Le moulin de Giboudet fût longtemps la demeure seigneuriale des moines du Prieuré de Bazainville, dont la fondation fût créée au XIème.
1064 : Date de la fondation du Prieuré de Bazainville ; Geoffroy de Gometz donne à l’abbaye des bénédictins de Marmoutiers (abbaye de 1090 à 1790) l’église de Bazainville et dépendances ainsi que le moulin situé à l’extrémité ouest du territoire près du Sausseron appelé à cette époque « Salceron » ou rivière de Saulx.
Il légua l’église de Bazainville, des dépendances ainsi que la moitié du moulin qui servait à réduire le blé en farine; l’autre moitié fût léguée en 1260 par le seigneur Pierre Raphaël.
En 1283, Giboudet, anciennement « Giroudet » était la maison seigneuriale de Robert de Bazainville, vassal du Comte de Montfort.
Au 12° et 13° siècle, les maisons hospitalières, maladreries et léproseries étaient gérées par les aumôneries royales et cela pendant plus de deux siècles et se composaient :
- Des « maisons hospitalières » accueillant et soignant les malades, les pèlerins, les passants. Elles dépendaient de l’Ordre de l’Hôpital de St Lazare de Jérusalem.
-Des « asiles pour lépreux » nommés les léproseries souvent situés aux portes des villes et villages ; Ces lieux étaient des exploitations agricoles grevées d’une servitude charitable, dont certaines disposaient de chapelle.
Au 16° s, François 1° (1515-1547) n’acceptait plus les nombreux abus dans la gestion des deniers du Roi, abus qui se multipliaient dans tout le royaume. Ainsi, le Roi donna au cardinal de Meudon (Grand aumônier de France) la responsabilité de la grande réforme des maladreries et des léproseries. Ce fût l’Edit du 19 décembre 1543 qui attribuait aux baillis la surveillance des établissements de charité et leur permettait de destituer et de remplacer les administrateurs.
La vocation de « maladrerie » du moulin de Giboudet (1556) :
Suite aux croisades en Terre Sainte, destinées à venir en aide aux Chrétiens d'Orient (XIème siècle), il y a eu la création, au XIIème siècle, de l'Ordre Militaire et Hospitalier de Saint Lazare de Jérusalem qui fût mis sous la protection des Rois de France.
En 1556, le comte de Montfort l’Amaury, dont dépendait Bazainville, installa une maladrerie au moulin de Giboudet (Règne de « Henri II » 1547 à 1559).
Puis la lèpre se faisant plus rare, ces lieux ont gardé le nom de maladreries ou Maisons-dieu (Hôtel-Dieu) dont les biens et les revenus seraient employés au soulagement des pauvres et des soldats estropiés.
En 1673, il nomme M. Le Tellier, marquis de Louvois, «Vicaire Général de l'Ordre » (ministre de l’assistance publique).
M. Le Tellier créa cinq Grands-Prieurés à la tête de 120 Commanderies, réparties sur tout le territoire et leur attribua les biens et revenus des maisons hospitalières et des propriétés agricoles, grevées d’une servitude charitable.
En 1643-1715, à la fin de son règne, le roi Louis XIV a redonné aux propriétaires, les biens confisqués par le marquis de Louvois.
Certains lieux de santé (maisons hospitalières) ont été fusionnés avec de plus grandes structures et d’autres sont redevenus des exploitations agricoles en perdant la servitude «de lieux de charité ».
En 1843, une Ordonnance Royale institua le syndicat d‘exploitation pour le Salceron :
« Syndicat pour la Vesgre, l’Opton et le Salceron »
Le Syndicat, ses fonctions : Les propriétaires, fondés en titre, ont droit de prendre la quantité d'eau qu'ils veulent. Les agriculteurs négocient l'usage de cette eau pour l'irrigation de leurs prairies. Le propriétaire du moulin peut refuser si l'agriculteur va moudre ailleurs. Pour régler ces différents, des syndicats d'usagers sont créés par cours d'eau.
Lavoir des Fontaines – La principale source du Salceron à Richebourg
1847 à 1867
1847 (Famille Frichot)
En 1849, L’Usine de Giboudet sur le Ru de Saulx-Richebourg à été réglée par un arrêté Présidentiel du 11 Septembre 1849. Ce règlement d’eau donne autorisation aux héritiers (famille Frichot) de maintenir l’activité du moulin qu’ils possèdent sur la commune de Bazainville département de Seine et Oise, devenu le département des Yvelines depuis 1968.
En 1867, (Famille DAVOUST). Situé sur le Ru de Saulx-Richebourg, affluent de la Vesgre, la roue du moulin de Giboudet en très mauvais état a été remplacée par une roue d’un diamètre plus important. Elle fonctionnait comme la précédente suivant un système éclusé dit par-dessus. Une modification de l’approfondissement à l’aval du canal de fuite sous la roue a été apportée.
En 1886, Le moulin a été converti en une grande usine mue par les eaux du Sausseron et par une puissante machine à vapeur ; on y fabriquait de l’amidon, de la fécule, de la dextrine et du glucose ainsi que diverses farines (froment, seigle, riz, maïs..) et l’application du gluten à l’alimentation et à l’industrie ; Ces produits étaient expédiés à Paris, dans toute la France et même à l’étranger.
Le moulin de Giboudet a longtemps gardé sa roue et ses meules et a été le dernier des trois moulins à fonctionner après 1900.
A ce jour, il y a trois résidences privées à usage d’habitation sur le domaine du moulin : les anciennes granges, les anciennes écuries réhabilitées en habitation et le moulin.
Les propriétaires actuels du moulin, œuvrent avec des partenaires affinitaires, organisations territoriales, associatives, fédérales dans le but de préserver ce patrimoine et développer des activités touristiques et culturelles. Le moulin est situé dans les Yvelines (78) et fait partie Pays houdanais, territoire très verdoyant ; Les quatre vallées sont composées d’endroits charmants : vieux moulins, lavoirs, puits anciens… Au détour d’un chemin vous traverserez des petits villages entourés d’étendues boisées et bordées par les champs ; Vous pouvez y apercevoir de belles demeures et les châteaux qui donnent ce caractère si pittoresque à ce pays...
Ces derniers propriétaires, passionnés de moulins organisent, planifient l’entretien et la réfection de la propriété. La capacité d’un moulin tient sur un ensemble « l’ouvrage », composé d’accessoires : le seuil avec sa vanne de prise d’eau, le canal d’amené, le canal de décharge, le bief, le canal de fuite… Tous ces éléments sont indissociables et le droit français considère qu'ils sont tous unis sous le vocable de moulin.
Le moulin situé dans la vallée de Giboudet, est en pleine mutation. Des travaux d’aménagement et de rénovation sont en cours et concernent aussi bien l’extérieur, les différents espaces de jardin avec ses canaux, le bief et le bassin que l’intérieur (l’habitation du moulin) avec la réfection des chambres, d’une des salles du moulin.
Ces travaux ont pour objectifs la conservation du patrimoine ainsi que le futur projet d’accueil touristique (chambres d’hôtes). Ces investissements vont permettre de financer l’entretien, les rénovations avec les objectifs de respecter l’architecture, d’utiliser des matériaux nobles et respecter une charte paysagère écologique.
Au quotidien il faut gérer l’entretien des canaux, des berges, veiller à un débit de réserve de l’eau afin de maintenir la continuité écologique ; il faut également gérer les accès au moulin qui se fait soit par différents chemins, dont certains ont fini par être absorbés par les cultures ou par l’entrée principale, aboutissement d’un chemin communal et de randonnée (GR du Pays des Yvelines) la gestion de son entretien soulève des questions depuis des décennies. Nous y travaillons.
Le moulin disposera d’une partie habitation pour ses propriétaires, de parties communes et les chambres pour la maison d’hôtes. Ce lieu offrira aux visiteurs un séjour en milieu naturel et préservé de l’activité urbaine avec ses jardins paysagés au bord de l’eau, propice à la détente et aux loisirs. On y proposera des activités sportives et de bien être.
Les alentours disposent de nombreuses possibilités de randonnées pédestres, à vélo et à cheval (forêt domaniale de Rambouillet, le Château de Versailles, le golf de Civry la Forêt, le Zoo de Thoiry…) ; La Vallée de la Vaucouleurs… à travers le temps, l’homme l’a jalonné de moulins et continu à pêcher dans ses eaux poissonneuses. Les charmantes bourgades installées à proximité de ses berges conservent un patrimoine remarquable, ce qui explique l’attrait exercé sur de nombreuses personnalités du monde artistique et littéraire.
Des évènements sont organisés au moulin, tels que des manifestations concernant principalement des activités de pleine nature, de préservation du milieu naturel, de la faune, de la flore et la découverte du Patrimoine.
Des espaces du moulin ont été mis à disposition aux services d’associations afin d’organiser des conférences dont : la protection des rapaces nocturnes argumentée par un exposé sur la chouette Chevêche dans les Yvelines, des nichoirs ont été posés dans des arbres sur les terrains du moulin par l’association ATENA 78.
Venez séjourner au moulin de Giboudet pour une pause en pleine nature, propice à la détente, aux loisirs, apprécier et profiter des lieux. Une étape qui nous fait traverser les siècles dans cette demeure qui a pu conserver son caractère « d’ouvrage hydraulique » avec sa roue.
Un site authentique dans un cadre champêtre où grâce au calme des lieux, on a le plaisir d’entendre le murmure de l’eau du sausseron.
Sur son parcours, cette demeure a traversé les époques et a su résister aux modifications subies par des étapes marquantes de son histoire…
Dès le Xème siècle, les seigneurs et les abbés s'appuient sur la loi « salique » pour récupérer la manne que représentent les moulins, presque tous à eau. Le Ru (petit ruisselet) issu de différentes sources était appelé le «Salceron » puis « le Sausseron »…
A Richebourg, le Salceron donnait sa force motrice à quatre moulins à eau (pour faire de la farine de blé) et à une tuilerie.
L’intervention des moines Bénédictins du Prieuré de Bazainville est déterminante pour notre« Ru » car ils ont donné un nouveau lit à ce ruisselet, en creusant le Sausseron, lui permettant de faire tourner des moulins à eau et d’irriguer de vastes champs de blé.
Deux moulins se trouvaient sur le territoire de Saulx :
Le moulin de « Saulx Richebourg » (appelé de nos jours « moulin de Richebourg) et le moulin de Renonville.
A Bazainville, c’est le moulin de Giboudet et à Maulette, le moulin est devenu « la ferme Benoit ».
Le moulin de Giboudet fut le dernier à fonctionner après 1900, pour fabriquer de la farine d’os broyés, de l’amidon et même de l’électricité.
A 600m environ des sources, le Sausseron va se noyer dans l’important bief du Moulin de Richebourg, puis il se jette à Maulette dans la Vesgre, affluent de la rivière « l’Eure » ; il aura parcouru 4km.
Les lavoirs de Richebourg : les sources de l’ancien lavoir communal « Lavoir des Fontaines » débutent en amont du Lavoir; d’autres sources sont enfermées dans des propriétés privées, dont les plus importantes possédaient aussi leurs viviers personnels jusqu’au siècle dernier.
Autour de ces sources, s’étendait une zone marécageuse, comme le Pré du moulin, avec sa mare et sa « morte rivière » au débit faible et inconstant (zone asséchée et drainée entre le XVIII et XXème siècle).
L’eau des Fontaines avait-elle des propriétés médicinales ....nul ne le sait ...mais nous sommes certain que cette eau était très appréciée dans les environs immédiats de Saulx ; on venait des villages voisins remplir des bonbonnes et de nombreuses bouteilles...à tel point qu’il y avait des embarras de circulation de carrioles à cheval devant les fontaines.
L’eau de la source des Fontaines a été consommée jusque dans les années 1980.
Sur Richebourg, il est recensé 7 lavoirs privés et 2 communaux ; tous sont situés dans le quartier de Saulx.
Selon un acte notarié de 1750, le moulin possédait 2 roues et 4 meules et en 1856, un ingénieur des Ponts et Chaussées de Seine et Oise précise:
- Les Sources du Sausseron au « confluent des deux sources principales » forment la rivière de Saulx-Richebourg »
- largeur de la rivière émanant de l’usine (soit le Moulin de Richebourg) : 1m75 à 2m20.
- Déversement dans le bief du moulin, par une rigole, à 22.68m au-dessous de la vanne de décharge d’une faible source située sur le bord de la route impériale N°183 (ancien presbytère).
. Le Sausseron perd successivement (mesures prises par rapport au haut de la roue)
-10 m de hauteur au moulin de Saulx
-5 m de hauteur au moulin de Renonville (anciennement appelé d’Arnouville)
-7 m de hauteur au moulin de Giboudet.
-8 m de hauteur au moulin de Maulette,
soit + de 32 m de hauteur ; à cette époque, il était considéré comme un torrent.
Puis la vie de notre Sausseron s’arrêta brutalement ....
Pour alimenter Paris en eau potable, une étude du site sourcier de l’Avre est lancée en 1854 ;
- en 1890, le gouvernement vote une loi de Déclaration d’utilité publique ;
- de 1891 à 1896, construction de l’aqueduc de l’Avre.
- 1896, inauguration à St Cloud par le préfet.
C’en était terminé de l’ardeur du débit de notre « ru de Saulx ».
La nappe phréatique, traversée par les terrassements profonds de l’aqueduc, n’était plus la même, et les moulins durent s’arrêter de tourner.
Ce fût une part importante du charme et de l’activité de « Saulx les Fontaines » qui s’éteignait ainsi.
Source : « Chroniques de Richebourg » - Jacqueline Gonthier.
Archives et patrimoine mobilier des Yvelines (1899)
Archives de l’histoire de France (chapitre V)
L’Association Richebourg Patrimoine et Nature (RPN Richebourg 78550)
Les propriétaires actuels avec la contribution de la Direction Départementale des Territoires des Yvelines (DDT) Droits d’eau
La Bibliothèque Nationale de France (BNF)
0 commentaire