Vue du moulin en amont, au premier plan le canal d’amené. Photo Jean-Marie Jacquel
Un témoignage du passé
Ce moulin à eau du XVIIème siècle, reconstruit dans sa version actuelle au milieu du XIXème siècle, a été restauré avec le concours de la Fondation de France, de l’Etat, du Conseil Général et de nombreux partenaires publics et privés. Il est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Mû par l’énergie hydraulique tirée de la rivière la « Vendeline », le moulin d’origine était implanté au rez-de-chaussée de la maison d’habitation.
Il fonctionnait à l’aide de trois roues à augets dites « de dessus », l’une entraînant un égrugeoir chargé d’écraser le grain, les deux autres entraînant chacune un tournant.
En 1855, un incendie détruisit la totalité du moulin. Le meunier Joseph Marion le fi t reconstruire en un temps record (un an), mais en apportant d’importantes modifi cations. L’ancien moulin est converti en habitation,
les trois roues hydrauliques sont remplacées par une seule roue à augets d’un diamètre de 5 mètres située entre l’habitation et le nouveau moulin. Equipé des procédés les plus modernes de l’époque, il produit une farine d’excellente qualité. En 1872, l’adjonction d’un bâtiment à colombages permet l’installation d’un tournant pour l’alimentation du bétail ainsi que différentes machines pour nettoyer et trier le blé.
Le bâtiment d’habitation, la partie de gauche sur la photo précédente. Photo Jean-Marie Jacquel
Le déclin
Dès 1870 les effets de la révolution industrielle et l’arrivée des minoteries se font sentir. La production chute fortement pour s’arrêter défi nitivement en 1905. Henri-Joseph Marion, petit cousin de Joseph abandonne la meunerie, il installe une laiterie dans les sous-sols de la maison d’habitation.
L’entrée du moulin. Photo Jean-Marie Jacquel
La rotonde. Photo Jean-Marie Jacquel
Le grand rouet. Photo Jean-Marie Jacquel
La chambre des meules. Photo Jean-Marie Jacquel
La renaissance
En 1987, Odette Dupuis et Gilberte Serre, petites fi lles du dernier meunier organisent une journée « portes ouvertes » qui rencontre un vif succès.
En 1988 naît l’Association des Amis du Moulin de Courtelevant dont le but est la sauvegarde et la restauration du moulin.
Grâce à la volonté et la tenacité des membres de l’association, d’importants travaux sont réalisés : remise en eau du canal, reconstruction de la roue, réfection de la toiture, des huisseries et des crépis de façade. Enfi n, avec l’intervention de l’entreprise Croix, une unité complète de broyage est remise en état. En 2002, après un siècle de repos, le moulin fabrique à nouveau de la farine sous le regard ému et émerveillé de tous les bénévoles présents pour la circonstance.
Jean-Marie Jacquel – Article paru dans le Monde des Moulins – N°36 – avril 2011
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