Le site des Moulins de France
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Suite à l’article de Jean-Pierre Azema sur la roue élévatoire qui existait dans les égouts de Paris (Monde des moulins N°11), on peut rappeler que ce système de relevage des eaux a eu une autre application toujours en usage pour les eaux parisiennes.

Depuis le 19ème siècle, Paris est alimenté en eaux par le canal de l’Ourcq bien connu pour ses 2 stations de pompage à Villers-les-Rigaults (équipée de 2 turbines de Girard) et Trilbardou (équipée d’une roue Sagebien), ainsi que par des aqueducs canalisant l’eau de rivières et sources plus ou moins lointaines. Deux de ces aqueducs possèdent des moulins fonctionnant encore : l’aqueduc de la Vanne qui est alimenté dans l’Yonne par les usines la Forge, de Maillot (équipées de turbines Kaplan) de Chigy et Malayle- Petit (équipées de roues Sagebien). Ces quatre usines sont situées dans l’Yonne.

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Usine élévatrice de Bourron-Marlotte. photo Stéphane Mary

L’aqueduc du Loing et du Lunain possède un dernier moulin en fonctionnement sur la commune de Bourron- Marlotte (Seine-et-Marne). Construit au début du 20ème siècle, il sert à relever l’eau de sources artésiennes vers l’aqueduc. La hauteur d’élévation étant de seulement 1m20, une technique originale par rapport aux précédentes installations a été choisie. Une partie du débit de l’aqueduc alimente une première roue Sagebien couplée à une seconde roue de même modèle située un peu plus bas, la faisant tourner en sens inverse. C’est celle-ci qui remonte l’eau des sources artésiennes dans l’aqueduc. La roue motrice fait 5 mètres de diamètre et tourne à 3 tours par minute, la roue élévatrice faisant 4 mètres de diamètre et tournant à 3,7 tours par minute. Cette installation fonctionne toujours correctement. Par contre, après son arrêt pour l’entretien, la remise en route est un peu délicate car il faut régler très précisément le débit alimentant la première roue pour que la seconde élève juste la bonne quantité d’eau. Ce réglage des débits peut être assez long, c’est le seul inconvénient, mais cela n’arrive que rarement. Le bâtiment lui-même n’offre que peu d’intérêt, car construit tout en béton sans recherche d’esthétique.

On peut remarquer que ce principe de relevage des eaux est beaucoup plus ancien, puisque c’est le premier système utilisé pour les moulins hollandais de drainage à partir du 15ème siècle, avant les vis d’Archimède plus efficaces. La ville de Paris est donc certainement la commune de France a entretenir le plus de moulins en fonctionnement dont certains sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques : 4 moulins avec roue Sagebien, 1 avec turbines Girard de 1869, 2 modernisées avec des turbines Kaplan. Cela montre l’excellente qualité technique des réalisations des ingénieurs du 19ème siècle dont les installations fonctionnent toujours parfaitement, étant justes automatisées pour en faciliter la marche.

Pour plus de renseignements sur l’alimentation en eau de Paris, on peut lire l’ouvrage paru en 1995 de Marc Gaillard “l’eau de Paris” aux éditions Martelle.

 Stéphane Mary – Article paru dans le Monde des Moulins – N°13 – juillet 2005

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