Le site des Moulins de France
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Moulin de Loubens
Address:
Moulin de Loubens 33190 Loubens, Gironde, Nouvelle-Aquitaine, France
Description:

Cité dès 1107, le moulin à farine, construit sur la rive droite d'un bief en prise sur la rivière Dropt, n'avait pas l'aspect qu'on lui connait aujourd'hui. Au XIVe siècle, propriété de l'abbaye bénédictine de la Réole, il fait partie des moulins fortifiés de la vallée. Il possédait quatre paires de meules actionnées par des rouets horizontaux installés dans des cuves maçonnées. Il passera aux mains d'une famille seigneuriale locale qui décide au XVIIIe siècle de construire un moulin à foulon sur la rive gauche face au premier moulin. Racheté à la Révolution par son fermier, celui-ci décide de transformer le foulon en moulin à farine en installant deux paires de meules supplémentaires. Au XIXe siècle, les deux moulins furent reliés entre eux par un pont couvert avec galerie et le moulin d'origine fut rehaussé pour être transformé en minoterie moderne actionnée par une turbine Fontaine placée dans l'ancien moulin foulon. Il cesse son activité en 1929. Il est classé Monument Historique en 2000. Propriété privée.

Article du "Monde des Moulins" en relation :

C'est à 2 kilomètres en amont de Bagas que surgit, dans un écran de grands arbres, le plus remarquable moulin bordelais à pont-digue, le moulin de Loubens, barrant toute la largeur du Dropt. Bâti au XIVème siècle et propriété des Bénédictins de La Réole, il échut à la fi n du XVIème siècle aux Meslon, premiers seigneurs du moulin hissé au titre de moulin noble et comme tel, exempté de la taille. Aux mains, jusqu'à la Révolution, de divers conseillers au Parlement de Bordeaux, il fut au début du XIXème siècle vendu aux Chollet, importants meuniers du Dropt. Il comportait alors, rive nord, le « Grand Moulin » du XIVème siècle, et rive sud, une « maison de foulon » datée de 1818. Les Chollet, peu après 1824 accolèrent un petit moulin à cette maison. Leurs successeurs, les Moulinard (nom prédestiné !) agrandirent le « Grand Moulin » côté est et, vers le milieu du XIXème siècle, lancèrent sur le pont-digue un bâtiment central reliant les deux édifi ces. Les Moulinard partirent en 1898 et les machines de la meunerie s'arrêtèrent de fonctionner en 1914. Une turbine assurant la production d'électricité y fonctionna entre les deux guerres. Depuis 1957 le moulin et la maison de maître voisine, demeure du meunier, appartiennent à la famille Lachasse qui entretient méticuleusement ce magnifi que ensemble. Pour permettre la navigation sur le Dropt, interrompue par le pont-digue, fut mis en place de 1825 à 1855, un système soulevant les embarcations, maintenues par des sangles reliées à un charriot coulissant
au-dessus sur un rail (en fait le principe du pont transbordeur). Peu appréciées des mariniers dont les bateaux se cassaient parfois en deux, ces installations furent, à partir de 1855, remplacées par des systèmes d'écluses permettant la navigation jusqu'à Eymet. La route de La Réole à Castelmoron d'Albret qui passait sur le pont-digue barrait une rivière sujette à des crues dangereuses. Pour éviter au bâtiment érigé d'une rive à l'autre d'être emporté par la violence des fl ots, les architectes adoptèrent le pari d'une galerie à étages édifi ée sur une double rangée d'arcades, solution aussi originale qu'esthétique. Cet édifi ce que l'on pourrait croire homogène comporte donc en fait quatre parties :
1. Au nord, un bâtiment massif carré à trois étages ou « Grand Moulin » du XIVème siècle, fl anqué côté sud d'une tourelle dont l'escalier à vis desservait les différents niveaux. la salle des meules abrite trois paires de meules entraînées par le procédé communément adopté dans le bordelais et le bazadais, du rouet horizontal « à cuve ».
2. Sur la rive sud, « le foulon » à deux étages portant la date de 1818 o¹ l'on assouplissait les draps de chanvre.
3. Accolé au foulon qu'il prolonge, le « Petit Moulin » dont la machinerie a remplacé celle du foulon ; il en subsiste deux jeux de meules, le troisième ayant fait place à une turbine.
4. Au centre, reliant le grand moulin au petit, un corps de bâtiment levé sur quatre arcades superposées laissant passer les crues.
Le moulin avec son pont d' accès en pierre, les restes de l' ancienne voie dallée qui le borde, les berges maçonnées, l' écluse avec ses bittes d' amarrage, la maison de l' ancien transporteur de bateaux et les façades et toitures de la maison du meunier (cad. Loubens ZA 99, 102 ; Landerrouet-sur-Ségur ZE 28, 4) ont été classés « monument historique » par arrêté du 16 mars 2000.

Article paru dans le Monde des Moulins - N°29 - juillet 2009

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