Le site des Moulins de France
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Fin Février, j’ai eu l’occasion d’aller faire un petit voyage familial en Irlande, accueilli par un neveu installé à Dublin dans la restauration. L’accueil qui nous a été réservé par les Irlandais a été très chaleureux, la bière et le whiskey accompagnant largement cette ambiance conviviale.
Chargé par la Fédération d’envoyer notre revue le « Monde des Moulins » à travers la France et l’Europe dont l’Irlande, j’ai pris rendez-vous avec James Tallon, président de l’association Mills and Miller of Irland depuis
cinq ans et meunier de son état.
Situé à 50 kilomètres au Nord de Dublin, le Moulin Martry, sur la rivière Blackwater a toujours sa roue verticale en dessous mais en mauvais état. Il moud du blé à l’électricité et fabrique une authentique farine complète, à la meule de pierre, à raison de deux tonnes par semaine.
L’accueil que nous ont réservé James et son épouse est celui de tous les irlandais : chaleur, thé, gâteaux… dans leur jolie maison à quelques mètres du moulin.
L’association est forte de quatre vingt dix adhérents et couvre l’ensemble du territoire irlandais.
Cinq moulins sont en état de marche, dont trois moulins à eau.
La brièveté de mon séjour ne m’a pas permis d’aller visiter le moulin à vent à cinq ailes de Skerries dans le Comté de Fingal, situé au Nord Est de Dublin au bord de la mer d’Irlande, lieu culturel et touristique développé au sein d’une association.
Lors d’un prochain voyage, je rendrai visite à Stéphanie Bourke, fi dèle lectrice du « Monde des Moulins », ancienne animatrice de Skerries Mills et secrétaire de l’association des Moulins d’Irlande.
Il a été convenu de nous envoyer « The News letter of the Mills and Millers of Ireland » à chaque parution à l’adresse de notre président. Ces revues viendront grossir le fonds documentaire de la Fédération Des Moulins
de France. Ces Celtes sont « trop » !
Charles Girardeau

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Le moulin Martry est un des rares moulins à eau du pays produisant encore de la farine de meule complète. Le premier document existant mentionnant le moulin se trouve dans l’enquête administrative faite au milieu des années 1650 destinée à la plantation de Cromwell qui établit qu’en 1641, il y avait sur le terrain communal de « Martery » un moulin et 20 cabanes.

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Le 1er mai 1792, la famille Tisdall, qui possédait Martry, a donné en fermage le moulin avec un peu moins de 4 acres de terre, mesure irlandaise, à John Mitchel pour une durée de 31 ans avec une rente par demi-année de 11 livres, 7 shillings et 6 pences. Quelques fermages de courte durée ont suivi celui de John Mitchel et un bail indique qu’en 1850 John Tisdall de Charlesfort a loué le moulin à Francis McDonagh avec la machinerie, les dépendances du moulin, la maison ultérieurement occupée par une forge et le terrain du dit moulin contenant environ 4 acres, mesure irlandaise, pour une rente annuelle de 47 livres 10 shillings. Le moulin passa à la famille Tallon en 1859. Thomas Tallon, arrière-grand-père du propriétaire actuel, a été le premier de la famille à y travailler.

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Au XVIIIème siècle, il était de tradition que les propriétaires terriens obligent leurs locataires à moudre le grain dans leur moulin. Les meules de grès devinrent pratiquement interdites. Au XIXème siècle, la tradition d’aller au moulin était bien établie. Pendant les deux guerres mondiales, James Tallon, fi ls de Thomas, propriétaire du moulin de Martry, a fait travailler son moulin 24 h par jour pour fournir de la farine à la plupart des habitants des Comtés de Meath et de Cavan.
En 1960, Thomas Tallon, fi ls de James et père du propriétaire actuel, a refait le toit du moulin, et, en 1974, il a remplacé les bois des vannes et refait la grande roue à eau.

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Le moulin était donc réparé parfaitement lorsqu’en 1978, des travaux ont été entrepris pour abaisser le lit de la rivière Blackwater dans le cadre du projet Boyne de drainage. Cela semblait sonner le glas du moulin Marty, mais une campagne vigoureuse, menée par plusieurs organisations telles qu’An Taisce et la Chambre de Commerce de Navan, a proposé de reconstruire la digue et le canal au nouveau niveau de la rivière et à transmettre la puissance de la roue inférieure à l’axe de la roue ancienne. Cette réalisation effectuée par l’Offi ce des Travaux Publics a permis au moulin Martry de continuer à être au service de la communauté produisant de la farine de meule complète et naturelle comme il l’a fait pendant les trois derniers siècles.

James Tallon – Article paru dans le Monde des Moulins – N°37 – juillet 2011

Catégories : Etranger

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