Creuse
Jean-Pierre Henri Azéma recherche toutes informations liées à ce moulin de la Ribe en particulier (et aux moulins à chanvre en général), à commencer par sa localisation. La première fois où Jean-Pierre Henri Azéma a posé les yeux sur un moulin, c’était sur une ruine et par obligation. Depuis, c’est la passion qui l’a conduit à de multiples recherches.
Jusqu’en Creuse aujourd’hui.
Quelle eau a donc mené Jean-Pierre Henri Azéma, chercheur aveyronnais, jusqu’aux moulins de la Creuse ? Celle de l’obligation d’abord avant celle de la passion. En tout cas, « une longue aventure », reconnaît-il en souriant.
« On vivait dans un HLM, en 1982, quand on a reçu un courrier nous disant que l’on était propriétaires de moulins dans l’Aveyron et que l’on devait utiliser les droits d’eau. De là, on a découvert qu’effectivement la famille possédait deux moulins : l’un habitable, l’autre en ruine. Après le partage, on s’est retrouvés avec la ruine. Il a fallu défendre le moulin : prouver les droits d’eau pour qu’il soit reconnu comme fondé en titres, c’est-à-dire prouver que le moulin existait avant 1789 ! Il a alors fallu faire fonctionner le canal, défricher, reconstruire.
Et on se prend au jeu. Et on s’intéresse aux autres moulins. Ça vous gagne progressivement. » Docteur en géographie, Jean-Pierre Henri Azéma soutiendra d’ailleurs sa thèse sur les moulins, en 1987, à la Sorbonne. « Je me suis plongé dans le monde particulier des archives. C’est un patrimoine menacé qu’on a envie d’expliquer. »
Deux petites indications qui attisent sa curiosité.
Ce que ce spécialiste en patrimoine industriel a d’ailleurs fait au travers d’une douzaine d’ouvrages ayant trait à l’histoire et au patrimoine de l’énergie et des rivières. Autant de recherches qui n’ont en rien entamé sa passion, bien au contraire : « Ce que je trouve m’apprend ce que je cherche », dit-il en citant Gaston Bachelard. Et il est tombé par hasard sur une vieille carte postale représentant un moulin à chanvre (*).
Sur celle-ci, seulement deux petites indications qui n’ont fait qu’attiser la curiosité de cet infatigable chercheur. « Ce moulin s’appelle le Moulin de la Ribe et la photo est signée d’un photographe d’Évaux-les-Bains, M. Pinthon. Cette carte est d’autant plus intéressante qu’il existe très peu de représentations de ce genre de moulin. Je suis bien sûr venu en Creuse, mais je n’ai pas pu retrouver ce moulin. J’aimerais d’abord le localiser et savoir comment il fonctionne. Peut-être que des gens pourront
me dire s’ils ont entendu parler d’autres moulins de ce type dans le secteur puisque, en faisant quelques recherches, j’ai découvert que ces moulins étaient implantés sur une bande allant de Chambéry à la Creuse. » L’appel est donc lancé… et plus si affinités : Jean-Pierre Henri Azéma ne s’interdit pas une nouvelle publication sur ces moulins à chanvre qui n’ont guère suscité d’intérêt chez les chercheurs jusqu’à présent.
(*) Moulins ayant servi à la préparation de fibres textiles traditionnelles cultivées dans les campagnes.
Renseignements : les personnes susceptibles d’apporter des informations sur la localisation de ce moulin, en particulier sur son fonctionnement, qui ont connaissance d’autres moulins de ce genre sur le département… peuvent contacter Jean-Pierre Henri Azéma au 05.65.47.68.30, par e-mail à : jph.azema@wanadoo.fr ou par courrier à : J.P.H Azéma, Moulin de la Tannerie, 12150 Sévérac-le-Château.
Paru dans Le Populaire.fr / Limousin-Creuse-Guéret / Édition du 21 janvier 2016
Article Paru dans le Monde des Moulins n°56 – Avril 2016
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