Le site des Moulins de France
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La Société Internationale de Molinologie (The International Molinological Society, TIMS) organise tous les quatre ans un symposium qui permet de réunir les passionnés de moulins du monde entier. Le Symposium proprement dit est habituellement précédé et suivi de deux voyages d’étude d’une semaine, destinés à faire connaître aux participants qui le désirent les moulins de certaines régions du pays d’accueil.
Après 2011 à Aalborg au Danemark et 2015 à Sibiu en Roumanie, c’est Berlin en Allemagne qui avait été choisi comme lieu de rencontre du 18 au 25 août 2019. Le voyage précédant le symposium avait lieu au sud de Berlin, dans la région de Dresde, et le voyage suivant le symposium se déroulait à l’ouest de Berlin, aux alentours de Brunswick.

Localisation du symposium et des voyages d’étude

Durant le voyage précédant le symposium, du 12 au 17 août, les participants ont pu prendre part pendant la semaine à un certain nombre de visites organisées pour la journée, à partir de la ville de Zittau où ils étaient hébergés. Ces visites ont permis de découvrir une dizaine de moulins, dont un moulin à vent tour, cinq moulins à vent pivot, cinq moulins à eau, et des carrières de meules.

Moulin tour de Straupitz. Photo Michel Lajoie-Mazenc

 

Les moulins pivots sont de taille imposante et munis d’une « jupe » masquant le pivot et son piètement. Ils sont équipés d’un mécanisme évolué comportant plusieurs paires de meules et abritent même un espace de repos pour le meunier.

Moulin pivot « Neumann Mühle »à Oderwitz.
Photo Michel Lajoie-Mazenc

Les moulins à eau sont de grands moulins équipés de cylindres et autres appareils de meunerie. Deux de ces moulins sont encore en fonctionnement, mais à l’électricité, pour produire de la farine, deux autres sont plutôt reconvertis pour les visites, et le dernier, resté dans son jus, utilisait une grande roue verticale Zuppinger, toujours en place mais malheureusement pas en état de fonctionner.

Roue Zuppiger au Moulin « Riegel Mühle »à Nechern.
Photo Michel Lajoie-Mazenc

 

Un petit voyage en train, avec locomotive à vapeur, depuis Zittau, suivi d’une marche à pied, a permis d’atteindre Jonsdorf où se trouvent les carrières de meules. Dans ces carrières, qui ont atteint jusqu’à 64 hectares en surface et plus de 50 mètres en profondeur, étaient exploités, depuis le XVIe siècle, d’épais bancs de grès durcis et densifiés par une remontée de lave à travers une faille.

Dans les carrières de meules de Jonsdorf.
Photo Michel Lajoie-Mazenc

Il faut également parler de la visite, à Herrnhuth, de la fabrique des étoiles de Noël, inventées au XIXe siècle par les fidèles de l’Église Morave et maintenant expédiées dans le monde entier.
La fin de ce voyage a donné lieu à une visite guidée de la belle ville de Dresde, avec ses impressionnantes reconstructions à l’identique de bâtiments baroques et une vraie fourmilière de touristes.

Alors que ce voyage avant symposium comptait seulement 42 participants, le symposium lui-même en regroupait 116 provenant de
21 pays différents dont la France avec 6 représentants.

Une étoile de Noël devant la fabrique de Herrnhuth.
Photo Michel Lajoie-Mazenc

 

Comme à l’accoutumée, le symposium comportait des journées entières de présentation de communications, entrecoupées de journées de visites, dans et autour de Berlin.
En ce qui concerne les conférences, ce symposium innovait, en ce sens que la première journée avait été « ouverte » afin de permettre à des personnes intéressées, mais ne faisant pas partie de TIMS, d’assister à la présentation de cinq communications sur le thème « Les moulins dans l’histoire et l’archéologie ». Parmi ces communications, on peut signaler : une présentation de la reconstitution du moulin médiéval du château de Guédelon, en France, dans le département de l’Yonne, la projection de dessins de différents types de moulins figurant dans un manuscrit de la bibliothèque du Vatican daté de 1424 et découvert seulement en 1998, des études techniques et archéologiques sur les moulins persans et la fabrication au four de leurs meules artificielles…

Le grand hötel « Park Inn » sur l’Alexanderplatz.
Photo Michel Lajoie-Mazenc

 

Après cette première journée qui avait lieu dans l’espace « Urania », créé à Berlin pour accueillir des conférences et faciliter la transmission de résultats scientifiques à un large public, la suite du symposium s’est entièrement déroulée dans l’immense hôtel « Park Inn » (1028 chambres, 37 étages, 150 m de haut), situé au centre de Berlin, près d’Alexanderplatz, où étaient également logés tous les participants.

Il n’est pas possible de parler ici, en détail, de la trentaine de communications qui ont été présentées sur des sujets très variés concernant l’histoire, la constitution, l’utilisation et la préservation des moulins, aussi bien dans différents pays européens qu’aux États-Unis ou au Japon… On peut noter que la plupart des exposés ont toujours été suivis de nombreuses discussions et questions de la part de l’auditoire, montrant ainsi l’intérêt accordé aux sujets traités.

Moulin à vent dit « moulin-grange », « Scheunenwindmühle »
à Saalow. Photo Michel Lajoie-Mazenc

 

Les deux journées de visites prévues entre les journées de présentation des communications ont été consacrées à la découverte de moulins, dans et autour de Berlin pour la première, et à la visite du « Deutsches Technik Museum » (Musée allemand des techniques) de Berlin pour la deuxième demi-journée.
Quatre moulins à vent ont ainsi été visités : le fameux « moulin-grange » à Saalow, le « Moulin historique » à côté du « Palais de Sans-Souci », palais d’été de Frédéric le Grand à Postdam, le moulin pivot de Marzahner et le moulin tour à galerie de Britzer. Tous ces moulins bénéficient d’une maintenance à vocation touristique.

Le moulin à vent à galerie « Historische Mühle » à Postdam.
Photo Michel Lajoie-Mazenc

 

Dans le Musée allemand des techniques, on peut également voir, dans le parc, deux moulins à vent et une roue verticale de moulin, mais ce n’est pas là le seul intérêt car ce musée de 25 000 m2 (le plus grand d’Europe), est particulièrement riche en collections d’objets sur une multitude de sujets comme la navigation maritime, l’aviation, les transports routiers et par chemin de fer (exposition de nombreuses locomotives à vapeur), la photographie, les techniques de communication, etc.

Pour en terminer avec les occupations hors conférences, il faut signaler, à la fin de la journée du vendredi, la visite de Berlin, en bus, qui a permis de voir, ou de revoir, entre autres les bâtiments les plus emblématiques : la Porte de Brandebourg, le Palais du Reichstag et les quelques vestiges du fameux et sinistre mur…

Il faut enfin dire un mot de l’Assemblée Générale de TIMS qui se tient aussi régulièrement dans le cadre du symposium. Après les traditionnels rapports, moral et financier, il a été procédé à la nomination ou au remplacement des dirigeants et des membres du conseil de la société et des représentants des différents pays. Cette assemblée a été suivie de la présentation du projet du prochain symposium qui aura lieu en Pologne en 2023. Il a également été question du prochain voyage d’étude, positionné traditionnellement deux ans après chaque symposium, qui devrait se dérouler en Bulgarie.

Comme dit dans l’introduction, le voyage d’étude programmé à la suite de ce symposium de Berlin a bien eu lieu dans la région de Brunswick, où les visites d’une dizaine de moulins et d’un musée de plein air étaient programmées. Faute d’avoir participé à cette dernière partie de la manifestation, il n’est pas possible de rendre compte de son déroulement.

Les actes du symposium seront publiés dans un ouvrage qui sera signalé dès qu’il aura été édité, dans le Monde des Moulins.

Gluck zu : Salutation traditionnelle des meuniers en Allemagne (« Bonne chance »)

Cf aussi Le Monde des Moulins n°24 (avril 2008) et n° 38 (oct.2011)

Michel Lajoie-Mazenc
mlajoiemazenc@orange.fr

Article paru dans Le Monde des Moulins N°70 – octobre 2019


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