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Quand de vieux objets peuvent être récupérés, des adhérents de la Société Historique de Gondecourt s’arrangent pour qu’ils échappent à la destruction et soient rénovés. Ce sera le cas avec deux ailes de moulins récemment trouvées.
Les membres de la Société Historique de Gondecourt (SHG) sont toujours à l’affût d’objets anciens à sauvegarder. Ils viennent de récupérer deux ailes de moulins (10 m de long chacune), qui servaient de poutres sous le toit d’une maison de la rue de la Barre, au numéro 57. C’est Guillaume Lévècq qui a repéré les poutres, alors que la maison était en pleine rénovation. « À voir leur forme, j’ai tout de suite deviné, raconte le président de la SHG, qu’il s’agissait d’ailes de moulins ». Et pas n’importe lesquelles ! « Elles datent, selon toutes probabilités, du XVIIIe siècle », avance celui qui est également professeur d’Histoire (et adjoint au maire de Gondecourt, chargé du patrimoine). Tout en parlant, il nous montre la reproduction d’un plan datant de 1727 (issu des Archives du château de Vincennes), où sont indiqués trois moulins, non loin du centre du village. « Sur un autre plan, cinquante ans plus tard, figure un quatrième moulin, au chemin de la Plaine », précise Guillaume Lévècq.

Gérard Debaerd, ancien agriculteur, stocke chez lui les ailes qu’il
va ensuite rénover. Photo DR.

Témoins du passé local
À l’époque, Gondecourt avait donc des « olieurs », des fabricants d’huile. « À l’étage, on faisait la farine, et au rez-de-chaussée, on avait un système d’entraînement pour casser les graines et en faire de l’huile (de lin, de colza, etc) ». Les ailes tournent ainsi jusqu’au milieu du XIXe siècle, avant d’être sacrifiées sur l’autel de l’industrialisation. Des industries du savon s’installent là où est alors le savoir-faire : Gadenne (là où est implanté le plasturgiste Vistéon, aujourd’hui Reydel), ou encore Wanaverbecque, qui fabriquera non seulement du savon, mais aussi de la bière, rue Nationale, avant de partir après 1918 pour Seclin. Les moulins gondecourtois seront vendus pour pièces par les propriétaires. D’où cette découverte récente des poutres de la rue de la Barre qui ont, pour l’instant, élu domicile chez un ancien agriculteur, Gérard Debaerd.
Cet adhérent de la SHG a déjà rénové moult outils agricoles, barattes à beurre et autres témoins du passé local. Il va maintenant, tel Don Quichotte, s’attaquer aux ailes des moulins gondecourtois…
« Une aile complète qu’on avait déjà trouvée il y a quelques années se trouve aujourd’hui chez les frères Cordonnier, à Gondecourt », se souvient aussi Guillaume Lévècq qui a toujours l’espoir, un de ces jours, de créer une sorte de lieu de conservation du patrimoine, qui serait ouvert au public.

Article publié le 26/03/2015 , par Isabelle Ellender dans www.lavoixdunord.fr

Paru dans le Monde des Moulins n°53 de juillet 2015

Catégories : Actualités

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