Le site des Moulins de France
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Thiers est bien connue comme capitale de la coutellerie. Les moulins y ont longtemps joué un rôle important pour l’émouture des lames, c’est-à-dire leur affûtage sur le champ d’une meule de grès verticale. Ils étaient nommés rouets. La plus ancienne mention dans la région date de 1471.
L’outil principal est la meule de grès destinée à l’affûtage. La position du rémouleur sur sa planche, le chien sur les jambes, est bien connue de tous. Mais le moulin qui se visite contient aussi une petite meule horizontale pour dégrossir le travail (la débourreuse), deux polissoires et une dynamo pour l’éclairage. En amont de Thiers, la vallée de la Durolle a compté en 1860 près d’une trentaine de rouets sur quatre kilomètres. Chaque rouet portait le nom de son propriétaire : Chez Taillandier, Chez La Broche, Chez David Golha…
Au rez-de-chaussée, travaillaient les hommes pour l’émouture et à l’étage, les femmes pour polir les lames. Les enfants commençaient à travailler à l’étage avant de commencer l’apprentissage au rez-de-chaussée. La plupart de ces rouets ont cessé de fonctionner à partir des années trente. Le dernier, Chez Lyonnet, a cessé son activité en 1976. Après des années de ruine et d’oubli, le site a été redécouvert dans les années 1980 et a été progressivement mis en valeur. La plupart des bâtiments sont en ruine, parfois avec la roue et des vestiges de mécanisme. Seul Chez Lyonnet est complet et se visite à la belle saison. Le circuit des rouets peut sinon se parcourir librement en toute saison, mais sans l’accès Chez Lyonnet. On peut faire un petit circuit qui compte dix moulins, ou le grand qui en comprend vingt-trois.

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Vestige dans la vallée des rouets-Thiers. Photo S. Mary

L’accès se fait depuis Thiers en prenant la route de La Monnerie-le-Montel. A environ trois kilomètres, se trouve le hameau de Château-Gaillard. Depuis la route, la vue sur la vallée étroite aux versants abrupts et boisés, ne permet pas d’imaginer le fourmillement de moulins qui a animé les profondeurs de la vallée. La rue juste après la boulangerie mène à un parking. Un plan au bâtiment d’accueil permet de se repérer. La vallée est très encaissée, et l’accès aux rouets se fait par les chemins d’origine, raides et caillouteux. Il faut donc prévoir d’être bien chaussé, mais la beauté du site en vaut la peine. On peut aisément imaginer les diffi cultés rencontrées quand il fallait changer une meule et descendre la nouvelle par ces chemins rocailleux.
Du fait de la profondeur de la vallée et des arbres, il est sans doute bien de pouvoir venir à la belle saison pour visiter Chez Lyonnet, mais aussi au début du printemps quand les feuilles ne sont pas apparues, pour un bon éclairage des ruines.
Du fait du peu de temps au retour, j’ai fait seulement le petit circuit de dix rouets. On y voit bien évidemment le rouet Chez Lyonnet, quelques belles chaussées nommées ici pavés, et parmi les neuf autres moulins, deux possèdent leur roue complète et un troisième une roue incomplète. Ces roues sont très étroites avec des aubes courbes et possèdent une amenée d’eau très inclinée. Elles sont en général complètement métalliques, sauf l’une dont les bras sont en bois. Par endroit, d’anciennes meules ont servi à améliorer le sol. Certains s’étonneront peut être d’aller voir un site contenant principalement des ruines, mais la beauté du site sauvage, et le témoignage que portent toutes ces ruines sur le passé laborieux du site et la gestion de l’eau, méritent de faire la visite.
Si l’on dispose de la journée on peut compléter cette visite par le musée de la coutellerie dans le centre de Thiers, mais aussi par la vallée des usines dans le bas de Thiers. Dans le Creux de l’Enfer étaient concentrées des usines coutelières, aujourd’hui inactives, dont l’une a été transformée en centre d’art contemporain. Certaines sont en ruine, mais le site, que je n’ai pas eu le temps de visiter, est apparemment intéressant.

Article paru dans le Monde des Moulins – N°33 – juillet 2010

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