Le site des Moulins de France
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Les communes de Concordia sur le Secchia, province de Modène et Revere, province de Mantoue (distantes de 23 Km) ont convenu de réaliser sur le fleuve Pô, à Revere même, la réplique d’un moulin à grain flottant, à l’image de ceux qui pendant des siècles et jusqu’à la dernière guerre mondiale ont assuré le travail à des générations de meuniers et, ainsi, la production de farine à la population.

Prémices du projet

L’ intérêt pour les moulins a repris depuis le congrès qui s’est déroulé en 2001 à Concordia intitulé : « La ruina dei Modenesi » (la ruine des habitants de la Basse Modenaise)*. L’un des animateurs est l’ex enseignant concordiais Disma Mantovani, passionné de la culture locale. Il a élaboré un programme d’activités pour promouvoir l’histoire de la meunerie auprès d’un large public. Grâce à son initiative, des contacts étroits se sont développés entre les deux communes. Revere s’apprête à construire un moulin grandeur nature sur le fleuve Pô. Courant 2004 sera présenté un essai titré « Les moulins flottants du bassin du Pô, du Moyen Âge à nos jours » (mémoire de licence de Lisa Girelli, faculté de Bologne 2001/2002), une exposition internationale sur les moulins flottants et les débuts des travaux de construction du moulin.

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Le professeur Mantovani propose l’ouverture à Concordia d’un musée des activités meunières afin de valoriser un patrimoine historico-culturel de grand intérêt. La possibilité de créer des itinéraires à caractère didactico-touristique pour faire découvrir les divers sites historiques des moulins est envisagée.

Mode opératoire

La construction du moulin de Revere (début 2004) s’inscrit dans la continuité du musée du Pô qui sera réalisé à l’intérieur du palais ducal de Revere. Ses dimensions doivent correspondre à celles des anciens moulins présents en rive des fleuves au XIXème siècle et début du XXème. Il s’agit d’un véritable ouvrage fonctionnant par l’action du courant du fleuve et capable de produire de la farine alimentaire de diverses céréales, vendue aux visiteurs et de pouvoir produire suffisamment d’ électricité pour l’éclairage du moulin et son environnement immédiat. Les d o c u m e n t s disponibles au musée concernant la typologie des anciens moulins du Pô (dimensions, techniques de construction, machineries, etc…) permettront de donner au futur moulin une forme aussi fidèle que possible à la tradition.

Critères techniques

Le type retenu comprend deux coques de dimensions inégales, la plus grande comportant la machinerie. Une seule roue à aubes entraînera deux paires de meules. Cette structure correspond le plus à ce qui existait d’après les documents conservés.
Dimensions
Longueur totale 13,60 m
Largeur totale 10,15 m
Tirant d’eau 0,80 m
Au dessus de l’eau 1,45 m
Hauteur du bâtiment abritant la machinerie 4,00 m
Dimensions du local machines et magasin : 3,00 m x 8,50 m

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Bergantino (Rovigo) : Moulin “Dio Mi Salvi” – photo Giovannino Guareschi (Etat 1941)

Les deux coques seront en acier (catamaran) reliées entre elles par des poutrelles du même matériau, adapté aux charges horizontales et verticales. Pour la sécurité des biens et des personnes, les techniques de construction anciennes seront donc outrepassées.
Les ingénieurs ont dû se référer au règlement des constructions navales pour les coques en acier navigant en eau fluviale. Cependant, pour l’aspect, un bardage en mélèze est prévu. Le toit du bâtiment, machinerie et habitation du meunier, sera
constitué d’un plafond en bois imperméabilisé et pour la partie visible, recouvert de roseaux (chaume). Le pont, en acier, sera recouvert lui aussi de bois, étanchéifié selon les techniques de calfatage et de protection actuellement en vigueur.
Un timon de manoeuvre permettra de repositionner le moulin sur la rive ou dans les zones de courant pour un fonctionnement optimum. L’ancrage du moulin sera réalisé à l’aide de chaînes ou de câbles accrochés à des bollards plantés dans le lit du fleuve et en bordure. Deux treuils faciliteront la tension des amarres. Désireux de préserver les méthodes de construction anciennes, les ingénieurs italiens ont décidé de réaliser tous les éléments d’ entraînement en bois. Une seule roue à 16 aubes, constituant
le moteur primaire du moulin, sera construite sur un axe en bois de 8,5 m de longueur et d’environ 45 cm de diamètre. Elle sera protégée des détritus, notamment en période de crues, par des grilles amovibles installées en proue du moulin.

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Projet de Moulin bateau

Chaque pale mesurera 4,5 m de long et environ 35 cm de hauteur. Les liaisons arbre-pales seront constituées par une série de rayonnages en chêne, entrecroisés et reliés par des chevilles de bois. Le système ‘rouets-lanternes’ utilisera également le bois. L’équipement de mouture sera similaire à ceux existant autrefois et de même type que ceux des moulins à eau ou à vent : meules de 1 m de diamètre, trémies, blutoir,  conformes aux normes d’hygiène requises dans l’industrie alimentaire. Deux moteurs électriques débrayables pallieront la baisse ou le manque de courant du fleuve. Le courant électrique permanent est nécessaire pour l’éclairage intérieur et extérieur, les fanaux de signalisation requis par les règles de la navigation fluviale.

Mr et Mme DEVOUREIX – Article paru dans le Monde des Moulins – N°10 – octobre 2004

Catégories : Etranger

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