Le site des Moulins de France
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La belle aventure du Moulin à vent du Chêne, à Vernoux-en-Gâtine, se poursuit grâce à un couple de passionnés qui produisent de la farine, comme autrefois. Unique dans le département… Estelle et Franck Lerceteau font souffler un vent nouveau sur le Moulin du Chêne, à Vernoux-en-Gâtine. Comme autrefois, du haut de ses trois siècles et de ses treize mètres, dominant un paysage caractéristique de Gâtine, le « babillard » fait entendre son tic-tac au premier étage. C’est le chant du moulin qui vient d’ouvrir ses ailes face au vent, une insolite manche à air gonflée sur un mât voisin indiquant sa direction et sa force. Les deux paires de meules en silex entrent en action, écrasant les grains de blé. Au rez-de-chaussée, Franck jauge du bout des doigts la farine tombée dans l’une des deux bluteries.
« Nous vivons ensemble. Il faut l’écouter ».
Ce Nantais d’origine s’est entiché avec sa femme de ce moulin auquel l’Association
« Redauna daus ales a la Gâtine » a patiemment redonné vie. Lui qui rêvait d’être un jour paysan-meunier-boulanger sans gluten dans le Limousin est le dernier à pratiquer ce bel art dans les Deux-Sèvres, en professionnel. Pendant des années, le couple a prospecté un peu partout pour dénicher l’objet de leur passion.
Lui, 50 ans aujourd’hui, ex-ingénieur en production avec de nombreux postes à responsabilité dans l’industrie automobile et l’imprimerie, notamment dans le Thouarsais. Elle, 49 ans, également responsable de production. Le site de Vernoux, ils l’ont découvert en juillet 2016 grâce à l’Angevin Thierry Croix, sixième génération de charpentiers amoulageurs, qui a réalisé la restauration du Moulin du Chêne. Franck Lerceteau, qui « croit au destin », a illico tout plaqué pour créer sa petite entreprise de meunerie en mars 2017 sur ce site inexploité depuis des décennies. Dans l’intervalle, l’apprenti a tout appris des secrets du métier auprès de Christian Charry, le président de Redauna daus ales à la Gâtine. « Quelle émotion la première journée, se souvient-il. La deuxième, j’étais tout seul à faire le tour de clé… »

Il a aussi suivi une formation auprès de l’Association des Amis des Moulins à Nieul-sur-l’Autize et bénéficié des conseils d’un autre meunier, breton, Jean-Pierre Leroux. Ce dernier, inspiré aussi par Les Lettres de mon moulin, s’est lancé sur le tard dans la restauration d’une ruine. Franck a appris comme un marin à comprendre et maîtriser les variations du vent, à interpréter les bruits et crissements de la machinerie. « Nous vivons ensemble. Il faut l’écouter ».
Dans la foulée, le couple Lerceteau et ses quatre enfants ont fait l’acquisition d’un corps de ferme voisin et Estelle est venue apporter sa contribution à l’essor de la petite affaire familiale (tout en conservant une activité comme conductrice de bus scolaire), en se chargeant de la commercialisation. Farines de blé bio et conventionnel (environ 35 tonnes produites), seigle, sarrasin, grand et petit épeautre, à partir des céréales produites dans les fermes environnantes, ainsi que des produits dérivés (pâtes, biscuits) vendus par une vingtaine de distributeurs. Les vieux moulins à vent continuent d’inspirer de belles histoires, avec ou sans accent.

Le moulin est habituellement ouvert tous les dimanches jusqu’en septembre de 14 h à 18 h. Compte tenu de la période, pour les visites, contacter le 07 77 89 12 78 ou consulter le site www.le-moulin-du-chene.com
Publié sur la Nouvelle République le 08/07/2020

Paru dans le Monde des Moulins n°74 d’octobre 2020

Catégories : Actualités

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