Label Centenaire
Déjà sorti de l’ombre en 2016 à travers l’exposition départementale « Si près des tranchées, l’Aube en 1916 », puis par le Souvenir Français du canton des Riceys l’année suivante, Jules Bailly est le sujet d’un travail de Catherine Tartre, ancienne présidente de la Société académique d’agriculture, des sciences, arts et belles lettres de l’Aube. Un énorme travail qui lui a valu d’obtenir récemment le label « Centenaire » de la préfecture de l’Aube, après avis du conseil scientifique de la Mission Centenaire. Un gage de reconnaissance de la qualité de ce travail et surtout une résonance nationale, voire internationale, avec l’engagement de la Fédération Des Moulins de France (FDMF) dans cette opération mémorielle.
Mais qu’est-ce qui a poussé Catherine Tartre à s’intéresser au soldat meunier René Jules Bailly ? « La Guerre 14-18 est mon sujet de recherches favori, souligne-t-elle. Quand je suis devenue présidente de la Société académique de l’Aube en 2013, j’ai lancé un appel aux collègues pour recueillir des souvenirs, informations et autres documents, afin de lancer une série de conférences sur le sujet et une communication. C’est là qu’un membre des Riceys m’a confié un panier en osier contenant une correspondance entre un meunier et sa femme. »
Le panier d’osier contenant les 840 lettres échangées entre Jules Bailly le meunier et son épouse Suzanne. Trace émouvante… Photo Lionel Barré.
Les Riceys : Une plaque a été posée sur la tombe de l’ancien meunier du village mort pour la France
Dimanche matin, 11 novembre, on honorait René Jules Bailly, meunier aux Riceys, mobilisé en 1914 et mort pour la France en octobre 1918.
Devant de nombreux habitants des Riceys, les membres de la Fédération des Moulins de France (FDMF), du Souvenir français et du Conseil Municipal des Riceys, la plaque a été dévoilée par Alain Eyquem, président de la FDMF, et Patrice Romary, président du Comité Riceton du Souvenir Français. Identique à celle que la famille avait posée en 1918 et qui était détériorée, cette plaque a été financée par la fédération, tandis que la tombe de Jules Bailly a été entièrement restaurée par le Souvenir Français des Riceys. Après un dépôt de gerbes, une minute de silence a été respectée pour ce soldat dont la vie fut remise en mémoire et pour tous les Poilus de la Grande Guerre.
Présentation au Moulin de Dosches, du n° spécial de la revue « LE MONDE DES MOULINS » consacré à Jules Bailly, meunier mort lors de la Grande Guerre . Encouragements de Madame la Sénatrice. De gauche à droite : Erwin Schriever, Président de l’Association des Moulins à vent Champenois, Mme Evelyne Perrot, Sénatrice de l’Aube (Grand-Est) et Alain Eyquem, Président FDMF. Photo Lionel Barré.
Sorti de l’ombre
Était présente à cette cérémonie, Catherine Tartre-Robinet, qui a étudié la correspondance (plus de 800 lettres) de Jules Bailly et de son épouse, conservée précieusement par Patrice Romary. Cette historienne a ainsi contribué à sortir de l’ombre « cet homme qui a eu de l’importance dans son village », comme l’a souligné le président Alain Eyquem en fin de matinée. Son travail est consigné dans un numéro spécial de la revue de la Fédération des Moulins de France, LE MONDE DES MOULINS n°67, publié il y a quelques jours, entièrement consacré à Jules Bailly et aux Riceys. Des exemplaires sont d’ailleurs disponibles à la Cave coopérative Marquis de Pomereuil et à La Petite Cadole des Riceys. Sur place, de nombreux participants n’ont pas manqué d’en acheter un exemplaire…
Célébration à la Mairie des Riceys. De gauche à droite : Erwin Schriever, Président Association des Moulins à vent Champenois, Patrice Romary, Président du Souvenir Français des Riceys, Catherine Tartre, historienne, Alain Eyquem, Président FDMF, Claude Mathis, Maire des Riceys. Photo Lionel Barré.
Les enfants présents en nombre
La seconde partie de cette matinée particulière fut traditionnelle, avec une cérémonie commémorative au monument aux morts, puis à la plaque de la halle. Cérémonie au cours de laquelle les 106 noms des « morts pour la France » des Riceys ont été énoncés tandis que Jean-Claude Mathis, le maire, y ajoutait les noms des soldats morts pour la France, au cours de l’année, en Irak et au Mali, afin de leur rendre hommage. La Marseillaise fut chantée par les écoliers du village.
Catherine Tartre lors de sa conférence sur l’histoire tragique du meunier Jules Bailly en présence d’élus, des adhérents de la FDMF, de l’Association du Moulin de Dosches et d’un large public. Photo Lionel Barré.
Dans la salle des mariages, ensuite, il fut à nouveau question de Jules Bailly « un homme honnête, qui aimait faire plaisir et qui n’a fait que son devoir », et de l’extraordinaire richesse apportée par les 840 lettres qui sont autant de « souvenirs émouvants ».
Une parenthèse fut ouverte aussi sur son épouse, une femme énergique, travailleuse et qui a su faire prospérer le moulin pendant la guerre.
Pose de la plaque au cimetière des Riceys. Photo Lionel Barré.
Pour saluer l’excellence du travail de Catherine Tartre, Patrice Romary a remis à cette dernière le Diplôme d’honneur du Centenaire de l’Armistice. Diplôme également offert à Christian Jojot, président de la Coopérative Marquis de Pomereuil, pour l’organisation de la récente soirée sur les Poilus et le don fait à cette occasion au Souvenir Français.
D’après des articles de L’Est Éclair du jeudi 11 octobre et du mardi 13 novembre 2018
Paru dans le Monde des Moulins n°67 de janvier 2019
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