Découvrir le Moulin du Bourg et ses roues restaurées, à Parcé-sur-Sarthe et, en attendant, lire avec beaucoup de plaisir comment le propriétaire exprime sa passion
Sans compter ses heures, Jean-François Monnet a entièrement restauré la deuxième roue de son moulin « juste pour la beauté du geste… Là, elle est contente. Un meunier écoute toujours sa roue.» Dans le bruit assourdissant de la roue à aube à l’intérieur de son moulin, Jean-François Monnet, aujourd’hui à la retraite, se pose des questions d’ordre existentiel au contact de sa roue. « C’est comme si elle avait une âme. On ressent ses pulsations. Elle aime quand on lui ajoute de la graisse. Quand je l’entends qui siffle, c’est qu’elle manque de vitesse. Une roue a besoin d’un rythme naturel.»
Pour atteindre ce résultat, « il a fallu tout faire sur mesure, raconte le passionné. Ça a été des semaines de boulot. Un travail très répétitif mais très satisfaisant. Travailler le bois et le métal, c’est à l’opposé du monde virtuel qu’on nous propose maintenant.»
Jean-François et Isabelle, son épouse, avaient confié la restauration de la grande roue, située à l’extérieur du moulin, à l’entreprise Rousseau de Brûlon. À l’époque, le couple était encore en activité et ne pouvait pas consacrer tout son temps libre à un chantier si important et chronophage.
Pour la deuxième roue du moulin : « La roue intérieure était vraiment en mauvais état, se souvient le meunier, onze ans après avoir acheté la bâtisse. Le tourteau, l’axe principal, est en fonte indestructible, j’ai pu le réutiliser.»
Les rayons et les aubes ont dû être totalement refaits.
« J’ai voulu utiliser un circuit court pour l’approvisionnement en matériau. Le bois vient de la forêt de Pêcheseul, juste de l’autre côté de la rivière et les boulons de Visserie Service à Parcé. J’ai trouvé les cornières à Bazouges. Pour le reste, c’est un jeu de mécano dans lequel le poids, la pression et la force de l’eau sont tout de même des éléments non négligeables.»
Quelques chiffres pour donner une idée de la patience dont Jean-François Monnet a fait preuve : il a utilisé 1,7 t de bois frais en planches de 150 cm de long, et 34 cm d’épaisseur. Il y a 7 planches par aube à poser sur les 32 aubes avec
4 trous par planche et autant de boulons à visser dans autant de trous à percer dans les cornières. De quoi donner le tournis à plus d’un bricoleur.
Dans les mois et les années à venir, Jean-François et Isabelle veulent en faire un lieu de culture, un lieu de rencontre où le public aura plaisir à venir.
Bravo !
D’après Rédaction Nouvelles de Sablé – Publié le 25 Juil 21
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