Le site des Moulins de France
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Figure 2 – L’ensemble des six dispositifs à fabriquer les billes. Photo Herbert Pren

À Marktschellenberg, sur le ruisseau nommé l’Almbach, se trouve un moulin, fondé en 1683, qui sert à usiner des billes à jouer.
Les billes sont fabriquées par usure à partir de morceaux de marbre placés entre une meule fixe en grès et une pièce circulaire en bois de hêtre tournant au-dessus d’elle.
La figure 1 montre ce dispositif démonté. On peut voir que la partie fixe et la partie mobile sont toutes deux munies de sillons concentriques dans lesquels circulent les morceaux de marbre qui sont ainsi progressivement transformés en billes. L’entraînement de la partie tournante est assuré grâce aux aubes dont elle est équipée sur sa périphérie, et sur lesquelles agit le courant d’eau. Le moulin comporte six roues à eau de ce type, tournant chacune au-dessus de six meules fixes.

La figure 2 (ci-contre) illustre comment se présente aujourd’hui l’ensemble de cette installation.
Les morceaux de marbre proviennent de la montagne d’Untersberg toute proche. La plus grande partie du façonnage est faite à la main, le moulin servant uniquement à donner la forme sphérique finale. Les billes sont finalement polies à la main.
L’usinage des billes dans le moulin prend entre cinq et huit jours, selon les dimensions.
Les billes sont de couleurs variées, allant du jaune moucheté de points rouges jusqu’à des nuances roses aux veines rouges.
Au milieu du XIXe siècle, il y avait environ quarante moulins le long de l’Almbach. Ils étaient gérés par des fermiers montagnards pauvres, ce qui leur fournissait un complément de revenus. Étant proche de la frontière autrichienne, les billes étaient vendues en tant que spécialité de Salzburg et expédiées en bateaux à travers le monde, de Londres et Rotterdam à l’Asie du Sud-Est et aux Caraïbes.
Six cents à mille zentners en moyenne étaient exportés par an, un zentner contenait 10 000 billes. Les navires les acheminaient volontiers, puisqu’ils servaient de ballast. Les propriétaires de moulins à billes ne s’enrichissaient pas pour autant : en 1890, 1000 billes coûtaient 2.80 marks, dont 1 mark servait à payer les tailleurs de marbre. Les dernières billes exportées des moulins de l’Almbach sont parties pour Londres en 1921.
Ce commerce a pris fin suite à la production massive de billes en argile et en verre. 

Aujourd’hui, le moulin fonctionne comme une attraction touristique, mais on peut encore acheter des billes d’Untersberg en souvenir, et les visiteurs peuvent séjourner dans l’auberge « Zur Kugelmühle » (« Au moulin à billes »).

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Figure 1 – Le moulin à billes démonté pour montrer ses deux parties constitutives : la meule fixe et la partie tournante munie d’aubes. Photo Herbert Pren.

D’après l’article de Willem van Bergen paru dans le « Journal of The International Molinological Society » N° 87, Décembre 2013. Photos de Herbert Pren, adaptation M. Lajoie-Mazenc, traduction B. Petit. – Article paru dans Le Monde des Moulins N°48 – Avril 2014

Catégories : Etranger

1 commentaire

Person Liliane · 8 décembre 2023 à 14 h 49 min

J’ai visité ce site en 1999 et j’ai acheté une grosse bille. Une très belle balade le long de la rivière. Excellent souvenir. A voir

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