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Parmi les 22 moulins de la cité de Sainte-Suzanne, quatre étaient spécialisés dans la fabrication, pendant des siècles, d’un excellent papier destiné entre autre aux cartes à jouer. À l’époque révolutionnaire, en 1792, la Convention, avec l’abolition des privilèges, permit un court moment la fabrication de cartes à jouer dans des villes autrefois non autorisées. Provost, alors propriétaire de moulins et papetier, réalisa son propre jeu. Il fit graver un « Portrait » de Paris dont le musée local possède encore un bois.
L’Association « Les Amis de Sainte-Suzanne » vous propose, sous la plume de Vincent Houillère, une visite commentée des moulins de Sainte-Suzanne.

« Étrangement, je conseille de ne pas commencer la promenade des moulins au niveau de la rivière, mais 75 m au-dessus, dans la cité médiévale, ensemble d’hôtels particuliers et de maisons plus modestes blottis sur le flanc ouest du château. Ces maisons aux façades remaniées entre les XVIe et XVIIIe siècles sont les témoins de l’important essor économique qu’a connu le village de Sainte-Suzanne pendant cette période. Village, que dis-je, « ville » : titre accordé par lettres patentes de Louis XIV, ainsi que six foires annuelles. La ville haute était donc le rendez-vous des artisans et marchands des environs pour des affaires florissantes enrichissant la petite cité. Et ces artisans et marchands s’approvisionnaient dans les 22 moulins qui jalonnaient l’Erve à Sainte-Suzanne. Les boulangers y trouvaient la farine dans les moulins à blé, les cartiers y trouvaient les ramettes dans les moulins à papier, les bourreliers, selliers, maroquiniers et chausseurs le cuir dans les moulins à tan, les tailleurs le drap de laine dans les moulins à foulon, et on nous signale aussi un moulin à huile et un moulin à tabac. Alors, ne pas hésiter à flâner dans les ruelles étroites en imaginant les échoppes de l’époque.

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Carte à jouer. Photo D. Charpentier

Puis, en bas de la Grande Rue, à l’emplacement de la porte du guichet, observer les méandres de la rivière Erve avant de la rejoindre par la rue aux Chevaux, sous le cimetière. L’Erve est un affluent de la Sarthe à Sablé-sur-Sarthe et prend sa source à Vimarcé ; elle s’étend sur 50 km et a compté jusqu’à 50 moulins. Au niveau de la commune de Sainte-Suzanne qu’elle traverse sur 2 km, elle comptait 22 moulins dont il reste 17 bâtiments, transformés majoritairement en maisons d’habitation ;
6 ont encore leur roue, dont 4 qui tournent. La rue aux Chevaux débouche sur le Grand Moulin ou Moulin du Vicomte, qui était le moulin banal du seigneur dans lequel le paysan devait apporter son grain. Le moulin a été entièrement restauré : mécanisme à l’anglaise d’origine pour le blé, ajout d’un mécanisme à papier avec arbre à cames et piles.

En rejoignant la rivière, sur le pont, observer à gauche le moulin à tan et la tannerie du Grand Moulin. Puis descendre le cours de la rivière, en observant le canal de fuite du Grand Moulin. Rester sur la rive gauche jusqu’au Pont Neuf sous le château. À droite du Pont Neuf, le Moulin du Pont Neuf avec son immense roue extérieure. À gauche du pont, le Moulin de la Roche du Pont Neuf, avec son île artificielle séparant rivière et canal d’amenée.
La particularité de ces deux moulins : être des moulins à foulon pour resserrer la fibre du drap de laine.

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Le refour – Sentier des Dames – Photo Jean Porcher

En contournant le Moulin de la Roche du Pont Neuf, observer la chaussée qui barre la rivière pour alimenter le bief des Choiseaux, qui alimentait les trois moulins des Choiseaux, aujourd’hui transformés en ferme que l’on traverse pour suivre le sentier des Dames qui mène aux lavoirs.

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Vue arrière du Moulin de la Mécanique et bief du Gohard – Photo Jean Porcher

Au niveau de « refour », le bief des Choiseaux rejoint la rivière qui chute et donne naissance au bief du Gohard qui alimente quatre moulins. Le premier est la Mécanique, le plus grand des moulins de Ste-Suzanne, successivement à farine, à papier, puis scierie hydraulique. Le second, le Gohard Supérieur, puis le Petit Gohard et le Moulin à tan de Château Gaillard.

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Le bief du Gohard, entre les Moulins du Grand Gohard et du Petit Gohard. Au fond, les lavoirs – Photo Jean Porcher

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La roue restaurée du Petit Gohard – Cliché M. Lajoie-Mazenc

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Le moulin à tan du Grand Moulin et la tannerie à l’arrière – Photo Jean Porcher

 

Un conseil, après avoir erré dans les ruelles du village de La Rivière et observé maisons de maîtres, d’ouvriers et moulins, rejoindre par la rue du Pont d’Erve la Chapelle Saint-Eutrope en cours de restauration pour emprunter le Chemin des Vignes qui vous laissera au pied de la tour sud. »

Informations pratiques
Groupes : sur réservation
Individuels : de mars à octobre, le 1er dimanche du mois, départ à 15h devant le Musée : 7 Grande Rue – Sainte -Suzanne

Vincent Houllière
vincent.houlliere@ponts.org

Paru dans Le Monde des Moulins n°62 – Octobre 2017


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