Le site des Moulins de France
ArabicBasqueBelarusianBulgarianCatalanChinese (Simplified)CzechDanishDutchEnglishFinnishFrenchGermanGreekHebrewHungarianItalianJapaneseLithuanianNorwegianPersianPolishPortugueseRomanianRussianSpanishSwedishTurkishUkrainian

D’après les notes de Dominique Charpentier (membre de MOLERIAE et de la FÉDÉRATION DES MOULINS DE FRANCE), et « le Fertois », journal d’informations publié par la commune de la Ferté-sous Jouarre.

Située à 60 km au nord-est de Paris dans l’arrondissement de Meaux, La Ferté-sous-Jouarre est localisée au confluent de la Marne et du Petit Morin, aux confins de la Brie et de la Champagne.

A l’invitation de Nathalie Pierre, maire de la Ferté-sous-Jouarre, la Fédération Des Moulins de France était présente lors du vernissage de l’exposition : « La meulière une histoire d’hommes » le samedi 2 juin 2012 au Centre d’Art de l’Ancienne Synagogue, dans le cadre de la présentation du futur Centre d’Interprétation de la Meulière.

Vue d’ensemble de l’exposition – cliché D. Celerier.

Outre une sélection d’objets choisis parmi la riche « collection Beauvois », les premiers panneaux de cette exposition retracent le cheminement bien pensé du projet qui consiste à donner une identité à la ville en s’appuyant sur le passé industriel de cette région. Ce projet, à l’initiative de Marie Richard alors maire de La Ferté-sous-Jouarre est dans sa phase finale grâce à la volonté de Nathalie Pierre, maintenant à la tête de la ville et de toute l’équipe municipale.

Si tout le bassin parisien a été exploité (voir les travaux de l’écomusée d’Epernon), les travaux menés par les chercheurs font apparaître que, dès le XVIème siècle, l’industrie meulière donna à la Ferté-sous-Jouarre un rayonnement dans le monde entier grâce à la qualité de sa pierre et au savoir-faire de ses meuliers.
Ainsi, pour mener à bien son objectif, la ville de la Ferté s’investit depuis dix ans pour faire connaître son patrimoine historique, industriel et se donner une identité bien naturelle.
En 2002, un colloque international à la Ferté-sous-Jouarre est organisé et rassemble quatorze pays. A cette occasion, deux ouvrages sont publiés dont les actes du colloque :

  • « Les meuliers. meules et pierres meulières dans le Bassin Parisien ». Agapain (collectif, avec F. Sigault – M. Barboff…), 2002. Etrépilly, Presses du Village,
  • « Meules à grains. Actes du colloque international de La Ferté-sous-Jouarre, 16-19 mai 2002 » Mouette Barboff / François Sigaut / Cozette Griffi n-Kremer / Robert Kremer – Éditions Ibis Press – Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme.

Allocution des élus : de gauche à droite : Nathalie Pierre, maire de la Ferté ; Dominique Adeline, adjointe à la culture, au tourisme et à la pierre meulière ; Marie Richard, vice présidente du Conseil Général de Seine-et-Marne et conseillère régionale d’Ile de France ; Patrick Boisdron, délégué à la culture à la Communauté de Communes du Pays Fertois – cliché D. Celerier.

Ce premier colloque international sur l’industrie meulière a marqué l’émergence de la mémoire de ce passé. Cette première initiative a été pérennisée puisqu’un deuxième colloque a eu lieu en 2005 à Grenoble. Le suivant eut lieu en 2009 à Rome et le dernier à Bergen en 2011.
De colloque en colloque, de livre en livre, de conférence en conférence, l’importance et le rôle central de l’industrie et des moyens de l’extraction de la pierre meulière, en particulier celle de La Ferté -sous- Jouarre, ont été mis en évidence.

En 2003, le Conseil Général de Seine et Marne et la municipalité de La Ferté-sous-Jouarre ont ouvert l’ Espace Naturel Sensible du Bois de la Barre, ancien lieu d’extraction de pierres meulières. Ce site à flanc de coteau est devenu un parcours pédagogique pour découvrir la faune, la flore, et mettre en évidence le travail réalisé sur cette pierre extraite de cette terre.

La ville s’entourant d’éminents chercheurs tels que le professeur Alain Belmont, (professeur d’histoire moderne, Université Pierre Mendès France, Grenoble), Jean Pierre Henri Azéma, (Docteur en géographie, diplômé de l’Université Paris IV-Sorbonne et du Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris – consultant, spécialiste des moulins et du patrimoine industriel), des services de la Bibliothèque de la Ferté, fait inventorier son patrimoine meulier. Des études sont menées localement sur ce patrimoine.

Force est alors de constater que la Ferté-sous-Jouarre dispose en matière de patrimoine meulier d’un monument unique au monde : le port aux meules du Pâtis de Condé. Les années 1860 – 1870 résultent de la véritable naissance de ce monument : quatre cent à cinq cent grosses meules monolithes empilées sur huit niveaux en bord de Marne, formant un mur de près de quatre mètres de hauteur. Sur ce quai, venaient accoster les lourds chalands en quête de meules, et plus tard les bateaux à vapeur. Ils pouvaient ainsi charger les lourdes pierres de plein bord, même lorsque la rivière était en crue. Ce monument garde une forte puissance évocatrice et ne laisse aucun visiteur indifférent, surtout à l’endroit où débouche un passage souterrain, donnant à voir toute une colonne de meules sur une bonne partie de son diamètre.

En s’appuyant sur ces différents travaux et observations, il fut donc décidé la publication d’une plaquette touristique : « sur les pas des meuliers » qui aide le visiteur à percevoir les empreintes de l’industrie meulière à travers la ville.

En février 2006, la journée sur le patrimoine meulier est organisée en présence de trois cents personnes (dont des chercheurs français et allemands, les représentants de diverses villes françaises (Corfélix, Claix et de Mayen en Allemagne), des passionnés d’histoire et de patrimoine, de nombreux amis des moulins, des personnalités, des Fertois intéressés par l’histoire de la ville, mais aussi des érudits venus de Suisse ou de Belgique, les descendants des familles des meuliers) avec la participation de Vincent Eblé, président du Conseil Général.

La Ferté-sous-Jouare affirme son identité en prenant le titre de Capitale Mondiale de la Meulière.

Le mobilier urbain est repensé, les ronds points de la ville se parent de meules rappelant son ancienne activité.

Dans la foulée a été créée l’association Moleriae, association loi 1901 qui a pour objet de mettre en commun et de faire connaître l’industrie meulière et son histoire, ses techniques, ses lieux à travers le monde et notamment le continent européen. Cette association s’intéresse plus particulièrement aux aspects historiques et actuels de cette industrie, à la sauvegarde de son patrimoine, à la coopération entre villes, collectivités territoriales, organismes, entreprises et particuliers pour en favoriser la connaissance et la valorisation.
Elle se propose de regrouper tous ceux, villes, collectivités territoriales, institutions, associations, personnes physiques et morales, qui sont intéressées par cette histoire et cette activité, par tous les moyens légaux et dans tous les pays. Cette association permet de maintenir des liens avec des sites européens. Des représentants de la Norvège, de la Grèce et une étudiante italienne seront accueillis à plusieurs reprises à la Ferté.

De gauche à droite Daniéle Spittéri, bibliothécaire à la retraite ; Marie-Richard présidente Moleriae ; Dominique Adeline, adjointe à la culture, au tourisme et à la pierre meulière, membre des Mains Bleues et de Moleriae ; Nathalie Pierre, maire de la Ferté ; Jacques Beauvois, créateur de la collection ; Dominique Charpentier, secrétariat Fédération Des Moulins de France, trésorière de Moleriae ; Gerard Orsel, descendant des propriètaires de la société Dupety-Orsel exploitante de carrieres, secrétaire de Moleriae – cliché D. Celerier.

En 2007, la ville de La Ferté-sous-Jouarre, grâce au soutien financier complémentaire du Conseil Général de la Seine et Marne et du Conseil Régional d’Ile de France, rachète la plus grande collection européenne d’objets (outils, cartes postales, meules, …) concernant la meulière pour la somme de 300.000 €. Cette collection a été constituée au fi l des années par Jacques Beauvois, personnalité locale dont le rôle est déterminant dans la transmission de ce patrimoine et de cette histoire.

Le 18 mai 2008, à La Ferté-sous-Jouarre, à l’occasion des Journées Européennes des Moulins et du Patrimoine Meulier, l’Esplanade des Meuliers fut inaugurée. En suivant cette cérémonie, Alain Belmont, professeur d’histoire Moderne, université Grenoble II et CNRS, restituera avec brio les résultats d’une enquête sur l’inventaire du patrimoine meulier à La Ferté-sous-Jouarre, devant un parterre de fertois. Enfin, les associations de la Ferté s’emparent de cette identité de poids et proposent régulièrement des manifestations autour de leur patrimoine : Festival des Mains Bleues, pièces de théâtre, Journées Européennes des Moulins et du Patrimoine Meulier, Journées du Patrimoine de Pays, visites de la ville…
En 2008, la ville, fait l’acquisition d’une propriétépour recevoir la collection Jacques Beauvois.
Le coût total de cette opération s’élèvera à 523 600 euros supporté par la Commune, leConseil Général de Seine et Marne et le Conseil Régional d’Ile de France dans le cadre du Pôle Touristique.

En 2012, le cabinet Harmatan se voit confier la tâche de réaliser l’étude de programmation du futur Centre d’Interprétation sur la Pierre Meulière, financée en partie par le Conseil Régional
d’Île-de-France et le Conseil Général de Seine-et-Marne. Le 9 février 2012, la réunion de lancement de cette étude s’est faite en présence de Marie Richard, Conseillère Régionale et vice-présidente du Conseil Général de Seine-et- Marne, des élus de La Ferté-sous-Jouarre et les services du tourisme et du patrimoine du Conseil Général et du Comité Régional du Tourisme.
Travailler sur la mémoire des hommes, sur l’histoire à la fois universelle par le progrès sanitaire, et singulière de par l’aspect international du commerce des meules de cette industrie fertoise, l’incroyable épopée industrielle et économique de certaines familles, telles sont les pistes que le cabinet Harmatan propose d’étudier.

En attendant l’ouverture du Centre, la ville, en partenariat avec l’association « Les Mains Bleues* » a proposé du 2 au 10 mai 2012, une exposition de quelques pièces de la collection, au Centre d’art de l’Ancienne Synagogue. A l’occasion du vernissage, accompagnée de Dominique Adeline, adjointe à la culture, au tourisme et à la pierre meulière, de Marie Richard,conseillère régionale et vice-présidente de la Région, de Patrick Boisdron, délégué à la culture à la Communauté de Communes du Pays fertois et de Jeanine Beldent, présidente de la Communauté de communes du Pays fertois, Nathalie Pierre, maire, a inauguré l’exposition.
Elle a souligné l’importance de garder la mémoire de cette incroyable histoire, celle de l’industrie meulière qui a fait la richesse de la ville et lui a donné un rayonnement mondial au XIXème siècle. Elle a vivement remercié les personnes qui ont participé à la mise en oeuvre de cette exposition, des travaux de recherche à l’installation des objets.

Une démarche particulièrement bien orchestrée qui nous laisse plein d’impatience dans l’attente de l’ouverture du Centre d’Interprétation des Meules.

En France, la mise en tourisme des sites de carrières de meules est en route : de Chitré dans la Vienne à Claix en Charente, en passant par la Haute Savoie, le Var et autres sites que l’on peut découvrir en surfant sur internet : www.moleriae.eu
Dans l’Eure et Loire, à Epernon, une visite s’impose au Conservatoire des meules et pavés du Bassin d’Epernon : http://epernonpatrimoine.free.fr/conservatoire.htm

* Cette association, dont l’objet est la sauvegarde, la valorisation et l’animation du patrimoine meulier fertois créée en janvier 2003 après le colloque, a été réactivée en août 2011.

Dominique Charpentier, Trésorière Moleriae

Paru dans le Monde des Moulins n°41 de juillet 2012

Catégories : Vie des associations

0 commentaire

Laisser un commentaire

Avatar placeholder

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *