Le site des Moulins de France
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En tenant compte des contraintes sanitaires imposées, le Conseil d’Administration de la FDMF a souhaité tenir son Assemblée Générale institutionnelle dans les murs de la ville de son siège social.
Nos amis des départements lointains n’ont pu se déplacer, par prudence, mais une quarantaine de personnes représentant des associations adhérentes se sont retrouvées pour ce moment institutionnel. Cette rencontre physique, depuis si longtemps impossible, fut un moment fort pour les participants et témoigne de la solidité de notre Fédération. L’envoi de nombreux pouvoirs des présidents et présidentes absents témoigne de l’implication et du soutien de chacun pour traverser cette période incertaine. En cette occasion, l’accueil de la dynamique Association Départementale des Moulins de Charente-Maritime fut assuré par la nouvelle présidente, élue cette année, Pascale Barré. Ce fut l’occasion, pour le Président Alain Eyquem de la féliciter pour cet engagement et de remercier éric Jullion, son prédécesseur, pour le travail remarquable qu’il a assuré durant de nombreuses années de manière désintéressée au service des moulins.

Dans son rapport moral, le Président a délivré plusieurs messages pour préciser la politique suivie par notre Fédération au cours de l’année et celle à suivre pour l’année
à venir. Des pistes de réflexion et des
chemins à suivre…

RAPPORT MORAL 2019-2020

Le but du rapport moral est de faire le bilan des objectifs que nous nous sommes donnés en référence à nos statuts et de définir les objectifs que nous nous donnons pour l’année à venir, comme un carnet de route. Notre assemblée doit se prononcer en votant sur la volonté ainsi exprimée.
Cette année, cependant, ce rapport moral ne peut être de la même facture qu’habituellement… La crise sanitaire qui a touché le pays nous a fait vivre une période qui a bouleversé nos habitudes. Nous espérons que chacun a pu se préserver et s’oblige encore à la plus grande prudence en cet avenir incertain.
Ces événements peu ordinaires ont eu évidemment des conséquences quant à la vie de notre association. Notre CA et son Bureau, comme toutes les associations que nous fédérons, se sont employés à maintenir la vie de notre organisation en prenant des décisions au jour le jour, au gré de l’évolution de la pandémie. Après de nombreuses visioconférences qui nous ont permis de garder le cap, nous avons tenu à ce que notre Assemblée Générale institutionnelle privilégie symboliquement le lieu de notre siège social à Jonzac, la ville aux deux moulins si représentatifs. Merci pour votre présence, merci aussi à tous ceux et celles qui ont délégué leur présence en envoyant un pouvoir.
Depuis janvier 2020, une partie de notre travail, de celui des associations adhérentes, ainsi que du travail de chacun dans son moulin, n’a pu se réaliser, puisque les Journées Européennes des Moulins et du Patrimoine Meulier, qui devaient avoir lieu le troisième week-end de mai, ont été annulées. Nous avons aussi annulé le Forum des Moulins Producteurs dans les Hauts-de-France. Les rendez-vous pris en liaison avec plusieurs de nos chantiers n’ont pu avoir lieu et les CA ne pouvant se tenir dans des conditions conviviales, beaucoup de projets restent en suspens. Chacun doit prendre en compte maintenant les mesures de distanciation physique et les gestes barrières pour toute rencontre. Voilà des contraintes auxquelles il faudra bien s’habituer. Nous savons que certains moulins ouvrent à nouveau à la visite, au prix d’un immense travail d’organisation pour respecter les contraintes sanitaires. Nous ne pouvons que féliciter ceux qui ont pris ces initiatives, sachant que la frustration du confinement et des contraintes sanitaires devrait progressivement inciter le grand public à retrouver les chemins de la découverte du patrimoine et des moulins en particulier.
L’année 2019 s’est déroulée évidemment plus normalement. Le rapport d’activités que chaque association a reçu et que notre secrétaire présentera plus en détails, montre combien ce fut encore une année riche en activités et animations. Le rapport financier que notre trésorier nous rapportera, visé par nos fidèles vérificatrices aux comptes, montrera la bonne santé de nos finances grâce à une gestion économe, toute en sobriété.
Nous n’avons pas dérogé à nos principes de base sur lesquels notre CA est unanime. J’avais rappelé à Voguë, en Ardèche, lors de notre Assemblée Générale de l’an dernier, ces principes auxquels nous nous référons et qui sont largement partagés par nos adhérents. Nous avons une philosophie d’action, une sorte de doctrine à laquelle nous tenons, en indiquant vouloir être « critiques mais constructifs ». Au Conseil National de l’Eau, nous participons à un groupe de travail sur les moulins à eau. C’est un travail prégnant et difficile, critiqué parfois sur les réseaux sociaux par des acteurs virtuels qui essaient de détourner les adhérents des fédérations en nous accusant de complicité avec le Ministère. Parfois plus critiques que constructifs, nous avons à affronter des lobbys puissants (pêcheurs, écologistes radicaux, administration parfois inaudible suivant les cas). Nous avons réagi fermement au décret publié cet été en nous associant à nos partenaires pour le dépôt d’un recours en Conseil d’État. Notre discours cohérent, non démagogique, constant dans ses propositions et ses actions, fait que l’administration centrale ne peut nous ignorer. L’exercice est difficile, car d’aucuns diront que cela ne change rien sur le terrain. Ce n’est pas tout à fait vrai, et rien ne justifie de s’engager dans une politique de la chaise vide et d’opposition systématique. Il faut aller au bout de cette logique pour obtenir des résultats. Ce n’est qu’à son terme que nous apprécierons si cette stratégie mérite d’être poursuivie.
Nous avons aussi une devise maintenant bien comprise : « Modernes de tradition, les moulins ont de l’avenir ! ». Modernes de tradition, les moulins le sont encore en développant production hydroélectrique et aérogénérateurs, en créant des niches économiques en circuits courts autour de la production des produits de la meule. Le confinement que nous avons connu a confirmé cette tendance. Des moulins ont connu un regain d’activité pour produire de la farine, et certains se sont lancés dans cette nouvelle activité.
Sur le terrain, il nous faut prendre conscience de l’importance d’une présence nationale au niveau des administrations de tutelle, au niveau des médias, au niveau des élus et du grand public. Il faut que chaque association existe au niveau national. Il y a risque, pour certaines d’entre elles, de fonctionner en vase clos, déconnectées des animations nationales. Une force simplement locale est illusoire si elle ne s’agrège pas aux animations nationales. Je m’adresse aussi à celles et ceux, propriétaires de moulins à eau impactés par les contraintes de la restauration de la continuité écologique, qui adhèrent à la Fédération afin d’obtenir une aide légitime, à qui nous nous efforçons d’apporter réponses et soutiens en de nombreuses occasions. Nous intervenons avec rigueur et ténacité dans les groupes de travail ministériels, nous donnons beaucoup de temps et d’énergie à cette cause pour perpétuer l’histoire des moulins. Une fois « servis », n’abandonnez pas la Fédération et la vie associative.
Je constate que nous consacrons beaucoup de temps et d’énergie à cette problématique de restauration de la Continuité Écologique : c’est légitime, obligatoire et de notre responsabilité. Cependant, je voudrais attirer votre attention sur le fait que le temps passé dans ce domaine nous oblige à négliger ce que nous savions si bien faire : dynamiser les associations, accompagner les projets, promouvoir les Journées des Moulins, rencontrer nos adhérents, lancer de nouveaux projets culturels, rencontrer nos partenaires européens… Dans le même ordre d’idée, il convient de ne pas négliger les moulins à vent. Je voudrais rappeler, comme l’an dernier, l’importance des moulins à vent dans l’image promotionnelle que nous véhiculons pour promouvoir l’ensemble des moulins. Souvent animés par des associations et des collectivités, ces moulins à vent sont essentiellement tournés vers le grand public. Ils donnent une belle image du « patrimoine moulin », et ces associations, composées de bénévoles au service d’un bien qui ne leur appartient pas, méritent toute notre considération.
Cette évolution doit donc nous interroger. Voilà un bon sujet de réflexion pour notre Conseil d’Administration !

Comme l’an dernier, je vous propose de continuer à parler des moulins d’une manière
dynamique, en refusant une vision passéiste et nostalgique de ce patrimoine. Soyons, comme j’aime à le dire, des nostalgiques heureux ! Nous savons maintenant que les moulins ont un avenir et que des perspectives de développement s’ouvrent à eux. Certaines offensives d’écologistes radicaux, relayées par l’administration dans certains cas, n’y pourront rien. Continuons à défendre les moulins, mais sans nous cantonner à des actions strictement défensives. Prônons le développement des moulins par des images positives et dynamiques.

Restons persuadés que les moulins ont, malgré tout, un bel avenir dans les domaines du tourisme, du patrimoine industriel, de la biodiversité, des énergies renouvelables … et que la FDMF reste une belle structure pour cultiver la convivialité, brasser des idées et des projets, imaginer des rencontres où il fera bon se retrouver !

Alain Eyquem, Président

Publié dans le Monde des Moulins n° 75 de janvier 2021


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