Le site des Moulins de France
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Extérieur du Moulin de la Ramière. Photo G. Paoletta

 » Moulin bladier (moulin à blé, à farine), sis sur la rivière de Tave, au lieu dit la Ramière, proche de Laudun au diocèse d’Uzès  » : ainsi le mentionnent bien des actes…
Chaque siècle a juxtaposé au bâtiment primitif du XIIIème siècle d’autres constructions qui ne cesseront qu’ en 1896.
D’abord, moulin à farine à 1 paire de meules, puis à 2 paires de meules (XVIIème siècle), puis à 3 au XIXème siècle ; un moulin à huile sera édifi é à la fi n du XVIIIème siècle. Les quatre roues horizontales sont mues, sous 5 m de chute, par l’eau d’un long béal de 1300 m alimenté par une chaussée empierrée de 45 m.
Le noyau central du XIIIème, tour élevée, a la particularité d’être, au sommet, un très grand pigeonnier (il devait y avoir près de 1500 boulins), et habitation ou chambre de veille au 1er étage, laquelle est pourvue d’une meurtrière sur chaque face, et moulin au rez-de-chaussée.
L’étude des archives a rendu plus claire son histoire, a fait connaître ses propriétaires et son évolution technique. Elle nous a appris entre autres que le moulin était certes seigneurial mais non pas banal.
Près de quatre siècles d’archives, pratiquement sans discontinuité, ont été retrouvées : arrentements, estimations, réparations, inventaires, correspondances, litiges divers, statistiques, factures, etc… Une multitude de registres n’a pas été étudiée à ce jour, ce qui laisse encore supposer
d’autres découvertes.
Cette étude a permis quelques belles trouvailles, comme ce testament de 1310 qui est la première mention écrite du moulin, cet arrentement de 1415, le plus ancien découvert à ce jour, l’occupation par les soldats de Montmorency en 1588 qui, non contents d’avoir dévoré tous les pigeons du pigeonnier, ont emporté le palfer du moulin, ou encore cette lettre de la comtesse de Laudun qui précise que son moulin est le meilleur du pays et qu’il fonctionne nuit et jour.

Le travail au moulin à farine

Dans un acte de 1734, un bref inventaire du moulin est dressé :  » un levoir de fer d’environ six pans de long, une grande arche ou coffre à mettre le blé de mouture avec son couvert, serrure et clef, bois de chêne bonne valeur, le moulin appelé le petit moulin à faire farine garni autour de bois de sapin, de son entremuit et caisse pour ramasser la farine et le grand moulin garni de même avec des meules françaises « .

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Blutoirs du Moulin de la Ramière. Photo G. Paoletta

La plus ancienne méthode de mouture, qui perdurera jusque dans la première moitié du XIXème siècle, consistait à moudre le grain au moulin et à se rendre dans les maisons pour séparer le son de la farine par des tamis. Contrairement à d’autres contrées, il n’ y avait pas de machine pour séparer le son de la farine au moulin.
Vers 1850, le moulin est complètement transformé. Il possède alors un système de lavage, un séchoir, un silo à grains, 3 paires de meules et 7 bluteries. Les meules sont en silex de La Ferté.
On y trouve un tournant principal desservi par 3 bluteries dont deux de 11 m et une de 8 m. Un tournant de 1,30 m desservi par 2 bluteries de 3,50 m et un dernier tournant desservi aussi par 2 bluteries de 3,50 m. Toute la circulation se fait par vis d’Archimède et élévateur à godets. Le silo peut contenir 15 tonnes de blé. La production quotidienne de farine est de 15 balles de 122,5 kg chacune. Vers 1900, deux appareils de mouture à cylindres, un de marque Rose et l’autre Lacroix, viennent s’y ajouter.
Le moulin cessera son activité de commerce en 1926.
Le moulin continuera à moudre pour la farine animale jusqu’ en 1967.
Le moulin à huile d’olive a conservé ses presses à engrenages du début du XXème et sa meule verticale (éléments remarquables :  » le mur de force  » et les bassins de décantation dénommés  » enfer  » ).
Il ne s’arrêtera qu’ en 1956 après le gel généralisé des oliviers.
Aujourd’hui, l’ensemble hydraulique fait l’objet d’importants travaux afi n de redonner vie aux différentes parties du moulin.

Gérard Paollela, Association Moulin de la Ramière – Paru dans Le monde des moulins N°45 – Juillet 2013

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