Auteur : Jean-Yves Dufour et Olivier Bauchet
Le moulin de Roissy-en-France était implanté à la limite orientale du Val-d’Oise, au centre du Pays de France, vaste ensemble de plaines qui se développe au nord et au nord-est de Paris. Les limons de la plaine de France et la proximité du grand marché parisien sont propices au développement d’une économie céréalière intensive. La fouille de Roissy permet pour la première fois de confronter les vestiges archéologiques d’un moulin et de la maison du meunier, à un ensemble de données archivistiques, ethnographiques et agricoles, constituant ainsi une opportunité d’étude unique en France.
Autorisé par lettres patentes du roi en 1541, le moulin à vent de Roissy est un moulin banal édifié dans l’une des trois petites parcelles destinées à l’exploitation
du meunier. Implanté sur une butte de 20 m de diamètre, il nous est connu par les vestiges d’une croisée de murs reliée par une maçonnerie annulaire.
Il s’agit d’un moulin sur pivot. Dès le début du XVIIe s., il est ceint d’une palissade et les fossés des enclos sont remaniés. Une maison est construite pour le meunier au XVIIe s. Outre la meunerie, de nombreux tessons indiquent une activité de laiterie qui peut être exercée dans un premier temps au sein d’un cellier, et plus assurément dans une laiterie véritable à partir de la seconde moitié du XVIIe s. Sans doute au début du XVIIIe s., un moulin plus trapu est reconstruit à l’emplacement du premier.
La maison du meunier connaît également des modifications. Au XVIIIe s., elle est com posée de deux pièces dont les sols sont revêtus de petites tomettes hexagonales. Une cheminée est adossée au mur de refend. Dans la cour, un toit à porc et un poulailler sont construits en appentis sur une étable logeant quelques vaches laitières et l’à¢ne ou le canasson du meunier. Le meunier de Roissy habite une petite ferme à cour fermée, « pliée » par la contrainte fonctionnelle du moulin à vent qui positionne toutes les constructions de la ferme dans un angle limité et étroit. Dans la tradition rurale, le meunier est perçu comme un individu physiquement fort et cupide, enrichi grà¢ce au droit qu’il prélève sur la mouture. Assis au coeur des terres céréalières les plus fertiles du royaume, et à proximité du plus grand centre de consommation de l’Europe moderne, le moulin à vent de Roissy enrichissait- il son meunier ? La qualité de la construction, les rejets de céramique et de verrerie, la consommation de viande du meunier et la documentation écrite nous livrent des informations nous donnant plusieurs images successives contrastées de la qualité de vie du meunier. Des hauts et des bas dans l’activité du meunier de Roissy expliquent logiquement ces contrastes remarqués dans les déchets de consommation (vestiges faunistiques et céramique) ou les textes (rôles de taille, baux d’archives).
En effet, l’étude archéologique est complétée par un dépouillement d’archives qui permet d’estimer la production du meunier de Roissy, l’usure de ses meules et celle de ses revenus. Les origines, mariages, durée de baux… nous dévoilent par ailleurs l’identité socio-économique des meuniers successifs de Roissy. Enfin, l’étude de deux miettes de pain du XVIIe s. trouvées en fouille, nous plonge au coeur de la finalité des moulins à grain.
Parution : décembre 2013 – 21×29,7 cm, 260 pages
Illustrations : photos, plans, documents, cartes et croquis. – Prix : 35,00€ (+ port : 4,85€)
ISBN : 979-10-93186-00-9
Collection « Monde des Moulins », Edition, Fédération Des Moulins de France
Commande : téléphone : 33 (0)5 56 91 88 50 – courriel : chantal.eyquem2@sfr.fr
Editeur : Fédération des Moulins de France
Nombre de pages : 260
Date de publication : dec 2013
ISBN : 979-10-93186-00-9
0 commentaire