Au pied des Pyrénées, dans un charmant village, se dresse un petit moulin à farine, mu par deux turbines à augets
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Au pied des Pyrénées, dans un charmant village, se dresse un petit moulin à farine, mu par deux turbines à augets, que j'ai acheté.
Après avoir fait l'inventaire des travaux, j'ai fait rénover la toiture du moulin, une partie de la toiture de la grange, et créer sous celle-ci une pièce à vivre, une cuisine, une salle d'eau et WC (carrelage, toiture, doublage, isolation, équipement électrique et plomberie).
Parallèlement, ma plus grande préoccupation a été de sauvegarder la partie "moulinage", la charpente meunière, ainsi que les meules qui menaçaient de s'effondrer. Après avoir étayé l'ensemble, nous avons procédé, avec un ami, à l'extraction des quatre meules (deux tournantes et deux dormantes). La première meule sortie a été une tournante de 1400 mm de diamètre et 350 mm d'épaisseur, poids estimé à 1500 kg, meule monolithe. Les trois autres meules étaient des meules cerclées en quatre portions.
Après avoir mis en place un IPN de 140 mm sur lequel nous avons placé un charriot o¹ nous avons accroché un palan de deux tonnes, une pièce confectionnée par nos soins en forme de croix, et à chaque extrémité, nous avons accroché quatre pièces en forme de pelles que nous avons glissées sous chaque meule. Ainsi, nous avons soulevé chaque meule, l'une après l'autre, afin de les avancer vers la porte d'entrée du moulin, celle-ci ayant une ouverture de 0,80 m x 2,10 m. Une fois les meules amenées à la porte, il a fallu les mettre sur chant et les faire rouler jusqu'à l'extérieur. Un voisin, avec son élévateur, les a stockées sous la grange en attendant leur remise en place lorsque la charpente meunière sera refaite.
Cette opération a été menée quatre fois à l'identique.
Dans les prochains jours, je fais le bilan pour remplacer toute la charpente meunière.Nous devons aussi faire face aux attaques de la Fédération de Pêche de la Haute-Garonne qui veut détruire 19 digues sur les rivières du Ger et du Job, sur lequel se situe mon moulin. Nous avons, avec les différents propriétaires, créé l'Association des Amis du Ger et du Job (loi 1901) dont je suis vice-président. Au travers de cette association, nous avons fait plusieurs démarches dont une pétition qui a déjà recueilli plus de 300 signatures d'élus de tout bord, maires et adjoints, sympathisants. Rejoignez nous !
J'ai hâte de pouvoir faire revivre cette vieille mécanique qui a vu le jour en 1783.
Le courage ne manque pas !Jacques LENFANT - Association des Amis du Ger et du Job - Article paru dans le Monde des Moulins - n°60 - avril 2017
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