Le site des Moulins de France
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Le grand week-end est arrivé en Touraine; l’accueil des quatre vingt quatre amateurs de moulins venus de toute la France est un événement.
Vendredi en fin d’après-midi on se rencontre, on se présente, on récupère dossiers et badges, le séjour a débuté. La plupart des premiers arrivés vont découvrir Loches.
C’est l’heure du repas, précédé d’un apéritif convivial. La journaliste du magazine La Renaissance Lochoise nous interviewe au parloir; Jacqueline Guichané souhaite la bienvenue, ainsi que Pascal Dubrisay, adjoint au Maire de Loches chargé de la culture, en présence de Gérard Fleury, historien érudit, et de Raoul Guichané, organisateur. Le Président Yves Ruel dit à son tour quelques mots bien sentis. Après le repas, projection vidéo où l’on retrouve Raoul Guichané pour une présentation des moulins de Touraine, mise en bouche qui suscite semble-t-il l’envie de découvrir la Touraine.

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Moulin cavier du Champ de Iles à Varennes-sur-Loire (49) – photo M.Sicard

On retiendra l’importance des moulins hydrauliques par rapport aux moulins à vent (800 contre 100), l’influence de l’Anjou et de ses moulins caviers, l’exclusivité des roues verticales, et parmi elles la prédominance des roues à
pales, l’évocation de quelques raretés, un moulin à monnaie à Tours au XVIème siècle, un moulin à organsin pour les soyeux de Touraine. Le spectacle terminé en salle, un autre nous  attend sur la terrasse de l’hôtel d’où
l’on domine la ville illuminée, présentée par nos amis lochois. Mais la soirée n’est pas finie, les plus courageux suivront nos guides infatigables à travers la ville et ses sites exceptionnels, ses monuments du Moyen Age ou de la Renaissance, son histoire depuis l’arrivée de saint Ours. A regrets, la promenade s’est terminée à minuit.

Le samedi matin, les cars démarrent à huit heures, et notre périple en circuits croisés commence. Qui au bout de trois quarts d’heure arrive à Ballan- Miré, qui à la même heure arrive à Pont-de-Ruan, subit un vrai déluge. A Ballan-Miré, Monsieur Tardits, propriétaire du Grand Moulin qu’il répare peu à peu, passionne son auditoire. Le mécanisme de relevage de la roue de ce moulin pendant est actionné à la demande par la roue ellemême; unique au monde, il est en cours de classement.

A Pont-de-Ruan, quand le temps se lève, chacun admire les plans d’eau et les moulins qui semblent posés dessus: ceux d’Artannes, les Moulins Potard, dits “de Balzac” car le grand romancier y faisait halte, parfois, quand il allait de Tours à Sache ; ceux de Pontde- Ruan, avenue de la Vallée du Lys, que nous visitons avec Mademoiselle Bulot et Monsieur Quesneau.
Midi : à table dans un cadre particulier, les carrières de Lignières. C’est pour beaucoup une découverte, tant les carrières elles-mêmes que le tuffeau qu’on en extrayait. Ces carrières sont souvent devenues des caves, des restaurants, des champignonnières. L’après-midi, très chargé, commence pour tous par le Musée Dufresne. Une chance : ces collections très variées, des machines agricoles aux jouets d’enfants, et même une guillotine, parfaitement restaurées, sont abritées en partie dans le Moulin de Marnay. Ce moulin comprend une énorme roue de côté et une turbine Fontaine actionnant des broyeurs pour la pâte à papier, le tout en parfait état de marche, et que l’on lancera à notre intention; il faudrait une journée entière pour tout visiter, mais le temps imparti suffira à nous faire découvrir l’essentiel et admirer l’ensemble.
Il faut faire une petite incursion en Anjou pour découvrir à Varennes-sur- Loire le moulin cavier du Champ-desÎles. Certains ont eu la chance de voir tourner ses ailes Berton. La propriétaire Madame Vinatier, bonne technicienne
et grande amoureuse de son moulin, propose une visite complète et bien documentée.
On repasse les ponts pour découvrir Candes-Saint-Martin, l’emplacement du port romain, les vestiges de l’ancien bac, les bancs de sable du bec de confluence, des gabarres et des “moues”, torques de Loire sur lesquelles on propose aujourd’hui des promenades aux touristes et qui permettent d’évoquer l’intense trafic fluvial qui animait autrefois la Loire et la Vienne. On parcourt ensuite la ville sur laquelle veille le souvenir de saint Martin, ses ruelles fleuries, sa maison du XIIIème siècle devenue mairie, son abbatiale, fleuron du gothique plantagenêt, sa grange dimière, ses châteaux épiscopaux.

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Le groupe au moulin de la Roche-Berland (37) – photo G. Biotteau

Des chemins pavés et escarpés entre des murs bâtis couverts de verdure conduisent au “panorama” de la Confluence, magnifique site classé par l’UNESCO patrimoine mondial. Retour à la nuit tombée ; un repas gastronomique, typiquement tourangeau, fera oublier la fatigue. Découverte de la géline, poule lochoise s’il en est, au goût si particulier que quelques convives étaient très étonnés. Notre président a complimenté toute la brigade, et un très bon chinon aidant, tout le monde semblait joyeux.

Dimanche matin, à Dolus-le-Sec, une éolienne Bollée grâce à un léger vent “fait une démonstration” ; cette machine, parfaitement restaurée, présentée par Monsieur Girard, séduit les amateurs que nous sommes. A Beaulieu-lès-Loches, au Moulin de l’Aumônier, Monsieur Arnault, le nouveau propriétaire, nous attendait. Le moulin est assez bien conservé dans un cadre de verdure entre le canal et le petit bras de l’Indre; il sera respecté et restauré. Il a surpris par son système hydraulique, la roue étant directement alimentée par le canal; ce canal est ainsi un “escalier d’eau” dont chaque marche est marquée par un moulin.

De la “terrasse panoramique” au pied du donjon, on domine La Prairie délimitée entre Loches et Beaulieu-lès- Loches par les deux bras de l’Indre, l’emplacement probable du premier moulin mentionné en Touraine, construit par saint Ours au Vème siècle, et on comprend l’importance stratégique du site de Loches. De la visite des souterrains de la forteresse et de ce grand retour dans le temps, certains sont sortis assez marqués. Le repas préparé par l’aubergiste de Bossay-sur-Claise avec des produits locaux uniquement – même les pommes de terre ont eu beaucoup de succès – a été pris dans les Jardins de Rys.

Animation à l’heure du café : Bertrand Walter, spécialiste du paléolithique, fait une démonstration de taille du silex ; la vallée de la Claise est riche en silex qui ont été exploités très tôt ; nous ne sommes qu’à quinze kilomètres
du Grand-Pressigny. Derniers moulins à voir, techniquement semblables : chute de l’ordre du mètre sur une rivière de débit moyen, la Claise , roue à aubes de plus de cinq mètres de diamètre. Monsieur Luneteau, fils de meunier nous présente le Moulin de Ris, bâtiment à la façade assez précieuse, enfin, regroupement un kilomètre en amont au Moulin de la Roche Berland. Par un coup de soleil qui illumine cette journée d’automne, on peut s’y promener librement, admirer le site, croquer quelques pommes, découvrir les gélines, saluer les ânes sur l’île, dernières photos, un brin de nostalgie, c’est la fin.

Adieux au Luccotel, et le président Yves Ruel offre à Jacqueline Guichané fleurs et compliments ; elle remercie, et dit que pour elle comme pour son mari, cette rencontre fut un plaisir partagé.

Jacqueline Guichané – Article paru dans le Monde des Moulins – N°11 – janvier 2005


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