Moulin de Cherré – Photo DR
La Papeterie de Cherré est construite en 1863, en remplacement d’un ancien petit moulin à blé datant de 1642, par un industriel, M. Tonnelier, déjà bien implanté dans la vallée du Loir (5 moulins usines). Dans cette usine moderne, il fait installer une turbine Fontaine, un modèle breveté en 1839 d’une puissance de 86 chevaux. En 1899, la papeterie emploie
12 ouvriers, des logements étant mis à disposition des employés. Autour du bâtiment, s’élevaient de vastes magasins ; deux halles abritaient les piles qui servaient à broyer les chiffons. Une grue déchargeait les ballots de chiffons arrivés par la rivière sur un bateau à fond plat poussé par un bateau à vapeur ; une lessiveuse en bois et en fonte de marque américaine servait à blanchir les chiffons.
Façade du moulin de Cherré en amont de la chute d’eau (turbine à gauche du bâtiment). Photo NOVéA Technologie
Aujourd’hui, seule la papeterie, une partie de l’ancien moulin, est conservée (la turbine, la lessiveuse et la grue sont toujours sur le site). L’extrémité sud du bâtiment est constituée d’une voûte en plein cintre qui abrite la turbine de 3,70 m de diamètre. Un pilastre en brique délimite cette partie spécifique de la construction, les chaînages d’angles sont également en brique. L’architecture intérieure est soignée, le rez de rivière est notamment couvert par une belle voûte en berceau, son recouvrement en brique permet un éclairage satisfaisant de l’ensemble de la pièce. La turbine hydraulique Fontaine est la plus ancienne conservée en Sarthe.
Turbine avec son multiplicateur de vitesse installé sur une chaise métallique. Génératrice au sol entraînée par le multiplicateur de vitesse. Photo NOVéA Technologie
La salle du rez de rivière (85 m²) fut transformée en une salle de réception en 2009 et la salle du rez-de-chaussée en deux gîtes (70 m²) et un appartement (150 m²) en 2007, avec aire de jeux close pour adultes et enfants.
En 2015, les travaux de remise en état de tout le système hydraulique (grilles, vannages moteur et décharge, paliers turbine, multiplicateur, générateur, régulation automatique, raccordement ERDF), permettent depuis le 01/02/2016 d’injecter sur le réseau 36 kW.
La turbine est utilisée à 75 % de sa puissance et le module de la rivière à 66 % environ.
Mécanismes de la vanne de travail motorisée en amont de la turbine qui permet de gérer le fonctionnement de la turbine. Photo NOVéA Technologie
Les moulins sont, pour la plupart, des vestiges du passé, une sorte de livre vivant nous informant sur la problématique de l’énergie à l’époque de nos aïeuls. Il est non seulement intéressant mais aussi vital pour les générations futures de maintenir ces outils, ces machines ou autres mécaniques en état, témoins d’un certain art de vivre exempt de centrales nucléaires.
C’est dans cet esprit qu’une analyse a été faite afin de déterminer avec le plus de précision possible ce qui pouvait être fait en partant de l’existant, à savoir cette magnifique turbine Fontaine encore munie d’une partie de sa mécanique.
Il n’est jamais aisé de se prononcer sur la puissance d’une turbine, tant les paramètres environnants sont importants ; c’est ainsi que la consultation de documents anciens permit d’affiner l’approche des techniciens. Même si cette belle et grande turbine pouvait à l’époque fournir 86 ch (63,3 kW), il a été néanmoins décidé de la ménager de manière à ce qu’elle puisse continuer à fournir longtemps ses bons et loyaux services.
Ce genre de turbine utilisait, à l’époque, des tambours qui déroulaient deux peaux de cuir afin de laisser passer plus ou moins d’eau, ce qui demandait une restauration complète du système de distribution. L’idée de se servir de la vanne de sectionnement comme vanne de travail s’est donc très rapidement imposée.
La vanne imposante, qui servait jadis à clôturer la chambre d’eau pour l’entretien de la turbine, a ainsi été refaite à neuf et motorisée afin d’être automatisée et de réagir à une coupure d’électricité entre autres.
En ce qui concerne le système de production, le choix d’une génératrice asynchrone 36 kW paraissait être une évidence ; robuste, bien moins chère que « sa cousine », génératrice à aimants permanents et bénéficiant d’un très bon rendement (autour de 93%), elle présente l’avantage de pouvoir se coupler au réseau facilement en utilisant très peu d’électronique.
Armoire électrique de production Novéa Technologies . Photo NOVéA Technologie
L’électronique a également été limitée au minimum dans la gestion du système, toujours dans un esprit de fiabilité, en se passant de convertisseurs là aussi assez onéreux, et qui doivent généralement être remplacés au bout de 10-15 ans. Le propriétaire a donc opté pour un couplage direct sur le réseau, son installation permettant ainsi de produire de 1 à
36 kW suivant les débits et hauteurs disponibles.
Le panneau de contrôle en façade de son armoire lui permet aujourd’hui de visualiser un certain nombre de données, dont la puissance instantanée produite, la position de la vanne ou un éventuel problème dans la production, ce que la technologie permet également de faire à distance sur un PC.
Quelques mots sur NOVÉA TECHNOLOGIES
Spécialiste de l’électrotechnique de pointe, c’est une société angevine créée en 2007 avec le concours de l’incubateur Angers Technopole. Novéa Technologies propose à ses clients d’équiper leur moulin hydraulique afin de produire de l’énergie électrique pour une auto-consommation ou une revente sur le réseau public de distribution.
Son approche singulière des projets, en proposant la reprise d’un maximum d’éléments déjà en place, permet d’obtenir un couple prix/performance très intéressant.
L’expérience de Novéa Technologies dans ce domaine très spécifique lui permet d’offrir des solutions clé en main, grâce à un accompagnement de ses clients, de l’étude du projet à la mise en service de la production, mais également pendant toute la période d’exploitation.
La fiabilité de ses installations et la qualité de son service client sont les atouts qui font le succès de Novéa Technologies.
Dominique Quinton
Chargé d’affaires NOVÉA Technologies
Paru dans Le Monde des Moulins n°62 – Octobre 2017
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