Le site des Moulins de France
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Longtemps à l’avance, le président Jean-Louis Thiriet, de l’Association de Sauvegarde des Moulins Vosgiens, dont le siège est au moulin de Xamontarupt (Vosges), avait été chargé de l’organisation du Congrès de la Fédération Des Moulins de France. Ce fut un événement national.

Vendredi 2 mai
Le jour venu, pour ne pas perdre de temps, il a été proposé la visite d’une féculerie, oubliée depuis 1970 (article dans un prochain numéro). Le dernier ouvrier est venu sur le site pour appuyer les propos de Jean-Louis Robert, propriétaire et dernier exploitant. Les Vosges, avant guerre, étaient le premier producteur de pommes de terre. Ce fut une réelle découverte avec cette roue d’eau qui transmet sa force par câble et cette fécule utilisée pour apprêter les tissus. À deux pas de La Neuveville- devant-Lépanges, la seconde visite était consacrée à l’exploitation de la force motrice par turbine et production de courant électrique. L’histoire de la première roue à eau est oubliée. Ces deux sites sont opposés, l’un appartient à l’histoire, l’autre appartient à la modernité. Toutes les visites durant le séjour s’inscrivaient sur le fil de l’eau. Il y aurait eu une bonne dizaine de moulins à vent dans les Vosges mais nous sommes à la recherche de leurs traces.

Les Vosges sont d’abord un château d’eau qui se déverse jusqu’à la Mer du Nord ou la Méditerranée. Nous avons franchi la ligne de partage des eaux sans nous en apercevoir. Le programme de visite a commencé officiellement par le moulin classé du président Jean- Louis Thiriet, dont il est toujours propriétaire et fier de l’être. Ce moulin est très didactique, avec un beau schéma à l’entrée. Les visiteurs ont été surpris de voir ce bel ensemble, moulin à farine, saboterie, scierie du type hautfer, pisciculture, et ce qu’il reste de l’huilerie.

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Visite de la Féculerie de Neuveville. Photo Monique Yot.

C’est un moulin-musée dans toute son authenticité. Il ne fallait pas manquer le parcours du canal d’amenée d’eau. Pour l’huile, il est probable qu’il ait été fabriqué de l’huile de faîne, fruit du hêtre, dans les temps durs se
rapportant à la guerre de 1870.
J’ose espérer que tous les participants ont pu faire une halte à l’atelier de distillerie communale, et entendre toutes les explications du guide de circonstance. La promenade à travers ce village fleuri, étoilé et ensoleillé nous
a conduits à la pisciculture de René Dalleu.
De la roue à eau, il ne reste que l’étoile. La dernière activité connue était aussi une féculerie, fermée comme la précédente et transformée en pisciculture, aujourd’hui toujours en activité.
Après déjà une première journée bien remplie, la table du restaurant Lafayette et ce bel hôtel nous ont accueillis chaleureusement.

Samedi 3 mai
Le samedi, il y a eu un « loupé », mais personne n’a rien vu. Nous avons commencé les visites par l’huilerie de Monsieur Jérôme Toussaint, au lieu du Moulin d’Heucheloup. Nous remercions la famille Claude de bien vouloir
nous excuser pour ce contretemps.

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Minoterie d’Heucheloup à Benécourt. Photo Monique Yot.

Pour revenir à l’huilerie de Bleurville, voilà un établissement totalement méconnu des habitants du village. Mieux encore, il y a deux huileries dans le village, dont personne ne sait plus rien. Il fallait y voir ce qu’il reste de cette
traction animale avec transfert de la force motrice par bras mécanique. Là, on est en présence d’une production d’huile à chaud (reste à prouver) et il se faisait de l’huile de lin, de navette et de colza, avant-guerre. Cette visite a encouragé Monsieur Toussaint par l’intérêt qui lui a été témoigné lors de notre passage. La porte ne restera plus fermée comme jusqu’à présent, tout comme chez Jean-Louis Robert.

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Moulin à huile à traction animale de Bleurville. Photo Monique Yot.

Au cours de ce deuxième jour de visite, la transition est flagrante, chez Monsieur Pierre Claude, minotier. Son moulin est un des cinq moulins à farine producteurs dans les Vosges. Nous avons vu un bel outil de travail.
Nous avons épargné aux congressistes la dégustation de nos plus grands crus de flotte, mais nous avons fait une visite surprise à la confiserie de Darney. Vu la queue au comptoir, cela a plu aux visiteurs. Cette confiserie a un savoir-faire remarquable par la production d’essence de sapin pour les bonbons, dont la spécialité est vosgienne. Nous avons pu voir le fruit de la bergamote : rappelons  que le bonbon à l’essence de bergamote est une spécialité de la ville de Nancy.
L’après-midi du samedi, nous avons commencé par l’église de Docelles. Nous, les organisateurs, sommes allés demander pardon pour nos péchés de jeunesse en tant qu’organisateurs du congrès. Pour les touristes d’un jour, il a été expliqué un vitrail remarquable dédié à l’histoire des moulins à papier, oui, même dans une église. Nous avons pu voir aussi la désolation d’une usine à papier désaffectée, mutilée, en voie de réaffectation. Nous n’avons pas pu voir l’autre usine fermée, qui fait l’objet d’articles dans la presse nationale. Il faut remonter en 1545 pour les premières roues à eau sur trois sites de la commune de Docelles qui a mis gracieusement à notre disposition tous les moyens matériels pour que se tienne notre Assemblée Générale, honorée de la présence du Maire et Conseiller Général, Christian Tarantola, et du Député Gérard Cherpion. Que chacun ici soit remercié chaleureusement.

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Assemblée Générale. De gauche à droite: M. le Maire et Conseiller Général de Docelles, le Président des Moulins Vosgiens au micro, le Président de la FDMF, le Député des Vosges. Photo Monique Yot.

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Assemblée Générale, une partie du Bureau de la FDMF. Photo Monique Yot.

En marge de l’Assemblée Générale, il avait été dressé un chapiteau pour accueillir les artisans du terroir vosgien. Nous avons eu à déplorer un vent glacial, ce jourlà, mais pas la neige. Pour tous ceux qui pensaient en trouver, voilà une bonne raison pour regretter de ne pas être venus.

Dimanche 4 mai
Le fort d’Uxegney a ouvert spécialement pour notre groupe. Il est l’oeuvre du Général Séré de Rivières, entre 1882 et 1884. Là, nous avons vu des hommes et des femmes admiratifs et passionnés. Cela fait partie de notre
histoire locale, marquée par trois guerres successives et dévastatrices. Rappelons que nos moulins à farine ont été réquisitionnés durant ces périodes sombres.
Il nous fallait terminer notre programme de visites, au moins par un coup à boire, à défaut de grands crus classés, de vin bleu des Vosges (ça existe). Nous avons découvert le Musée de la bière et sa micro-brasserie. Il m’a sem- blé comprendre que cette bière vosgienne ait été appréciée. Nous avons pu voir le moulin à seigle qui était mû auparavant par une roue à eau dans un autre bâtiment, abandonné au moment de l’expansion de cette brasserie, à ses heures de gloire.
Une dernière surprise : notre collègue Robert Haligon était un tantinet contrarié de ne pas avoir vu la statue du Général Leclerc qu’il avait agrandie à partir de l’oeuvre du sculpteur.
Séquence émotion. Il n’y avait rien de plus simple que de s’arrêter à Lamerey (à côté de Dompaire) et de faire une photo de groupe. Nous n’avons reçu que des louanges pour la qualité des repas et tout particulièrement le
dernier, celui du dimanche. Nous avons apprécié le confort du car.
Pour l’après-congrès, il a été proposé soit la visite du Musée de l’Image et l’Imagerie, toujours en activité, ou la visite de la ville d’Epinal fortement imprégnée par le passage de Philippe Seguin, Maire, dont l’empreinte des doigts a été relevée, toujours par Robert Haligon, sculptée par César et placée au coeur de la ville.

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Musée de l’Imagerie à Epinal. Photo Monique Yot.

Le Président Jean-Louis Thiriet, sa famille, son équipe organisatrice, remercient l’ensemble des participants de leur visite et sont heureux d’avoir fait découvrir un petit bout des Vosges, finalement sous un temps relativement
clément. Il reste à découvrir quantité d’autres moulins, la plus grande mosaïque romaine à Grand, la maison natale de Jeanne d’Arc à Domrémy-la-Pucelle, le deuxième plus beau jardin de France à Berchigranges, etc.

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Une partie des congressistes autour de Robert Haligon. Photo Monique Yot.

Claude Guyot, Association de Sauvegarde des Moulins Vosgiens.
Article paru dans le Monde des Moulins – N°49 – juillet 2014


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