La distribution des lettres à domicile date de 1830. Un service rural assuré au départ par cinq mille facteurs sur toute la France avait un coût très élevé pour les usagers. En 1848 le taux de l’affranchissement d’une lettre devint le même sur tout le territoire. Ce tarif était représenté sur la lettre sur une petite vignette que l’on collait : «le timbre», mis en vente le 1° janvier 1849. Voici quelques timbres français représentant des moulins, des meuniers.
1936
Dessiné et gravé par Jules Piel, couleur outremer, le timbre est émis le 27 avril 1936, à l´occasion du 70ème anniversaire de la publication en 1866 des «Lettres de mon moulin ». Le plus célèbre des quatre moulins de Fontvieille, devenu aujourd’hui le moulin de Daudet, est le Moulin Ribet ou moulin Saint-Pierre.
© Collection Musée de la Poste – Paris – © La Poste 1936
Il fut construit en 1814 et fut l’un des derniers moulins à vent à avoir cessé de tourner, en 1915. Ce moulin à farine mesure 5,60 m de haut et comporte une seule porte percée sur la tour de 6 m de diamètre. Ce bâtiment et les trois moulins qui l’avoisinent ont été classés aux Monuments Historiques en 1931.
La Société des Amis du moulin de Daudet l’a restauré en 1933.
Les ailes du moulin, qui ne tournent plus depuis longtemps, ont été restaurées en 1988, puis refaites en 2005. En revanche, le moulin a conservé tout son mécanisme d’origine. Contrairement à la légende locale, Daudet ne l’a jamais habité, mais il a écrit à propos de ce moulin : «Une ruine ce moulin ; un débris croulant de pierres et de vieilles planches, qu’on n’avait pas mis au vent depuis des années et qui gisait, inutile comme un poète, alors que tout autour sur la côte la meunerie prospérait et virait à toutes ailes». L’écrivain s’est également inspiré de son cadre et de son meunier pour écrire les aventures de «Maître Cornille».
1947
En 1947 la Guadeloupe change de statut, devient un département français et édite sa dernière série locale de timbres dont celuici représentant un moulin à canne à sucre.
© Collection Musée de la Poste – Paris – © La Poste 1947
1965
Paysage vendéen, Timbre paru en 1965, dessiné, mis en page et gravé par Robert Cami. La série à laquelle appartient le timbre est la série touristique d´usage courant.
© Collection Musée de la Poste – Paris – © La Poste 1965
Le timbre représente un maraichin (habitants ou exploitants des marais) devant une bourrine, poussant sur un étier sa yole avec une ningue (perche de bois). En principe, contrairement aux gondoliers, il doit se mettre à l’avant de son embarcation. La ningue permettait aussi aux maraîchins de franchir les étiers (canaux du marais), en quelque sorte par un saut à la perche. J’ai retenu ce timbre pour son moulin à vent.
1971
Mis en vente le 20 septembre 1971, dessiné et gravé par Albert Decaris. La bataille de Valmy, 20 Septembre 1792 – par Jean-Baptiste Mauzaisse 1835 (Musée Fabre) où au pied du mythique moulin, les bataillons français tiennent tête aux troupes prussiennes, et d’Horace Vernet, deux peintres qui, avant Decaris ont glorifié la bataille de Valmy, victoire inattendue, fondatrice de la République.
© Collection Musée de la Poste – Paris – © ADAG P Paris 2009
1979
Moulin de Steenvoorde (Nord), dessiné et gravé par Eugène Lacaque, mis en vente le 14 mai 1979. Au début du XIXème siècle, le village de Steenvoorde possédait quatre moulins à vent et un à huile. Celui représenté sur ce timbre est un
moulin à farine construit sur pivot qui continua à moudre son blé jusqu’en 1953.
© Collection Musée de la Poste – Paris – © La Poste 1979
Entourée de paysages vallonnés, de vertes prairies bordées de haies bocagères et de vastes étendues de champs cultivés, la bourgade de Steenvoorde est essentiellement connue et appréciée, du fait de sa situation au coeur d’une région de culture du houblon, grâce à la renommée du Drivenmeulen et du Noordmeulen, deux moulins survivants parmi le millier que comptait la plaine flamande aux XVIIème et XVIIIème siècles.
Le Drivenmeulen, moulin à la silhouette allongée, date de 1776 et a cessé son activité en 1974, après avoir travaillé durant des années l’huile et la farine. Quant au Noordmeulen, moulin typiquement flamand datant de 1576, il fut à la fin des années 1970 la fierté des habitants de Steenvoorde puisqu’il fut choisi comme modèle pour la réalisation d’un timbre poste. Son mécanisme du XVIIIème siècle tourne de nouveau au vent et moud le blé lors des visites guidées. Sa charpente pèse 45 tonnes et ses voiles ont plus de 20 mètres. Ne manquez pas de visiter ces têtes couronnées aux corps ailés qui ont nourri hommes et animaux de Flandre pendant plus de deux cent ans.
1979
Tous les moyens de transports de courrier sont bons pour la poste.
© Collection Musée de la Poste – Paris – © La Poste 1979
En période de trouble, en France, on imagina tous les moyens possibles pour communiquer entre Paris et la province. Ainsi en 1870, durant le siège des prussiens, on aura recours aux ballons pour transporter des sacs de lettres dans leur nacelle, aux pigeons, mais on utilisa aussi le cours de la Seine pour envoyer de la correspondance. Il s’agissait d’un récipient en zinc hermétiquement fermé après avoir introduit les lettres et dont la forme se rapprochait d’une sphère muni d’ailettes. D’un poids de 2 à 2,4 Kg, la boule devait «flotter entre deux eaux», les ailettes lui permettant de tourner sur elle-même en sens inverse des aiguilles d’une montre à la manière d’une roue à aubes. les lettres sont centralisées à Moulins- sur-Allier (Allier). Elles doivent peser moins de 4 grammes et être affranchies à 1 F dont 80 c de taxe pour les inventeurs, MM.Pierre-Charles Delort, E. Robert et Vonoven. Ce courrier était adressé avec la mention «Paris par Moulins (Allier)». Environ cinquante cinq boules contenant de quatre cents à six cents plis sont immergées dans la Seine en amont de Paris du 4 au 28 janvier 1871. En 1982 on retrouvera encore une de ces boules. Le 30 avril 1979, un timbre sera édité et illustrera cette invention qui ne fut pas aussi efficace que l’aurait souhaité les inventeurs. Le dessinateur et graveur de ce timbre est Pierre Bequet
1987
Métiers d’art, Coutellerie d’art – Thiers, Dessiné et gravé par Patrick Lubin. Mis en vente en mars 1987.
© Collection Musée de la Poste – Paris – © La Poste 1987
Le poste d’émouture : une simple fosse, une planche, une meule. La rivière Durolle est aux origines de la coutellerie à Thiers. Torrent plus que rivière elle fut aménagée, canalisée, domestiquée dès le XIVème siècle par les couteliers et papetiers de Thiers pour faire tourner les roues de leurs moulins.
1995
Santons de Provence, le meunier, timbre paru, dessiné et gravé par Marie- Noëlle Goffin (Grand prix de l´Art Philatélique 1995 pour Ma r i e -Noë l l e Goffin et série élue «timbre de l´année» par les réservataires de La Poste). Paru en 25 novembre 1995, dans la série «les Santons de Provence».
© Collection Musée de la Poste – Paris – © La Poste 1995
2004
Ce timbre paru dans la série : portraits de régions n° 4 – La France à voir, moulin du nord – Photo Y. Thierry – Diaphor – Agence Images est paru en septembre 2004. Il s’agit du moulin de Hondschoote, entre Dunkerque et la frontière belge.
© Collection Musée de la Poste – Paris – © La Poste 2004
2006
Conçu par Bruno Ghiringhelli, photo de J.D. Sudres, ce timbre fut mis en vente en septembre 2006 dans la série : portraits de régions n°8 – La France à voir. Le moulin de Valmy est situé à 197 mètres d’altitude, au point le plus haut des larges va l lonnement s sur lequel le Général Kellermann avait concentré son artillerie en 1792.
© Collection Musée de la Poste – Paris – © La Poste 2006
Abattu par la tempête du 26 décembre 1999, l’ancien moulin était originaire du nord de la France. Il avait été mis en place à partir de 1939, puis restauré dans les années 1990. Le moulin et les abords immédiats sont classés par les Monuments Historiques.
Des travaux importants ont démarré au printemps 2004 et ont représenté un investissement de plus de 530 000 €uros hors taxes. Le moulin a été construit dans l’atelier de la société «Création Bois» à Villeneuve d’Ascq, dans le nord de la France. Le socle du moulin a été posé à la mi-décembre 2004.
Un convoi exceptionnel a livré le moulin de Valmy le vendredi 1er avril 2005 et les différents éléments ont été mis en place : tour, escalier intérieur, meules, toiture, escalier extérieur, queue du moulin, quatre ailes. Le moulin pèse 42 tonnes, il mesure 12 mètres au sol et 22 mètres avec les ailes (20 mètres d’envergure).
2008
Le moulin de Cugarel, mis en page par Bruno Ghiringhelli, paru en mars 2008 dans la série, portraits de région n°11 – la France à voir Noble vestige des trente deux moulins que comptait la ville au XVIIe siècle, le moulin de Cugarel fonctionna jusqu’en 1921. La création du Canal du Midi par Pierre Paul Riquet procure aux moulins fariniers un essor important. Castelnaudary devient le seul grand port entre Toulouse et la mer, permettant ainsi l’exportation entre autre de la richesse céréalière du Lauragais.
© Collection Musée de la Poste – Paris – © La Poste 2008
Le moulin est construit en pierre de pays, sa forme tronconique est typique des moulins du Lauragais. Son toit ou «capelado» tourne grâce à une crémaillère actionnée par le meunier, qui peut ainsi orienter les ailes vers le vent. Suivant la force du vent (Cers ou vent d’Autan), le meunier dispose les voiles sur les ailes (7 m de long). Le bâtiment, restauré en 1962, comprend tout le mécanisme intérieur : grand rouet, gros fer et les deux chambres des meules. Ces meules, taillées dans le granit du Sidobre près de Castres, effectuaient un tour par seconde. A ce rythme, la mouture produite représentait 3 sacs à l’heure (sacs de 50 kg pour l’avoine et le blé, de 78 kg pour le maïs).
Dominique Charpentier, sur une idée de Daniel Mazouin – Article paru dans le Monde des Moulins – N°27 – janvier 2009
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