Si vous consultez le Petit Larousse au mot « coup », vous trouverez dans les expressions diverses, celle de « coup de main ».
Alors là, vous êtes en face de deux définitions.
Coup de main : « opération militaire locale menée par surprise sur un objectif limité ».
Coup de main : « aide, soutien apportés à quelqu’un qui traverse un moment difficile ».
Dans le premier cas, lorsque nous apportons notre aide à un propriétaire de moulin, l’adjectif « militaire » ne peut être retenu que pour les conscrits comme moi qui ont consacré, il y a longtemps, plusieurs mois de leur existence au devoir civique.
Il s’agit bien d’une opération locale, mais menée sans surprise, puisque nous avons convenu avec le propriétaire du jour et du nombre d’intervenants nécessaire. Sur un objectif limité ?
Pas tant que ça, car nos expériences passées nous ont appris que le travail est souvent considérable et qu’il exige qu’on y revienne une autre fois. Sur un canal d’amenée de 250m de long, nous avons pu, à une dizaine, nettoyer celui-ci de sa végétation envahissante sur 50m, seulement en deux interventions. Il a fallu y revenir. Donc, le coup de main sans objectif militaire est une opération pacifique exécutée avec le sourire, dans une ambiance conviviale, aussi bien par des hommes que par des femmes.; Les épouses de nos adhérents suivent ceux-ci dans ces opérations, ne serait-ce que pour voir s’ils travaillent bien !
Il faut dire aussi qu’elles sont de solides travailleuses qui ne plaignent pas leur peine.
Passons à la deuxième définition : « aide, soutien apportés à quelqu’un qui traverse un moment difficile ».
Mettez-vous à la place (ou même êtes-vous à cette place) du meunier ou de la meunière qui a hérité ou acheté un moulin plus ou moins en bon état et qu’il s’agit d’entretenir. Par quoi commencer ? Comment s’y prendre pour hiérarchiser les travaux ? On peut dire sans hésitation que ce sont vraiment des moments très difficiles.
En Dordogne, nous avons participé à l’entretien d’une chaussée de plusieurs dizaines de mètres, ayant nécessité l’apport de plusieurs mètres cubes de béton qu’il a fallu transporter au plus loin à la brouette. Nous avons travaillé pendant trois jours.
Nous avons nettoyé le tertre d’un moulin à vent sur plusieurs centaines de mètres carrés, à deux reprises. L’Association, créée autour de ce moulin, a continué le travail après nous.
Nous avons été contents de montrer le chemin.
Cette mobilisation, au sien de l’Association Périgordine des Amis des Moulins, est sollicitée une ou deux fois par an. Les personnes pour lesquelles nous réalisons ces coups de main nous offrent un bon et solide repas agrémenté de desserts délicieux. Mais il ne s’agit pas de traîner à table et le travail de l’après-midi s’en ressent parfois dans son rythme ….
En conclusion, il est très sympathique de se retrouver pour ce genre d’opération qui permet aux personnes de mieux se connaître, de partager les expériences de remise en état et d’entretien de ce beau patrimoine trop souvent oublié par les médias, alors que le moulina fait partie intégrante, avec le château et l’église, de notre passé rural.
Charles Girardeau,
Président de l’APAM
Paru dans le Monde des Moulins n°38 d’octobre 2011
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