Le site des Moulins de France
ArabicBasqueBelarusianBulgarianCatalanChinese (Simplified)CzechDanishDutchEnglishFinnishFrenchGermanGreekHebrewHungarianItalianJapaneseLithuanianNorwegianPersianPolishPortugueseRomanianRussianSpanishSwedishTurkishUkrainian

Le huitième congrès nous rassemblera dans la ville de Saint Etienne dans la Loire à l’hôtel Kyriad Centre.

Au programme : visite de la Maison du Patrimoine et de la Mesure à la Talaudière, du moulin de la Fenderie à Unieux, du moulin de Vignal à Apinac, du moulin des Massons à Saint Bonnet le Courreau (production d’huile, d’électricité), du village de Pont Salomon (43), du Moulin de la Fenderie (Martinet), et du musée de la Faux.

Saint-Etienne, ville d’eau aux 7 collines,
Les premières traces écrites authentiques remontent au XIIème siècle et mentionnent Sanctus Stephanus de Furano – Saint-Etienne de Furan.
Déjà, les eaux du Furan activent des moulins et des tanneries. Les terriers mentionnent dixhuit « métallurgistes » vers 1460.

A propos de son passage à Saint Etienne en 1837, Stendhal évoquait le Furan, cette rivière venue des sommets du Pilat en ces termes : « un torrent magnifi que nommé Furens (le Furieux) traverse la ville et fait mouvoir cent
usines ». (in Mémoires d’un touriste).

 Le Furan prend sa source à 10 kilomètres en amont de la ville, au Bessat, dans le Massif du Pilat.
La ville de Saint-Etienne est située au coeur d’un réseau hydrographique particulièrement riche. Le Massif du Pilat y joue le rôle de véritable château d’eau. Plus de quinze cours d’eau sont recensés sur le territoire communal. Le Furan et ses nombreux affl uents, déblayant les parties tendres, ont formé les collines. Cet ensemble offre un réservoir d’eau et une force motrice à une température excellente pour le travail des aciers.
Si à priori, peu de conditions favorables prédisposaient à la naissance d’une grande ville, on doit reconnaître que la force des eaux du Furan a permis le développement, dans tout le pays stéphanois, de nombreux moulins qui
ont alimenté une importante activité métallurgique.
La proximité du fl euve Loire permettait l’exportation du charbon vers le Nord. La présence du canal Rhône-Loire, projeté au milieu du XVIIIème siècle, aurait fait de Saint-Etienne une « ville d’eau ». Mais paradoxalement, le
développement du chemin de fer, le premier réseau français, a réorienté cet élan, faisant provisoirement du pays stéphanois l’une des régions les moins enclavées, ceci en pleine Révolution industrielle.

Si à la fi n du Moyen Âge, les premiers moulins servent à moudre le grain, l’industrie stéphanoise doit beaucoup au Furan ; scieries, coutelleries, teintureries, armureries, moulinage de la soie se sont installés sur ses berges. Dans les ateliers, les mouliniers tordaient et fi laient mécaniquement la soie grège au moyen de moulins garnis de fuseaux ou de bobines. La force hydraulique du Furan servait à actionner les moulins à soie en même temps que son eau était utilisée par les teinturiers. Les anciens passementiers véhiculent encore l’idée « qu’autrefois les eaux du Furan étaient spéciales pour décreuser la soie, comme pour la trempe de l’acier ». Il s’attachait en effet aux eaux de la rivière la réputation de posséder des propriétés remarquables qui expliquent l’excellence des productions stéphanoises, armes et soieries.
Dans Le tour de France de deux enfants (1877), Bruno G. in Concernant les armes écrit :
« C’est dans la petite rivière qui coule ici, et qui s’appelle le Furens, qu’on trempe l’acier des sabres et des épées, pour les rendre plus durs et plus fl exibles.»
Auguste Callet dans sa Légende des Gagats, essai sur la ville de Saint Etienne, a évoqué les vertus presque magiques de ses eaux pour la trempe des aciers. Au passage, il fait venir son nom d’une hypothétique divinité gauloise,
Furania, honorée par les maîtres armuriers métallurges fabriquant les longues épées gauloises. Des siècles plus tard, en 1875, les industries Ferreol par exemple, trempaient encore dans le Furan (à Rochetaillée) des lames de machettes exportées ensuite dans les colonies.

C’est sur ses bords et ceux de ses nombreux affl uents qu’à l’époque proto-industrielle s’installent les premiers ateliers de quincaillerie. Un bief, c’est à dire une retenue d’eau, est construit entre les Ursules et la plaine du Treuil où il rejoint le Furan. Dès 1515, on signale à ses abords un moulin, un foulon (pour écraser la laine) et un broyeur pour l’écorce de chanvre. Parmi les moulins de la ville, le plus important était celui de maître Pierrefort situé entre la place Dorian et la place du Peuple, à l’emplacement de la rue qui porte son nom (rue du Grand-Moulin). Un autre, le moulin de Gauds était situé au n° 6 du cours Victor Hugo, un autre encore était situé sur la place de l’Hôtel de ville. Le terme « Gauds » viendrait d’ailleurs du patois et signifi erait « moulin ». Le quartier des Gauds était le coin favori des lavandières, au pied de la colline Sainte-Barbe.

Des molières (meules en grès qui ont donné leur nom à Roche-la-Molière) indispensables pour l’affûtage des armes et actionnées par la force de ses eaux sont mentionnées dès 1652. A la fi n du XVIIème siècle, le Furan actionne
117 molières. Vers 1770, il anime près de 350 meules à aiguiser et dix martinets, sans compter les moulins à grain ou le moulinage de la soie. Le chroniqueur Béneyton écrit alors : « Il n’y a point dans le royaume de France de rivière qui donne plus de travail que ce ruisseau du Furan car depuis Planfoy à Saint- Priest, il y a deux lieux de distance où la ville de Saint-Etienne est au milieu ; on y compte 18 sauts de moulins faisant 64 moulins à  blé, 34 sauts de molières à double chenaux, 5 meules par chenau faisant environ 300 meules à aiguiser. Il y a aussi une fonderie de fer, 10 martinets à étendre l’acier et deux papeteries.» Au XIXème siècle enfi n, la grande industrie métallurgique trouvera encore dans la rivière stéphanoise la force motrice nécessaire, si besoin complétée par les machines à vapeur en périodes de sécheresse. En 1832, on compte 108 usines et 225 roues hydrauliques. En 1861, 113 usines et 489 barrages.

La Talaudière 42350 (Loire)

La Maison du Patrimoine et de la Mesure
Simple hameau de Sorbiers, cité dans les textes depuis 1378, La Talaudière est devenue commune par la loi du 29 février 1872. Ce sont les mines de charbon de la Chazotte qui sont à l’origine de la création de la ville. Concédées par ordonnance royale du 13 juillet 1825, les mines ont cessé leur activité le 13 janvier 1968.
Située à 6 km au nord-est de Saint Etienne, la ville de La Talaudière est implantée dans la vallée de l’Onzon, à une altitude de 505 m, au pied des Monts du Jarez, à proximité immédiate des premiers contreforts du Pilat.
La Maison du Patrimoine et de la Mesure est un espace d’exposition consacré au patrimoine local en même temps qu’un espace de culture scientifi que sur le thème de la mesure, unique en France. Elle accueille la collection de poids et de mesures, depuis le 19 avril 2001 et compte à ce jour plus de 3500 références qui racontent trois siècles de leur histoire, de l’Ancien Régime à l’époque contemporaine, en passant par la laborieuse élaboration du système métrique décimal.
Commencée en 1979 par deux Talaudiérois, la collection s’est progressivement enrichie et a été présentée à la population à plusieurs occasions (1988, 1995). Elle a régulièrement suscité l’intérêt de la population locale qui l’a enrichie par des dons et qui a souhaité la voir pérennisée.
Cette collection est devenue propriété de la commune par décision du Conseil municipal en date du 16 novembre 1998.
Visite guidée et atelier démonstration.

Unieux 42240 (Loire)

Située à 14 km de Saint Etienne
Moulin de la Fenderie
Minoterie à cylindres avec atelier de cannelage des cylindres, situé à proximité du pont du Pertuiset annonçant les Gorges de la Loire, dominé par les collines granitiques de la vallée, alimenté jadis par un bief amenant les eaux captées en amont de l’Ondaine. Le moulin appartient au Syndicat Mixte d’Aménagement des Gorges de la Loire (SMAGL).

loire1
Unieux (42). Photo Charpentier.

Apinac 42250 (Loire)

Arrondissement de Montbrisson – Canton de Saint Bonnet le Château
Située à 42 km de Saint Etienne.
Moulin du Vignal
Site remarquable d’un moulin à grains, d’un moulin à huile et d’un moulin à trèfl e.

loire2
Martinet de Pont Salomon (42). Photo Charpentier.

Pont Salomon 43380 (Haute Loire)

Localisée sur les berges de la rivière Semène, dans un véritable écrin de verdure propice à la pêche et à la randonnée, la commune de Pont- Salomon se situe à la lisière du département de la Haute-Loire. Son histoire récente la rattache cependant davantage à la vallée de l’Ondaine, dans la Loire, important foyer industriel. La génèse de Pont-Salomon est en effet intimement liée à la fabrication des lames de faux (outil ou faulx). Ce village-usine conçu selon les principes du fouriérisme par Pierre- Frédéric Dorian et ses successeurs, a vu le jour au coeur du XIXème siècle : de simple lieu-dit, il est devenu commune, puis paroisse par la volonté des industriels locaux. Pont-Salomon est certainement l’un des derniers lieux en France où l’épopée de l’ère industrielle reste encore parfaitement lisible : ateliers (dont une forge du XIXème équipée de martinets hydrauliques en état de fonctionnement (Musée de la faux et de la vie ouvrière), biefs, école, église, logements et jardins ouvriers jalonnent un site particulièrement riche et bien conservé. La valorisation en est assurée par l’Association de la Vallée des forges.

Saint Bonnet le Coureau 42940 (Loire)

Village situé dans le Forez, canton de St Georges en Couzan arrondissement de Montbrisson.
Situé à 62 km de Saint Etienne.
Moulin des Massons
Moulin à huile (noix, noisette et colza), scierie, production d’électricité.

loire3
Moulin des Massons (St Bonnet le Coureau – 42). Photo Charpentier.

Dominique Charpentier – Article paru dans le Monde des Moulins – N°31 – janvier 2010


0 commentaire

Laisser un commentaire

Avatar placeholder

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *