Le site des Moulins de France
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Le voyage de la FDMF en Lorraine du Sud a regroupé une cinquantaine de participants autour d’Epinal du 14 au 16 Octobre 2005. Le samedi matin, Monsieur Jean Louis Thiriet nous accueillait à Xamontarupt sur un site aux activités multiples. Cette entreprise crée en 1812 regroupait un moulin, une huilerie, une scierie et une saboterie. Son père l’a acquise en 1930 et l’a faite fonctionner avec son frère jusqu’en 1970. Un canal de 340 m de long fut creusé à la main. Deux chutes d’eau existent, une de 9 m de haut pour le moulin et une de 15m pour la scierie. A l’origine le moulin est à meules, il fut transformé en minoterie à cylindres de 2 broyeurs à 4 passages et un convertisseur. Une installation particulière, à noter : un tonneau mouilleur qui était utilisé pour les blés très secs du Canada tel que le manitoba. Le moulin avait un contingent de 7200 qtx par an. La saboterie attenante utilisait différents bois : hêtre, bouleau, aulne. Le site représentait une dizaine d’emplois dont la majorité employés à la saboterie.

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Musée du bois à Saulxures au Droit du Rupt de Bâmont – photo Y.Ruel

Le musée du Bois, situé au Rupt de Bamont, est un conservatoire du sciage équipé d’un Haut Fer, d’une scie horizontale et de nombreux outils remarquables. M. Philippe Bragard, président de l’association qui anime ce site nous reçoit, il est accompagné des trois membres bénévoles qui ont participé à la restauration. Il fut d’abord installé un moulin à farine, puis en 1927 transformation en scierie et enfin, après acquisition par la commune, en musée. Le ruisseau alimente une roue à aubes de 4,20 m de diamètre et 1,25 m de large à 56 augets qui tourne à 16 tours minute. Tous les outils des bûcherons sont exposés et expliqués par les bénévoles : marteau numérateur avec un poinçon aux initiales du marchand de bois, brise dos pour remonter le bois, schlitte… Notre guide façonne un “essis” sorte de bardeau utilisé pour couvrir mur ou toiture. Cette planchette d’1 cm d’épaisseur peut durer 80 ans.

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Musée du Bois, fabrication des « Essis » – photo Y.Ruel

Après un repas copieux “Au Terminus”, nous sommes sur place pour la visite au musée des Hautes Mynes. Depuis 1560 les mines de cuivre du Thillot ont été en activité dans cette vallée de la Moselle à la frontière de la Franche Comté. Le coron était situé à l’écart du village car les mineurs étaient d’origine germanique… Le bois de la forêt avoisinante (2300 ha de hêtres) servait pour boiser les galeries sur 6 à 7 km de long et pour les fonderies où le minerai était chauffé à 1084°. La mine devait permettre la circulation de l’air, de l’eau, des matériaux et des hommes. Un puits comprenait 3 compartiments :
– un avec un treuil à tambour pour remonter le minerai le long d’une paroi
– un avec l’échelle empruntée par les mineurs
– un pour la pompe d’exhaure afin d’évacuer l’eau des galeries, les installations de pompages manuelles mais également mues par un moulin, sont bien évoquées.

Le musée du textile appartient à la municipalité de Ventron et la remise en état des collections (machines et vêtements) a demandé 30000 heures de travail aux bénévoles pendant 5 ans. Ce musée est situé dans une ancienne entreprise qui recevait les balles de coton de 230 kg principalement d’Australie. Après ouverture de la balle, un ensemble de cardes mettait le coton en nappes puis en ruban. Ce dernier était étiré et retordu pour former le fil. C’est la torsion du coton peigné qui apporte la solidité au fil. Les machines fournissaient en 1 minute, 60 km de fils. Le guide bénévole nous montre le fonctionnement des machines et des métiers à tisser dont un Jacquard qui a tissé, devant nous, 1m de toile. Au rez de chaussée, une machine à vapeur impressionnante entraînait l’ensemble des machines; elle était alimentée par une chaudière disposant de 2 bouilleurs de 6 m de profondeur. Au dernier étage une exposition faite avec beaucoup de goût, présente des vêtements, de la lingerie et du linge de maison de la Belle Epoque.

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Musée du Textile à Ventron – photo Y.Ruel

Dimanche matin nous sommes à Portieux. Le moulin du Pilan, en cours de rénovation, fut construit vers 1750. Il appartenait à la verrerie attenante qui devint une cristallerie au XIXème siècle. L’association du Pilan, présidée par Denis Dagneaux, a reconstitué également l’intérieur d’un ancien logement ouvrier prés du moulin.

Le site du Battant situé à Charmes abrite depuis 1873 des activités diverses : foulon pour les drapiers, battant à écorces pour les tanneurs, huilerie, blanchisserie et atelier de mécanique de 1860 à 1973; une usine électrique et une scierie complète ce bel ensemble. L’atelier de mécanique était spécialisé dans le filetage carré, il comportait 14 employés. Aujourd’hui l’association, présidée par Emmanuel Flahault, assure l’animation du site et l’ancien chef d’atelier a remis en marche avec passion : tours, fraiseuses, raboteuses, mortaiseuses …

C’est à Xaronval “village 1900” de 35 habitants que les membres de l’association du Valamont nous font découvrir les maisons des 17ème, 18ème, 19ème siècles et la cuisine locale dont le pâté lorrain, les pommes de terre à la vosgienne et les dents de loups pour accompagner les mirabelles. Ce menu de terroir composé spécialement pour nous, fut fort apprécié. A noter que depuis 9 ans, 300 adhérents assurent l’animation de ce village pendant les 3 mois d’été dans les lieux commerçants : boulangerie, café, quincaillerie, forge, librairie… en utilisant des thèmes tels que noces 1900, fours à pain, attelages de tradition ; une prouesse orchestrée par Claude Morel.

La visite au musée de l’histoire du fer situé à Jarville dans la banlieue de Nancy nous a permis de découvrir l’évolution des techniques de production du fer, de la fonte et de l’acier dans la région. Ce musée est doté d’une profusion d’objets et de maquettes, pour exemple : cotte de mailles de 9 kg, maquettes d’arbres à cames, d’engrenages avec 4 martinets, machine à vapeur… Dans le cadre des journées de la science, nous avons approché le travail de restauration d’une boucle carolingienne avec le sablage en finesse pour ôter la rouille sans abîmer les inclusions en argent.

Yves Ruel remerciait les personnes organisatrices de ce voyage : Madame Mary, Jean Pierre Azéma, Jean Noel Baheux, Patrick Agard et Gisèle Morisset. Le temps sec et ensoleillé a mis en valeur de beaux paysages aux couleurs automnales.

Marcelle Pannetier – Article paru dans le Monde des Moulins – N°15 – janvier 2006


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