Le site des Moulins de France
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La date de sa construction (début de l’an IV : 1795) par Jacques et Antoine Courrent est bien établie. Il est vrai que ce moulin fut construit sans autorisation croyant que chaque propriétaire était maître de faire sur son fonds les constructions qu’il jugeait convenables.
Suite à trois oppositions à la construction du moulin, Jacques et Antoine Courrent demandent l’autorisation nécessaire pour la conservation du moulin à farine établi de bonne foi sur leur propriété.
Le préfet, après avoir fait remplir toutes les formalités voulues par l’arrêté du Directoire Exécutif du 19 ventose an VI (9 mars 1798 ) a pris un arrêté favorable aux pétitionnaires et renvoie le 24 ventose de l’an XI (15 mars 1803) toutes les pièces au Ministre de l’Intérieur pour y être statué. Il résulte des pièces produites que la demande des citoyens Courrent a été affichée trois fois de dix jours en dix jours dans les communes de Foix et de Fougax. Suivant les certificats délivrés par les maires de ces communes, l’avis du maire de Fougax porte que l’établissement et l’existence du moulin dont il s’agit, présente des avantages publics et que sa conservation doit être autorisée.
L’avis donné le 18 nivose an XI ( 8 janvier 1803 ) par l’ingénieur en chef de l’Ariège considérant qu’une construction déjà faite depuis l’an IV dans la bonne foi et dans l’erreur où étaient plusieurs habitants de l’Ariège, que les formalités nécessaires pour les établissements des usines n’étaient plus en vigueur, mérite quelques faveurs sans que néanmoins on doive s’écarter des principes. De plus, d’après le rapport de l’ingénieur et l’avis du maire de Fougax, que si à l’époque de la construction de cette usine le citoyen Courrent eut demandé l’autorisation qu’il réclame aujourd’hui il l’eut infailliblement obtenue puisque ce moulin est très utile à la population.
Suite au rapport du préfet présenté le 24 ventose de l’an XI (15 mars 1803) et après délibération du gouvernement de la République sur le rapport du Ministre de l’Intérieur, le Conseil d’Etat arrête le 28 germinal an XI (18 avril 1803) la conservation du moulin à farine construit par les citoyens Courrent sur la commune de Fougax dans le hameau de l’Espine. Cet arrêté est signé par le Premier Consul Bonaparte.
A partir de cette date le moulin fonctionnera en toute légalité. En 1891, le propriétaire Courrent Henri n’ayant pas de descendance, il le vendit à son garçon meunier Paul Marquis. Son fils Aimé Marquis lui succède jusqu’à la guerre de 39-45 puis il cessa définitivement après la libération en 1945. De 1947 à 1955 le moulin fut transformé en scierie par Jean Louis fils d’Aimé, sa partie hydraulique actionnant une scie circulaire pour débiter le bois.

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Moulin de l’Espine – photo DR

Moi, le Moulin de L’Espine

En 1992, Jean Claude Marquis fils de Jean Louis est mon nouveau propriétaire. Il a tourné autour de moi avec perplexité, il m’a examiné, il m’a tâté, il a commencé a me nettoyer, puis il a remis en place les meules et finalement il en est venu à la conclusion que le choix était simple : il fallait me guérir ou me laisser mourir. Il a décidé de me soigner et de me remettre en marche. Tant il a fait que la santé m’est revenue. Depuis 15 ans, je tourne ! Et maintenant je suis suffisamment sûr de moi pour tourner devant des visiteurs, oh non ! pas pour faire de l’argent mais pour leur faire plaisir ; ils aiment entendre le tic-tac de l’auget, humer le parfum du blé moulu, voir le grain se transformer en farine : cela réveille en eux une sorte d’instinct qui remonte aux premiers temps de l’agriculture, quand du blé moulu signifiait que les gens auraient de quoi manger. Je les rattache aussi à leur passé : ils retrouvent tout naturellement les comportements de leurs ancêtres : de même que ces derniers profitaient de leur passage au moulin pour échanger des nouvelles en attendant que j’ai fini de broyer leur froment, de même les visiteurs de ce début de XXIème siècle se parlent les uns aux autres et échangent informations, renseignements ou signes d’amitié quand ils sont sous mon toit. Merci Jean-Claude !

J.C. Marquis – Article paru dans le Monde des Moulins – N°22 – octobre 2007

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