Thierry Limoges, le meunier de la Maison de la Meunerie
Aujourd’hui je suis heureux et fier d’être meunier car c’est non seulement un patrimoine qui a retrouvé son âme originelle mais toute une filière qui petit à petit redécouvre ses passions.
Tout commence en 1997, au mois de mai. Je propose à l’association qui gère le moulin, alors à l’arrêt, de lui redonner sa véritable activité : produire une farine panifiable à partir de la meule de pierre encore existante. Mon objectif est simple et fait l’unanimité de tous ; il s’agit d’auto-financer mon poste de salarié par la vente de farine. Je n’avais au départ que quelques années d’expérience dans le domaine agricole avec un B.T.S. en poche. La première étape fut de restaurer l’outil puis d’apprendre à le conduire. Pour cela j’ai eu la chance de rencontrer des gens exceptionnels en Vendée, véritables pédagogues, et un soutien particulièrement important des bénévoles de l’association.
Une fois cette partie technique acquise et maîtrisée, le plus dur restait encore à réaliser. Il fallait rassembler une clientèle d’utilisateurs suffisamment importante et régulière pour rémunérer mon poste et payer les charges afférentes à la production. La
confrontation aux professionnels de la boulangerie a été pour moi un travail difficile, mais j’en retire aujourd’hui après trois années d’apprentissage sur le terrain, une expérience sans précédant, et surtout une récompense de mes efforts puisque aujourd’hui la vente de 50 tonnes de farine est en mesure de rémunérer un poste à plein temps.
Les boulangers n’ont pas été séduits par hasard. En effet, le moulin de Nieul par son image, par la qualité de sa farine de meule, par la
transparence de sa filière locale (de l’agriculteur au consommateur), trouve sur les étales des boulangeries la place économique qui lui revient. Les amateurs de bon pain ne s’en plaindront pas.
Thierry Limoges, meunier à Nieul sur l’Autise – Article paru dans le Monde des Moulins – N°1 – mai 2002
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