Les Amiénois d’Hydro Dynamic Technologies (HDT) vont installer et exploiter un barrage sur un bras de la Somme à Saint-Leu, grâce à une entente entre le Département et la Métropole.
Amiens est parcourue par la vieille Somme, son canal, et par l’Avre, la Selle ou encore la Noye. Le chantier qui va débuter en novembre pourrait relancer la question de ce potentiel hydroélectrique. Le barrage dit des Polies, face à la Faculté des Sciences à Saint-Leu, va en effet produire du courant électrique en fin d’année. Au Moyen-Âge déjà, cette installation offrait une force mécanique. Aujourd’hui, elle ne sert plus qu’à réguler le niveau du canal de la Somme.
Le Département, qui a la gestion du fleuve, a confié ce site à Amiens Métropole. Cette dernière a signé un bail emphytéotique avec la Société Hydro Dynamic Technologies (HDT) qui a obtenu le permis de construire pour aménager le barrage et vendre l’électricité à EDF. Elle s’acquittera d’un loyer auprès de la Métropole.
Créée en 2016, HDT est basée en ZI Nord. Cette spécialiste des études et de la conception de systèmes de production hydroélectrique nouvelle génération a le vent en poupe. Elle est passée de 7 à 17 salariés en une année. « Nous sommes entreprise de référence de la troisième Révolution industrielle portée par la Région Hauts-de-France. Une région qui ne possède pas de site de production hydroélectrique. Auparavant, pour cela, on pensait pentes, chutes, montagnes. Mais nous avons identifié 4300 biefs (moulins, barrages etc.) et il y en a 40 pour la seule agglomération d’Amiens », explique le président de HDT, Olivier Feix. Parmi eux, l’ancienne usine hydroélectrique Saint-Michel (port d’Aval) qui fournissait en électricité le château d’eau tout proche (aujourd’hui Service de l’Eau et de l’Assainissement) ou de plus petites installations sur le site Cosserat ou à Saleux.
Un système qui laisse passer les poissons. Le site de Saint-Leu est idéal. Sa retenue d’eau est haute de 2,50 m et laisse passer 2 m3 d’eau par seconde. Un site bien situé au cœur des universités, des pôles numériques et du projet Smart Cities. Car HDT innove avec une vis hydrodynamique fabriquée par impression 3D et utilisant le principe de la vis d’Archimède.
Ses développeurs annoncent une efficience supérieure de plus de 20 % aux autres technologies, un rendement de plus de 80 % sur tout type de cours d’eau et une production silencieuse. Et pour eux, la question environnementale, obstacle au retour des barrages et moulins, est levée. « Nos systèmes laissent passer les poissons à la descente. Et pour la remontée, nous installons des passes poissons »,
répond Olivier Feix.
Le site des Polies produira de quoi satisfaire une trentaine de foyers seulement. Mais l’idée est de posséder un site de démonstration. « Les puissances varient selon le cours, le barrage, la pente, etc. Mais ces installations peuvent se faire partout en ville et augmenter la part d’énergie renouvelable. L’eau est la plus ancienne ressource et la plus fiable : le courant est continu, stable, la gestion par EDF est simple. Le matériel est innovant et robuste » conclut Olivier Feix.
Maisons du quartier Saint-Leu. isamiga76 – www.flickr.com/ – Amiens rue du Don en décembre 2012 – wikipedia
David Vandevoorde, dans Courrier Picard publié le 27/09/2017
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