 bardeaux de châtaignier. Le défi n’aurait pas pu être relevé sans les conseils d’André Leray, couvreur à la retraite qui connaît bien la pose de bardeaux.
L’ensemble : meules, charpente, arbre moteur équipé du rouet et toiture sera hissé sur les murs en mai 2019. Soulagement : les murs sont hors d’eau. Faute de budget, les ailes restent à fabriquer.
En 2020, avec des amis de l’association, nous consacrons toute notre énergie à l’aménagement intérieur, tout en suivant les conseils techniques de Gilles Morio, toujours là pour nous aider. C’est lui qui nous fournit les plans. Il nous a même suggéré d’entraîner le mécanisme à l’aide d’une poulie extérieure au moulin et reliée à un moteur thermique (technique d’entre les deux guerres).
Actuellement, les ailes sont en fabrication, sur les conseils techniques de Gilles Morio et avec son aide. Elles seront posées, au tout début du printemps, à l’aide d’une grue.
Aujourd’hui, le Moulin « Au Pas d’Antan » est prêt à fabriquer de la farine à l’aide de ses ailes quand il y aura du vent ou, en absence de vent, à l’aide du moteur thermique d’un tracteur de 1910, entièrement rénové.
Cette aventure aura nécessité six années de travail soutenu et parfois pénible. Nous avons utilisé 320 tonnes de pierre, 20 tonnes de chaux, 80 tonnes de sable, 28 pieds de chêne, 2 pieds de peuplier.
L’ensemble du mécanisme intérieur et les meules proviennent du Moulin des Guérets en Ille-et-Vilaine, don de M. Devennes à l’association.
Comme son modèle, le Moulin de Merlet, le Moulin « Au Pas d’Antan » possède un escalier en pierre au rez-de-chaussée et un escalier meunier au 1er étage.
La charpente du toit tournant repose sur des sabots en bois qui, eux-mêmes, reposent sur le chemin fixe en bois posé sur les murs.
Des pierres ont été scellées debout, autour du moulin, pour définir un périmètre de sécurité à l’aide de chaînes. Ces pierres peuvent aussi servir à fixer un tire-fort pour faire tourner le toit avec le guivre, faute de personnel.
Aujourd’hui, le moulin est le « Moulin du Peuple » comme nous aimons l’appeler, mais c’est tout d’abord un des plus beaux moulins de France, construit avec amour, entraide, convivialité et avec peu de moyens financiers. C’est un grand défi humain et l’Association « Au Pas d’Antan » peut en être fière.
Site du Musée et du Moulin : aupasdantan.com
Cf aussi le MdM n°75 p 4 (la photo reproduite est celle du Moulin de Merlet qui a servi de modèle pour le Moulin du Pas d’Antan qui, lui, n’aura ses ailes que dans quelques semaines).
Jean-Yves COLLET,
propriétaire du Moulin Au Pas d’Antan
jeanyves.collet@sfr.fr
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