Le site des Moulins de France
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Après l’Ariège en avril 2003, la Savoie en avril 2004, c’est la Vendée qui a accueilli les membres de la FDMF pour son Congrès annuel les 8, 9 et 10 avril 2005 à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, sur le thème des Moulins fariniers en activité, qu’ils soient publics, privés ou associatifs.

C’est ainsi qu’une centaine d’amis des moulins venus des quatre coins de la France ont participé aux visites organisées par les membres de l’Association Vendéenne des Amis des Moulins (AVAM).

Vendredi 8 avril, après l’accueil des participants et le repas du soir, quelques intrépides bravent l’air vif de la nuit pour une balade vers le port de Saint-Gilles-Croixde- Vie, sous la conduite de Arlette Ruel.
Le lendemain, samedi 9 avril, les participants sont répartis en deux bus, “Les Meules” et “Les Blés d’Or”, pour suivre des circuits bien établis et découvrir « Les Moulins Vivants de Vendée », moulins à eau, moulins à vent et aussi les éoliennes. A l’entrée dans le bus, est distribué le programme de la journée sur un élégant parchemin réalisé par “Les Arts Graphiques en Vallée de Clisson”, association dont le but est la restauration et l’animation du moulin à papier du Liveau.

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Le groupe devant le moulin des Gourmands à Saint Révérend. photo Lajoie-Mazenc

Pendant le début du trajet, notre président Yves Ruel et André Mercier nous présentent les moulins à vent de la région, le plus souvent situés au Nord du département. Sauf quelques exceptions, ils sont équipés du système d’ailes Berton, permettant de modifier la voilure pendant la rotation des ailes. Comme dans d’autres régions, ces moulins ont souvent une vocation touristique.

A Sallertaine, au moulin de Rairé, nous sommes reçus par Marcel Burgaud et son facétieux gendre Richard Billet, qui pérennisent tous deux une très ancienne lignée de meuniers. Construit en 1555, la haute tour du moulin domine le marais vendéen. C’est le seul moulin à vent français ayant tourné au vent sans interruption depuis son origine jusqu’à nos jours. Il possède deux paires de meules mais une seule en activité. Il moud des céréales pour
l’alimentation animale. (D’autres meules installées dans le bâtiment voisin aménagé en petite minoterie, produisent des farines “bio” de blé et de sarrasin pour la consommation humaine, grâce à un contingent annuel de 990 quintaux). Les meules du moulin à vent, constituées de carreaux, sont rhabillées deux fois par an, elles produisent 1 quintal (100 kg) à l’heure quand le vent est assez fort. Un régulateur à boules, entraîné par courroie, agit directement sur l’écartement des meules en fonction de la vitesse de rotation.
Ici, la rotation du toit est obtenue grâce à une crémaillère. Deux “demoiselles”, planchettes en bois, de forme différente et diamétralement opposées dans le toit du moulin, permettent de surveiller la direction du vent afin de garder l’orientation des ailes face au vent.
Au rez de chaussée, on peut voir un appareil à cylindre-convertisseur, installé et entraîné par le vent au début du XXème siècle, témoignant alors de la volonté de modernisation de la meunerie.
D’autres bâtiments voisins du moulin abritent un véritable musée de matériel agricole et molinologique ainsi que des panneaux d’exposition. Il aurait fallu disposer de beaucoup plus de temps pour tout voir!..

Avant de rejoindre le Petit Moulin de Chateauneuf, nous prenons la direction du village de “L’Epoids” pour observer quelques instants les 8 éoliennes de Bouin. Mises en service en 2003, elles tournent à partir d’un vent de 14 km/h. Leur vitesse de rotation varie entre 11 et 19 tr/min selon la puissance du vent. La puissance totale du parc est de 19,5 MW. Chaque éolienne pèse 267 t, avec un mât de 62 m de hauteur et 3 pales d’une longueur de 40 m.

Au Petit Moulin de Chateauneuf, Annette et Michel Vrignaud (7ème génération de meuniers depuis 1840) nous accueillent dans leur moulin tricentenaire qui produit de la farine de blé et de blé noir ainsi que de la semoule de millet, pour l’alimentation humaine et animale.
Un moteur électrique de 13 CV a été rajouté à ce très authentique moulin pour compenser les manques de vent, et produire ainsi de la farine toute l’année. Le moulin est pourvu de deux paires de meules mais une seule est utilisée, l’autre étant débrayée. Ici aussi, le moulin est équipé d’un régulateur à boules pour règler l’écartement des meules, ainsi que d’une crémaillère pour l’orientation du toit. Un “Chemin des Enigmes”, sentier historique
et botanique à proximité du moulin, permet de voir sur pied un cormier : “sorbier domestique, dont le bois très dur est utilisé pour les outils ou les dentures de moulin”.

Les deux groupes “Meules  » et “Blés d’Or” se rejoignent au “Moulin des Gourmands” à Saint Révérend. Ce moulin, réhabilité en 1997, est la propriété de la Communauté de Communes Atlantica. Après avoir pris l’apéritif avec Monsieur le Maire de St Révérend et les représentants de la communauté de communes, les deux groupes se relaient pour déjeuner à la crèperie et visiter le moulin ainsi que la boulangerie qui lui est associée.

Nous venons de visiter, dans la matinée, trois moulins à vent, c’est maintenant le tour, dans l’après midi, des moulins à eau.

Durant le trajet, Jean Moreau fait un bref historique de l’histoire de la meunerie, de l’évolution des moulins de la région et de leur sauvegarde.
Sur notre route, nous passons tout près du Moulin à Elise que nous présente Arlette Ruel. Ce moulin, actuellement propriété de la commune de Poiré-sur-Vie, était en ruines. Il a été, au départ, restauré grâce à l’Association du Moulin à Elise, avec la participation d’un Chantier de Jeunes.

Le Moulin de la Vergne est un moulin privé situé aux Lucs-sur-Boulogne. Les ruines achetées par Yvonne et Louis Macé, ont été minutieusement restaurées jour après jour pendant de nombreuses années par les propriétaires eux-mêmes, aidés par leur gendre et quelques amis : Rémi Pilard / charpentier-menuisier, Frédéric Magaud / forgeron, Michel Godet,Yves Ruel, Jean Moreau. Ce moulin a retrouvé son activité depuis 1996 et produit de la farine. Près de la rotonde sont présentés de charmants poèmes de Louis Macé, aujourd’hui disparu.
Le mécanisme est maintenant en très bon état et le moulin est conduit avec beaucoup d’attention par ses deux meuniers. On peut y voir un auget équipé d’un système de tamis qui écarte les corps étrangers dont le calibre est inférieur à celui des grains de blé.
A l’extérieur, les ronces ont été remplacées par un cadre de verdure soigneusement aménagé et “surveillé” par un menhir, clin d’oeil à l’origine bretonne des propriétaires. Le moulin reçoit souvent la visite des écoliers de la région, de mariages pour les photos, et de nombreux visiteurs à l’occasion de la fête des Moulins ou de la fête des “Souffles d’été”, organisées avec la participation du groupe d’art et traditions populaires qui se produira pendant la soirée qui nous attend au Proct’on du Fenouiller.

A Saint Hilaire-de-Loulay, Jean Moreau, fils de meunier, nous présente son moulin familial, le “Moulin de l’Ecornerie”, ayant appartenu à 7 générations de Duret, puis aux Duret-Moreau depuis son grand-père. La chaussée de 110 m de long a été construite en 1627. Suite à la mort accidentelle de son père, le moulin est resté à l’abandon de 1950 à 1990, date à laquelle Jean Moreau a commencé sa restauration à l’ancienne : d’abord le jour de son congé
hebdomadaire pendant 4 ans, puis à plein temps pendant 2 ans. Au terme de cette réhabilitation, il a créé son entreprise de meunerie qui a fourni les grandes tables de La Baule. Depuis 2003, la construction d’un four à pain complète cette réalisation.
La roue de 5 m de diamètre et 62 cm de large, en chêne et en vergne, est montée sur roulements à billes. Quand on entre dans le moulin, les repères tracés sur le mur de gauche témoignent des différentes crues de la Maine depuis 1914.
L’ensemble du mécanisme et des accessoires restaurés avec beaucoup de soins fait toute notre admiration. On peut remarquer en particulier un très bel indicateur de vitesse à boules.
Une fois la visite terminée, un apéritif nous est offert, accompagné de “préfou” délicieux et inégalable, préparé sur place dans le four à pain par Chantal et Jean Moreau.

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Le moulin de la Maison de la Meunerie à Nieul sur l’Autise. photo Lajoie-Mazenc

Troisième partie de la journée : tout le monde se retrouve à l’Auberge Maraichine “Le Pouct’on”, au Fenouiller, pour une exposition et des animations autour des moulins de Vendée : présentation des moulins et meuniers de Grand-Lieu, atelier de fabrication du papier, vente de livres, publications et produits de terroirs (farines, pains, huiles), mais aussi présentation d’une maquette de moulin-bateau Italien et du prototype de récupération d’énergie
hydraulique belge.
Pendant le repas, le groupe folklorique vendéen “Les beucquots do Lucs” (Les biquets, les chèvres des Lucs) nous charme par ses danses “maraichines” : des meules… demi-tour… des buchettes …frotte ton tchu … dame brioche.
Pour continuer la soirée, les premières images du film “Du moulin au pain”, en cours de réalisation sur le thème “Les moulins du bocage vendéen”, nous sont projetées par Luc Brusseau ainsi que les photos des moulins que nous n’avons pu visiter.
Enfin, la plaquette “toute neuve” des “Moulins de Vendée” est offerte en avant première à chaque participant.

Dimanche matin, 10 avril, les participants prennent, par leurs propres moyens, la direction de la Maison de la Meunerie de Nieul-sur-l’Autize : les uns participent à l’Assemblée Générale, les autres visitent l’abbaye de Nieul ou le moulin.
Construit en 1728 sur une propriété de l’abbaye, restauré à partir de 1979, ce moulin conduit par Thierry Limoges, meunier à temps complet depuis 1997, est entraîné par une grande roue à aube en chêne. Il comporte deux paires de meules dont une seule est en fonctionnement actuellement. La deuxième paire de meules, présentée avec son système de levage par palan, permet d’observer la taille et d’expliquer le tracé du rayonnage au moyen d’un gabarit. Dans un angle de la grande salle des meules se trouve la chambre du meunier ou de son commis.

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Le régulateur du moulin de Chateauneuf. photo Lajoie-Mazenc

Pour pallier aux déficiences de l’eau, vers 1920, le moulin avait été équipé d’un moteur à combustion interne qui l’entraînait par une longue courroie et qui subsiste encore aujourd’hui.
Notons que la “Maison de la Meunerie” est gérée par l’Association “Les Gueurnivelles” (voir articles sur Nieul-surl’Autize parus dans la revue “Le Monde des Moulins” n°1 / mai 2002 et n°8 / avril 2004).

L’Assemblée Générale terminée, tout le monde se retrouve autour des personnalités représentant la Fondation du Patrimoine, la Municipalité, le Conseil Général et le Conseil Régional des Pays de la Loire. Chacun fait part de ses efforts et actions pour faire vivre ce merveilleux patrimoine que sont les moulins.

Un grand merci à la Vendée, à l’AVAM et ses animateurs qui se sont démenés pour nous accueillir dans d’excellentes conditions, réussissant même à avoir le soleil au rendez-vous…

Claudine et Michel LAJOIE-MAZENC – Article paru dans le Monde des Moulins – N°13 – juillet 2005


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