Le site des Moulins de France
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Redonner vie à l’ancienne forge de Bourzolles à Souillac (Lot)

L’histoire du site

D’hier…

À l’origine, existait sur le site un moulin à grains, dit « du Boulet », situé dans la vallée de la Borrèze, rivière qui se jette dans la Dordogne à Souillac. Le lieu doit son nom à l’ancienne activité de forge ou fonderie qui fut créée par la famille de Coustin, au début du XVIe siècle.

1. Le haut fourneau

Les seigneurs de Coustin, profitant des progrès de la sidérurgie, établissent une forge sur la rivière Borrèze, à l’emplacement de l’ancien moulin, composée d’un haut fourneau dont le fonctionnement est assuré par un bief de 800 m de long et d’un atelier de moulage (photo 1). Minerai, bois et castine nécessaires à la production de fonte se trouvent en effet en abondance sur les territoires alentour.

En 1791, Joseph de Coustin vend l’établissement à Denis Deltheil. Esprit très pratique, actif et intelligent, Denis fait considérablement prospérer le domaine et apporte d’importantes modifications à son usine. À la mort de Denis, son fils Jean-Baptiste reprend l’affaire et lui donne une nouvelle impulsion en améliorant la fonte. Il crée une affinerie pour la production du fer, autorisée par une ordonnance du roi Charles X le 13 mars 1828. Le fer, d’un usage plus courant et d’une commercialisation plus facile, permet de nouveaux débouchés. C’est à cette période de prospérité qu’il fait bâtir, près de la forge, sa belle demeure où il vivra avec son épouse Anaïs, descendante d’Alexandre de Beauharnais. 

Il s’implique aussi dans la vie politique en tant que président du Conseil Général du Lot.

2. Usine électrique de LA FORGE, près de Souillac (Lot)

La politique économique du libre-échange, la création des usines anglaises utilisant de la houille et la naissance du chemin de fer provoquèrent le déclin inexorable de la Forge de Bourzolles, qui ferma définitivement en 1860.

En 1887, Julien Valat devient le nouveau propriétaire de la forge. Il est issu d’une très ancienne famille commerçante souillagaise, impliquée dans la vie municipale et à qui l’on doit des bâtiments emblématiques, tels l’Hôtel de la Promenade, la Maison « Valat », la Maison « Vizerie » (photo 2) .  Il entreprend de rénover le site et, passionné d’électricité, il installe pour son usage personnel une petite centrale hydraulique à l’endroit de l’affinerie en utilisant la chute d’eau. Il ornemente la grande maison et enrichit le parc de pièces d’eau et d’essences rares d’arbres.

3. Usine centrale d’électricité

En 1900, la ville de Souillac souhaite, elle aussi, bénéficier de l’électricité. Un partenariat est conclu et la petite centrale devient l’usine électrique « Sainte Thérèse».(photo 3) Julien Valat fait élever les murs du canal de retenue et approfondir le canal de fuite pour obtenir une chute de 6 m alimentant une turbine de 40 chevaux. (photos 4 et 5). L’usine électrique Sainte Thérèse fonctionnera jusqu’en 1930. (Photos 6 et 7)

4. L’usine Sainte Thérèse autrefois

 

5. La turbine

En érudit, Jean Baptiste Deltheil possédait de nombreux ouvrages littéraires. Julien Valat et sa famille vont enrichir à leur tour cette bibliothèque. Sa petite-fille, Marie-Anne Lacoste, met ces magnifiques ouvrages à la disposition du public en créant l’Association « La Forge Patrimoine » en 1991. À son décès, sa fille Florence Lacoste fait don à la bibliothèque de Souillac des nombreux ouvrages, revues, cartes postales et photos qui constituent un fonds patrimonial extrêmement riche.

6. Le canal

7. L’usine électrique Sainte Thérèse aujourd’hui

…à aujourd’hui

En 2016, Virgine Destrel devient propriétaire d’une partie du site : maison de maître, canal, parc et haut fourneau, et entreprend des travaux de rénovation (réfection des toitures, rénovation de petits éléments bâtis patrimoniaux). De plus, elle crée une association, « La Forge au fil du temps », dont le but est de valoriser le patrimoine mobilier et immobilier du site, et de l’animer artistiquement et culturellement.

En 2022 naît l’idée d’un partenariat entre les deux propriétaires pour une valorisation plus globale de ce site à l’histoire si riche de l’époque préindustrielle dans le Lot et plus particulièrement de la ville de Souillac.

Le cœur de ce projet est la remise en service de l’ancienne centrale hydroélectrique, visant une autonomie pour l’exploitation agricole de Florence et pour la grande maison de Virginie, voire, si la production le permet, étendue au voisinage, toujours dans l’idée d’un accueil touristique, artistique et culturel.

Le projet comprend aussi la valorisation d’autres points intéressants du site : les trois grottes dont une est aménagée en chapelle avec chemin de croix et une qui fut un habitat préhistorique (en partenariat avec le spéléo-club de Souillac), les vestiges du premier château de Bourzolles, « la tour Roquefort », un four à pain…

Le tout dans une démarche éco-citoyenne et éco-responsable pour faire vivre et découvrir les richesses et beautés du Lot !

Un accompagnement externe pour structurer les idées, prioriser les travaux… et trouver les financements

L’Association « La Forge au fil du temps » a mandaté deux études d’avant-projet

Une première étude concerne la démarche globale de reconversion du site.

Les prestataires, Élodie Denizart (consultante) et Anthony Vermande (maître d’œuvre), ont accompagné l’association dans la préfi-guration de son projet, dans sa globalité, à savoir : la rénovation des différents éléments de patrimoine bâti (manoir, ouvrages hydrauliques, usine électrique, haut fourneau…) et la remise en route de la turbine pour produire de l’hydroélectricité. (photo 8)

Ce projet, aussi riche que complexe, demande en effet un accompagnement pour la structuration des démarches et la priorisation des travaux, bien en amont, pour pouvoir trouver les bonnes compétences (administratives, juridiques et techniques) et le soutien nécessaire au niveau local et régional, mais aussi pour consolider une programmation budgétaire.

8. Vue d’ensemble pour situer l’ensemble du projet

Cette « étude d’amorçage » a permis à l’association d’identifier l’ensemble des parties prenantes du projet, et de monter un premier comité de pilotage, avec le Conseil Départemental du Lot (service du Patrimoine). Plusieurs visites de site ont été organisées afin de montrer aux élus et aux agents des administrations locales (Syndicat de rivière, DDT, Communauté de communes, Syndicat départemental d’énergies…) les intérêts multiples de ce projet de revalorisation du patrimoine qui allie les enjeux de transition écologique à ceux du développement d’un territoire très rural. (photo 9)

9. Visite du site 22 avril 2022 Photo Pascal Cazenave

L’étude a aussi permis de réaliser un document de présentation « type » du site (fiche descriptive de patrimoine hydraulique), dont la trame pourrait être réutilisée par d’autres moulins ayant réalisé leurs projets, ou en cours, afin de constituer une base de données, utile notamment dans le cadre des travaux d’inventaire du patrimoine. Dans ce sens, une articulation pourrait être recherchée avec la grille du patrimoine lié à l’eau, élaborée en 2017 par les Ministères de la Culture et de la Transition écologique. 

D’autre part, le site de la Forge de Souillac fait partie d’une étude menée sur quatre moulins du Lot et du Tarn-et-Garonne, avec l’aide de l’Association de Sauvegarde des Moulins du Quercy (ASMQ), qui bénéficie de cofinancements de la Région Occitanie, dans le cadre de sa politique de soutien aux projets de production d’énergies renouvelables citoyennes. Cette étude vise à vérifier la faisabilité technique, économique et réglementaire de création d’une coopérative de production d’hydroélectricité s’appuyant sur l’équipement de moulins à eau existants, permettant à terme de financer la rénovation patrimoniale et l’équipement d’autres moulins.

LE PROJET « RÉVEIL DES MOULINS DU QUERCY »                 

Ce projet est accompagné par l’Agence locale de l’énergie Quercy Énergies, le réseau ECLR Occitanie (Energies Citoyennes et Renouvelables en Occitanie), et plusieurs prestataires tels que LENOËL-HYDRO (bureau d’ingénierie-conseil en hydroélectricité), Julien Bertrand (travaux de recherche historiques et démarches administratives), Patrice Valy (communication, sensibilisation), et Élodie Denizart (recherche de financements).

Ce projet a été initié et porté par Serge Despeyroux, président de l’ASMQ. Il est aujourd’hui également piloté par
Jean-Louis Foucalet, propriétaire du Moulin de Merlançon (à Figeac) et coprésident de l’Association de préfiguration « Le Réveil des Moulins du Quercy », qui a pour objectif d’évoluer vers la création d’une coopérative locale de production d’hydroélectricité.

Rédaction : Élodie Denizart

• Source de l’article : Association de Sauvegarde des Moulins du Quercy

• Site Facebook de la Forge au fil du temps : https://www.facebook.com/LaForgeSouillac

• Coordonnées de l’association : laforgeaufildutemps@orange.fr


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