Les roues des milliers de moulins hydrauliques de France pourront-elles tourner comme avant ? C’est la question que se pose les municipalités et particuliers propriétaires de moulins. À l’origine de cette inquiétude, une directive européenne qui oblige la réalisation de travaux afin la circulation des poissons en réduisant le débit de l’eau au niveau des roues via la création d’un contournement du lit de la rivière.
Pour la députée (LR) de la 2e circonscription Valérie Lacroute, l’application actuelle de cette directive « conduit à la destruction quasi systématique des seuils des moulins sans pour autant améliorer la continuité écologique ». L’ancienne maire de Nemours est à l’origine d’une proposition de loi « visant à préserver les moulins hydrauliques de la destruction et à favoriser leur réhabilitation pour produire de l’électricité verte ».
« Étudier chaque moulin au cas pas cas »
Parmi les moulins les plus emblématiques du département figurent notamment l’usine élévatrice de Bourron-Marlotte, le moulin de Toussac de Paley ou encore le moulin de Choiseau à Cély-en-Bière, classé monument historique. En Seine-et-Marne, certains moulins ont été construits aux 14e, 13e voire 12e siècles traversant de multiples catastrophes naturelles et quelques guerres mais se voient aujourd’hui potentiellement menacés.
« Plutôt que d’appliquer arbitrairement cette loi pour tous les moulins, il faudrait étudier chaque seuil au cas par cas et affiner et préciser le classement des cours d’eau », avance la députée.
Continuité écologique et électricité durable
« Un moulin situé sur un cours d’eau non classé voit l’État exiger la destruction du seuil sans étudier la possibilité d’y créer de l’électricité durable », déplore Valérie Lacroute. Citant l’exemple du moulin de Nemours, elle assure que le maintien de l’activité du moulin pour produire de l’électricité « est compatible » avec le souci d’assurer la continuité écologique des cours d’eau notamment via la création d’un bras de contournement du lit du Loing à cet endroit.
Quand bien même, il ne serait pas possible de créer une production d’électricité sur ces moulins l’article 2 de la proposition de loi mentionne également la possibilité de protéger leurs seuils de la destruction en les classant au titre « d’éléments paysager participant à la qualité et au cadre de vie ». La proposition de loi a été renvoyée à la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire.
3 commentaires
DION · 24 juillet 2024 à 12 h 58 min
Natif et élu d’un petit bourg du Poitou, j’y ai connu plusieurs petits moulins, exploités jusqu’à la fin des années 60, et je considère d’autant plus comme un non sens les mesures qui sont prises depuis plusieurs années et qui vouent à la destruction ces parts de notre patrimoine en évoquant des arguments écologiques plus que contestables…Je n’ai jamais autant vu de poissons et le Clain (rivière) aussi vivant qu’à cette époque
Yanamaki · 24 août 2020 à 14 h 13 min
Les moulins sont en place depuis plusieurs siècles et c’est eux qui sont responsables des déséquilibres des dernières décennies? Il n’y a pas erreur sur la cible?
Bonne journée
Astié · 25 décembre 2019 à 12 h 07 min
Les Technocrates sont parfois plus nuisibles que les ‘prédateurs’ naturels de toutes natures….