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à propos de l’article « Monte-sacs du moulin de Crest-Voland en Savoie » (MdM n°46 p 16 à 20)
Monsieur Ruaux demande un avis « d’expert » sur ce monte-sacs (Monde des Moulins n° 46 – p 20). C’est un avis de simple mécanicien que je voudrais donner ici après avoir eu grand plaisir à lire ce remarquable article si bien fait qu’il pourrait permettre la construction de ce mécanisme. Sur l’architecture d’ensemble, je dirais qu’à tout problème mécanique, il y a toujours plusieurs solutions dictées par les contraintes techniques mais aussi par l’expérience du constructeur, son goût pour tel ou tel type de cinématique, le matériel dont il dispose
; celle-ci n’est d’évidence pas la plus simple. La transmission à deux étages permet théoriquement de diminuer l’effort sur la courroie,
mais en réalité le rendement du premier étage (paliers en bois, chaîne nouée), qui ne dépasse probablement pas 50 %, réduit fortement cet avantage. La chaîne utilisée est la chaîne nouée Victor, fabriquée encore aujourd’hui par la maison Chaubeyre à Breteuil-sur-Iton ; elle est vendue comme chaîne de suspension, et pas du tout comme chaîne de transmission.

Si elle donne satisfaction à Crest-Voland, c’est que l’entraxe et les diamètres des poulies sont très grands, mais ce n’est pas une solution à recommander. Sans doute le meunier en possédait-il une bonne longueur et cela lui a donné l’idée d’en faire une chaîne de transmission et une chaîne de levage des sacs gratuite. Le cadre tendeur comporte deux fortes poutres parallèles, dont on peut penser qu’elles sont aussi longues pour que leur poids équilibre celui de P2 et son levier, et donc réduise l’effort manuel à fournir pour embrayer. Le dépassement des pointes de 1 mm en fond de gorge des poulies me semble dû à l’usure ou à une erreur de construction, plutôt qu’à une recherche d’amélioration de l’adhérence. Je ne vois pas d’autre usage de la roue à rochet que la retenue de P4 utilisée pour une éventuelle montée manuelle des sacs. Le plus souvent, la commande de montée se fait au rez-de-chaussée pour amener les sacs au 1er étage et dans ce cas, si le cliquet est engagé, il maintiendra le sac en l’air largement au dessus du plancher, puisqu’il aura fallu franchir les portes battantes, et le décrocher ne sera pas aisé. Étonné par la vitesse de montée de 14 à 30 m/min donnée pour le monte-sacs « type », j’ai vérifié mon calcul du monte-sacs du Moulin de Lanleff (voir schéma ci-contre) dont la vitesse est de 59 m/min et ce, pour un arbre de meule tournant à 60 t/min. Ce calcul est exact, la montée est rapide, mais le patinage de l’embrayage amortit le choc au démarrage. Conclusion : une belle réalisation, intéressante, très photogénique, mais trop compliquée.

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Schéma du monte-sacs du Moulin de Lanleff à l’intention des enfants d’une école voisine (CM1-CM2). Dessin Jacques Menguy.

Jacques Menguy, Région Bretagne – Article paru dans Le Monde des Moulins N°48 – Avril 2014

Catégories : Technique

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