Une première intervention en 2002 avait permis au chercheur Vincent Bernard et à son équipe de repérer, à une quarantaine de mètres de la côte, à fleur d’eau, des planches de bois et une structure en pierre. S’agissait-il de vestiges d’une fontaine votive où aurait été captée une eau douce, comme la toponymie de Feuten Vor aurait pu le laisser suggérer, ainsi que l’existence, selon la mémoire collective d’un pardon à cet endroit ? Les archéologues étaient dubitatifs. Après une semaine de fouilles à Saint-Pol-de-Léon, à 60 km de Brest en direction de Roscoff, un moulin à eau du Haut Moyen-Âge a été mis à jour.
L’attention des chercheurs a été aiguisée par la découverte d’un élément de quartz et d’une cupule en pierre, associés à un axe de rotation repéré sur une pièce de chêne : les vestiges seraient ceux d’un moulin à eau à roue horizontale de la première moitié du VIIIe siècle. Selon Vincent Bernard, chercheur à l’université de Rennes 1, « on n’en connaîtrait à cette époque aucun autre en France, les moulins fonctionnant déjà avec une roue verticale. Ces moulins existant déjà en Irlande ».
La roue devait mesurer 1 m de diamètre et l’absence de meules peut s’expliquer par le fait qu’à l’abandon d’un site, on repartait avec tout ce qui était récupérable. De là à associer le site à une implantation monastique dans le sillage des grandes migrations des saints d’Outre-Manche… le chercheur ne l’exclut pas, le nom du lieu-dit « Lan-dudic » (Lann signifiant monastère) confortant cette hypothèse, ou plus précisément apportant de l’eau à son moulin !
D’après un article du Télégramme de Brest le 23/09/2013
Paru dans le Monde des Moulins n°47 de janvier 2014
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