De LOUIS BONNAMOUR (MUSÉE DENON, CHALON-SUR-SAÔNE)
La plupart des auteurs qui ont traité des moulins sur bateaux, considèrent que l’origine de ces derniers, remonte à l’année 536 à l’occasion du siège de Rome par les Wisigoths.
Les premiers moulins hydrauliques sont aujourd’hui attestés dés le premier siècle de notre ère ; il paraît surprenant que l’on ait dû attendre 5 siècles pour que germe l’idée d’installer un tel mécanisme sur un bateau.Observons que dans la région de Verdun-sur-le Doubs (Saône-et-Loire), tant sur le Doubs que sur la Saône, l’amplitude des grandes crues peut dépasser 8 m. et que pour les périodes historiques, les seuls moulins mentionnés, à l’exception de très rares moulins pendants, sont tous des moulins à nefs.
Plusieurs découvertes archéologiques me conduisent à poser le problème de l’origine de ces moulins :
– Dans le Doubs prés de Verdun-sur-le-Doubs, une drague a remonté une paire de meules hydrauliques attribuables au IIIe siècle, meules vraisemblablement associées à un fer de moulin ainsi qu’à une lanterne. Le bois de cette dernière est actuellement en cours de datation.
– Du pont de Mâcon provient une meule dormante rigoureusement identique à celle de Verdun-sur-le-Doubs.
– La fouille subaquatique des ponts romains de Chalon-sur-Saône, nous a permis d’observer la présence entre deux piles, d’un aménagement de blocs apparenté à un barrage de moulin. Un important mobilier céramique et métallique, en grande partie attribuable au début du Ve siècle, a été recueilli entre les blocs. Une meule hydraulique attribuable au Bas-Empire ou à l’époque mérovingienne, provient de ce secteur précis.
Informations transmises par Eric Charpentier
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