La sécheresse de l’été 1894 a sévi au village et l’eau se fait rare. La fontaine, située à l’ouest du village, cesse de couler et se tarit régulièrement. Les habitants vont récupérer l’eau de filtration provenant du ruisseau de Malric, dans un trou creusé par la municipalité, en 1854, et qui avait fait l’objet d’âpres débats lors d’un conseil. Il faut donc trouver une solution rapidement et, surtout, faciliter la vie quotidienne de la population qui doit parcourir tous les jours des centaines de mètres pour s’approvisionner en eau.
Moulin à ailettes. Photo La Dépêche du Midi.
15 000 litres d’eau par jour
Le 23 juin 1894, le conseil municipal, en présence d’Antoine Bernard, Barthélemy Rives, Antoine Montpellier, Jean-Baptiste Gironce, Pierre Cassignol, Antoine Gillies et Louis Maury, s’est réuni sous la présidence de Jules Vidal, maire de la commune. À l’issue de la session ordinaire, il a été décidé d’acheter un enclos et un four à pain, appartenant à Mélanie Anguille, veuve Turcy, d’une valeur de 1000 F et d’une superficie de 79 m2, se situant au centre du village, sur lequel pourra être construite une borne-fontaine, une auge ou un abreuvoir (actuel monument aux morts). L’étude va être confiée à M. Anee, conducteur des Ponts et Chaussées. Il estime la consommation quotidienne à 50 litres par habitant, soit 15000 l d’eau par jour. Et pour amener l’eau, il propose la construction d’un moulin à vent, qui présente quelques inconvénients mais sera bien moins onéreux qu’un moteur à vapeur. Une description des moteurs et des voilures du moulin, très argumentée, va permettre aux conseillers de prendre une décision. Le moulin à ailettes est décrit comme le plus solide et le plus simple d’utilisation. Les entreprises locales : Guiraud, de Carcassonne, et Valette, de Montréal, sont citées pour leurs compétences. Le projet s’élève à 20 000 F (en 1890, un ouvrier gagne 4,85 F par jour) et sera retenu, permettant d’amener l’eau dans un réservoir situé non loin de l’église et, compte tenu de la pente, l’eau arrivera jusqu’à la borne-fontaine, aujourd’hui disparue.Ce fut la première étape de l’arrivée de l’eau au centre du village.
Publié le 10/04/2018 dans la Dépêche du Midi
Paru dans le Monde des Moulins 68 de avril 2019
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