Le site des Moulins de France
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Le Morvan, pays de montagnes et d’étroits vallons isolés, a connu un grand nombre de moulins, en moyenne de 5 à 6 par commune en 1860. La plupart ont disparu depuis ; parfois il n’en reste pas une pierre. Souvent subsistent les bâtiments, d’aucuns très beaux à voir. Il demeure dans le Morvan plus d’une cinquantaine de roues, dont celles placées à l’extérieur qui font la joie des photographes et des peintres.

De rares moulins demeurent, quatre petites entreprises proposant de la bonne farine de blé aux pâtissiers et boulangers. Elles ont un réservoir d’eau mais travaillent à l‘électricité. Il reste aussi un moulin à carton dans lequel la force de l‘eau n‘intervient plus. Lors de l’abandon de la meunerie, les moulins sont en général devenus des exploitations agricoles. Celles-ci sont aujourd’hui à leur tour menacées de fermeture. Alors très souvent les moulins ne sont-ils plus que de gentilles résidences, voire secondaires.
Notons toutefois que les propriétaires de ces moulins désormais résidences les laissent parfois visiter, dont certains officiellement comme nos amis Monique et Albert Martin au moulin de LA PRESLE à Planchez en Morvan, ou Henri Lemoine au Moulin CONDAMNÉ de Thil sur Arroux.
D’autres profitent de la chute d’eau pour produire de l’électricité, toutefois seulement pour couvrir une partie de leur consommation domestique (un seul pour la vendre à EDF). A Monthelon, le château où habita Sainte Jeanne de
Chantal, ensuite transformé en moulin à papier de 1800 à 1846 environ, est redevenu une noble résidence, toutefois rarement ouverte à la visite.

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Châtelet – photo P.Landry.

Parfois cependant il se continue au moulin une activité économique. La plus naturelle est la pisciculture : notamment au pied de Château-Chinon dans deux anciens moulins, et à Brassy à l’ancien moulin TALLA où le public peut venir pêcher dans les bassins. Toutefois ce n’est pas forcément facile de se maintenir, et une pisciculture qui paraissait bien partie à La Petite Verrière a laissé place à une simple auberge mais intéressante pour le public : la roue demeure, ainsi que divers appareils comme un beau régulateur à boules.

Quelques anciens moulins sont aujourd’- hui des hôtels : “Le Vieux Moulin” à Autun, “Les Marguerites” à St-Père sous Vézelay sous la direction du célèbre Marc Meneau et puis au pied d’Avallon, sur Pontaubert, les fort anciens en tant qu’hôtels Moulin des RUATS et Moulin des TEMPLIERS, tous deux au fond du magnifique ravin du Cousin ; on remarque qu’en général il s’agit d’une hôtellerie plutôt de luxe.

A St-Didier sur Arroux, sur la digue du joli étang du Bousson : on peut manger et coucher à l’auberge plus modeste. Un gîte rural est en voie d’aménagement à Anost, à l’ancien moulin des CHEVANNES qui fut une papeterie fameuse au XVIIIème siècle. Autre gîte rural désormais ouvert au public : le moulin de MARNAY, à Alligny en Morvan. C’est notre ami M. Calandre qui l’a sauvé.

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Moulin de Marnay – photo P.Landry

En tant que petit-fils du dernier meunier, il a tenu à préserver le moulin familial. Ce moulin à la longue histoire (première citation trouvée : 1260) va faire l’objet d’un numéro spécial du bulletin de l’Association Moulins du Morvan, de 24 pages, avec interview du dernier meunier ; la plupart des appareils demeurent intacts et tels qu’il les a laissés, lui qui passait pour exigeant sur la propreté et le bon état de son moulin. Il est parfois ouvert à la visite, les clients du gîte rural occupant la maison du meunier et non les pièces contenant les machines.

Nos amis Mme et M. Jubert ont fait de leur moulin du CHÂTELET, à Fâchin, près de Château-Chinon, un très beau gîte rural. On est sûr qu’il existait en 1820, et il n‘a fermé que dans les années 1970. Les clients logent dans l’ancien
domicile du meunier (une maison annexe), et nos amis dans l’ancien moulin, dont ils ont préservé tous les anciens appareils. La vieille turbine est toujours là. Dans les pièces où ils vivent, ils ont nettoyé, et repeint ou ciré les anciens appareils, notamment la très belle poulie en bois qui semble faite de marqueterie ; la salle des boîtes à cylindres, non habitée, montre que longtemps le dernier meunier aura essayé de résister à la concurrence. Dans la cour on remarque deux vieilles meules bien typiques.

Il faut signaler aussi que le moulin de VERMOIRON à Vault de Lugny sert de gîte d’étape pour les randonneurs.

Philippe Landry – Article paru dans le Monde des Moulins – N°20 – avril 2007

Catégories : Histoire

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