Le site des Moulins de France
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Le logo de la centrale reste inchangé.
Cliché M. Lajoie-Mazenc

Notre visite annuelle a eu lieu, cette année, le 22 septembre 2022 dans le Tarn. Ce département de transition, entre la Montagne Noire et les plaines du Lauragais, est riche des eaux qui descendent sur les deux versants, vers la Garonne ou vers la Méditerranée ; on y trouve alors de nombreux cours d’eau et rivières, dont le Tarn, où ont été installés beaucoup de moulins à eau et centrales hydroélectriques.

 

Groupe ARAM-MT : Chacun sa charlotte et son casque, prêt pour la visite en sécurité.
Cliché Guide de la visite / A. Laffitte

Notre première visite est pour le site d’Ambialet, qui est situé à une trentaine de kilomètres en amont d’Albi . La nature a ici créé un site exceptionnel, le Tarn effectue une boucle de 3 km pour revenir sur lui-même et repartir ensuite vers l’aval entre des falaises rocheuses. Il détermine ainsi une presqu’île d’une vingtaine d’hectares et un dénivelé de plusieurs mètres.            

Un moulin à eau y est installé depuis le Moyen Âge. Puis, une centrale hydroélectrique est créée en 1920 par deux industriels toulousains qui possédaient des moulins au Bazacle, à Toulouse, et voulaient alimenter leur usine métallurgique, « le Saut du Tarn », à Saint-Juéry, en aval. La centrale est ensuite transformée et exploitée par d’autres industriels, toujours pour alimenter les fours électriques de leur usine et les mines de fer à proximité.  En 1961, les Forges et Ateliers du Creusot en deviennent propriétaires  ; ils modernisent l’installation en augmentant la puissance (plus de 2 MW). Enfin, EDF reprend la centrale en 1970, surélève le déversoir et change les turbines. (cf aussi une vue de la centrale avant modernisation, en dernière de couverture  de ce numéro 83).

 

La centrale d’Ambialet et le barrage. Cliché A. Laffitte

Aujourd’hui, la centrale produit 3,6 MW grâce à deux groupes bulbes turboalternateurs, soit la consommation annuelle d’une ville de 8 000 habitants. Le barrage déversoir a une longueur de 126 m ; la hauteur de chute est de 6,15 m  ;  le débit du Tarn varie de 20 à 80 m3/s, la centrale ne fonctionne pas l’été, ce qui permet la visite du site pendant cette période.                                                            

Avec son bâtiment typique, la centrale est classée monument historique.

Notre deuxième visite est celle du Saut du Tarn à Saint-Juéry, une usine métallurgique aux portes d’Albi, alimentée par cinq centrales hydroélectriques, en amont sur le Tarn, dont Ambialet. Elle a fonctionné jusque dans les années 80. Elle a fait travailler près de 3 000 ouvriers, dont beaucoup de femmes, pour les travaux de précision sur les machines outils.

On y fabriquait des pièces en fonte et en acier telles que limes, râpes, marteaux, socs de charrues, ressorts pour véhicules, vannes pour des canalisations d’eau.

 

Dynamo de l’ancienne usine, pour la production de courant continu (1916). Cliché A.Laffitte

Le Musée du Saut du Tarn a été créé il y a une trentaine d’année, dans une partie des anciens locaux, par des bénévoles dont certains anciens ouvriers de l’usine. Ils ont réalisé des vidéos, des panneaux, des maquettes animées : martinets, fours électriques, hauts fourneaux, laminoirs et alternateurs. Ils guident également les visiteurs.

Aujourd’hui, la tradition métallurgique continue à une autre échelle dans les anciens locaux, et deux sociétés fabriquent des pièces avec de l’acier provenant de Russie pour l’une d’entre elles.

 

Alain Laffitte, président de l’Association Régionale des Amis des Moulins du Midi Toulousain  (ARAM-MT)

 

Catégories : Vie des associations

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